Marine Fouquet

Directrice Accompagnement Climat, CSRD & CTO

BTP et Construction

Services & Conseil

Après des études d'ingénieure, une spécialisation en ACV au Danemark et un doctorat en comptabilité carbone, Marine Fouquet s'est spécialisée dans l'impact carbone des projets de construction. En 2021, elle a rejoint WeCount en tant qu'associée pour accompagner et former les entreprises. Elle est aussi responsable du déploiement de notre logiciel de bilan carbone et reporting CSR

CSRD

Stratégie Climat

Bilan Carbone

Les ressources crées par Marine Fouquet

C’est aussi l’acronyme d’Accelerate Climate Transition®, une initiative lancée par l’ADEME, le CDP (Carbon Disclosure Project) et la World Benchmarking Alliance (WBA) pour accompagner et évaluer les organisations dans leur transition bas-carbone. 

En 2021, ces acteurs ont élaboré la méthode ACT Pas à Pas, afin d’offrir un cadre clair pour transformer un diagnostic carbone en une stratégie climat robuste et crédible.

Cette démarche vise à définir une vision bas-carbone cohérente à moyen terme (2035) et à long terme (2050), à mobiliser la direction et les équipes autour d’un cap commun, et à construire un plan d’action chiffré et opérationnel dès les douze premiers mois.

Plus qu’une méthodologie, ACT Pas à Pas constitue un véritable levier stratégique : elle aide à piloter la transition, à démontrer la crédibilité des engagements auprès des parties prenantes et à valoriser l’action climat de l’organisation. Nous vous expliquons dans cet article comment la mettre en œuvre étape par étape.

Ce qu’il faut retenir de la méthode

  • L’initiative ACT a été créée par l’ADEME, le CDP et le WBA, et comporte 2 volets : ACT Pas à Pas et ACT Evaluation.
  • Le volet ACT Pas à Pas est une méthode et des outils permettant de construire sa stratégie climat, valoriser son engagement et répondre aux exigences réglementaires (CSRD).
  • Cette méthode est internationale et s’adresse aux entreprises de toute taille et tout secteur. Le principal pré-requis est d’avoir réalisé un BEGES dans les 2 dernières années.
  • La méthode s’appuie sur les référentiels existants sur la décarbonation et permet de préparer efficacement son reporting CSRD sur l’ESRS E1 ainsi que le dépôt d’un dossier SBTi.
  • L’accompagnement dure entre 12 et 18 mois.
  • Le coût de l’accompagnement ACT Pas à Pas par un consultant externe s’élève entre 25k€ et 30k€ et est subventionné par l’ADEME (de l’ordre de 60% à 80%).
  • L’accompagnement ACT Pas à Pas peut se faire soit de manière individuelle uniquement, soit de manière collective en rejoignant un programme comme ceux organisés par WeCount.


‍Qu’est-ce que la méthode ACT ?

ACT signifie « Accelerate Climate Transition® ». Cette initiative a été lancée en 2015 à la suite des Accords de Paris, conjointement par l’ADEME, le CDP et la WBA. 

Son objectif est d’aider les entreprises à s’inscrire dans une économie bas-carbone et évaluer leur action climat de manière crédible.

Pour répondre aux différents niveaux de maturité des organisations, l’initiative ACT s’appuie sur deux méthodologies complémentaires : ACT Évaluation et ACT Pas à Pas.

ACT Évaluation : la première méthodologie

ACT Évaluation est la méthode historique. Elle s’adresse aux entreprises déjà engagées dans une stratégie climat structurée. Son rôle est d’analyser la cohérence et l’alignement de cette stratégie avec une trajectoire compatible avec l’objectif 1,5 °C.

Cette méthodologie est prospective et sectorielle : elle combine des indicateurs quantitatifs (trajectoires d’émissions, investissements, etc.) et qualitatifs (gouvernance, transparence, engagement). L’enjeu est de crédibiliser l’entreprise auprès de ses parties prenantes en prouvant que sa stratégie climat est robuste, réaliste et alignée sur les Accords de Paris.

Si ACT Évaluation s’adresse donc aux entreprises déjà avancées, ACT Pas à Pas vient combler un autre besoin, celui d’accompagner celles qui veulent construire progressivement (mais sûrement) leur trajectoire bas-carbone.

Les objectifs d’ACT Evaluation

ACT Évaluation : destiné aux entreprises ayant déjà élaboré une stratégie climat et souhaitant valoriser leur démarche.

Cette méthode permet de 

  • Crédibiliser sa stratégie climat via l’évaluation par un tiers indépendant ;

  • Communiquer auprès des ses clients, investisseurs et parties prenantes ;

  • D’identifier les points d’amélioration de sa stratégie climat. 

ACT Pas à Pas : accompagner la construction d’une stratégie climat

Face au constat que peu d’entreprises disposaient d’une stratégie climat aboutie, l’ADEME et le CDP ont développé la méthode ACT Pas à Pas. Plus opérationnelle, elle accompagne les organisations dans la construction de leur trajectoire bas-carbone et dans la mise en place d’un plan de transition concret.

Selon le site d’ACT initiative, 1100 acteurs se sont engagés dans cette démarche. Elle s’adresse aux entreprises de toute taille qui souhaitent passer d’un simple diagnostic carbone à une stratégie climat complète et crédible. Elle permet de :

  • identifier les risques et opportunités liés au changement climatique ;

  • définir une vision à 2035 et 2050 adaptée à un monde bas-carbone ;

  • bâtir un plan d’action chiffré (impact CO2e, coûts, planning, KPIs) ;

  • lancer des actions opérationnelles dès les 12 premiers mois ;

  • sécuriser une trajectoire alignée avec les Accords de Paris et la SBT ;

  • mobiliser le comité de direction et engager l’ensemble des parties prenantes.

Les objectifs d’ACT Pas à Pas 

ACT Pas à Pas est destinée aux entreprises ayant déjà réalisé un bilan carbone et souhaitant structurer une stratégie climat robuste.


Cette méthode permet de : 

  • Evaluer les risques et opportunités de l’entreprise face au réchauffement climatique ;

  • Définir une vision et une trajectoire de réduction compatible avec les Accords de Paris ;

  • Construire un plan d’actions quantifié (impacts CO2e, coûts, planning),

  • Répondre aux exigences de reporting de la CSRD et SBTi.

Au-delà de la réduction des émissions, ACT Pas à Pas aide les entreprises à renforcer leur résilience et à repenser leur modèle économique face aux limites planétaires.

Pourquoi s’engager dans ACT Pas à Pas ?

Nous pourrions vous lister de nombreuses raisons ! Mais si vous avez besoin de présenter le projet efficacement en interne, en voici 6 à retenir : 

Raison n°1 : Construire une stratégie climat robuste.

Raison n°2 : Valoriser son engagement climat auprès de vos parties prenantes.

Raison n°3 : Valider un plan d’action chiffré avec son CODIR et intégrer la démarche de la transition bas carbone dans la stratégie globale de l’entreprise.

Raison n°4 : renforcer sa compétitivité et la résilience de son entreprise, faire émerger des opportunités d’adaptation.

Et dans certains cas :

Raison n°6 : Répondre à la réglementation CSRD (ESRS E1).
Raison n°7 : Garantir l’atteinte de vos objectifs SBTi, sécuriser votre trajectoire carbone.

Si vous souhaitez échanger sur votre projet, identifier les bons arguments à présenter en interne ou connaître les dispositifs de financement disponibles, contactez-nous ! Nous serons ravis de vous accompagner dans cette démarche.

D’ici là, nous pouvons déjà commencer par l’explication de certains de ces arguments.

Construire une stratégie climat robuste

La démarche ACT Pas à Pas permet de construire une stratégie climat robuste et complète intégrant : 

  • Une quantification des risques et opportunités lié au changement climatique,

  • La définition de la vision de son entreprise dans un monde bas-carbone, à horizon 2035 / 2050,

  • L’identification des leviers stratégiques prioritaires à mettre en place à moyen et long termes (réduction et adaptation),

  • La construction d’un plan d’actions chiffré à horizon 2035 (impact CO2e, Coûts, planning, faisabilité, KPIs).

Valoriser son engagement pour le climat 

La démarche ACT Pas à Pas, adoptée par plus de 1100 entreprises, est la démarche de référence pour la construction de sa stratégie climat. 

S’engager dans cette méthode permet de crédibiliser et valoriser ses engagements auprès de ses différentes parties prenantes : clients, investisseurs, partenaires, etc.


Par ailleurs, la démarche permet de formaliser une stratégie climat selon la méthode SBTi, initiative internationale adoptée par la plupart des grands groupes.

Répondre à la CSRD sur l’ESRS E1 

Le 26 février 2025, la Commission européenne a dévoilé le "paquet Omnibus", un ensemble de propositions visant à alléger les obligations liées à la CSRD. L’objectif : réduire la charge administrative des entreprises, notamment via une révision des seuils de reporting, une simplification des normes ESRS et un allègement de la taxonomie verte.

Ces mesures sont encore à l’étude et ne modifient pas, pour l’instant, le cadre réglementaire en vigueur. Nos experts CSRD chez WeCount actualiseront cet article au fil des avancées pour vous accompagner au mieux.

La méthodologie ACT Pas à Pas permet de préparer le reporting CSRD sur l’ESRS-E1.

En effet, L’ADEME a réalisé un mapping entre les exigences de l’ESRS E1 de la CSRD et ACT Pas à Pas :

  • 9 Data Requirements (DR) sur les 12 DR sont abordés dans ACT Pas à Pas,

  • 83% des Data Points (DP) issus de 7 DR prioritaires sont abordés dans ACT Pas à Pas.

ℹ️ Informations : Les DP restants correspondent principalement à des enjeux hors périmètre ACT ou à des indicateurs couverts dans les étapes préalables à ACT, notamment la réalisation de son bilan gaz à effet de serre.

Plus d’information sur les synergies entre ACT Pas à Pas et la CSRD :

Exemples et témoignages de 7 entreprises engagées dans ACT Pas à Pas

ACT Pas à Pas a marqué un véritable tournant pour toutes les entreprises qui ont utilisé cette méthodologie. 

Pour en témoigner, nous avons demandé le retour d’expérience de 7 professionnels RSE/QSE qui ont suivi notre programme collectif ACT Pas à Pas :

  • Une remise en question stratégique fondamentale "Repenser notre modèle économique face aux limites planétaires, notamment dans le contexte d’une économie bas-carbone", Jean-Luc Medard, Manager RSE, TopTex Group.

  • Un alignement du CODIR "Les ateliers avec le CODIR permettent une information uniforme et une prise de conscience de la part des dirigeants. Cela lance le début de la démarche de transition bas-carbone dans la globalité de l'entreprise", Guillaume Romier, Responsable QHSE, Satab.

  • Un plan d'action chiffré "Les réductions à atteindre pour être dans le cadre de l'Accord de Paris. Grâce au programme cela devient chiffré, perceptible pour notre entreprise", Rémi Lallement, Responsable Commercial, Maille Verte Vosgienne.

  • Une vision à long terme "Quel sera l'avenir de l'entreprise ? Où en sera-t-on demain avec quels produits ? Cela a réimpulsé une dynamique au sein du CODIR, en remettant l'innovation et la RSE au cœur de la stratégie, pas seulement pour la France mais aussi pour nos filiales en Tunisie et Thaïlande", Laure-Hélène Gutmann, Responsable Qualité Groupe, Art Martin.

  • Envisager un futur différent "Que le futur de notre entreprise en 2050 n’avait presque rien à voir avec son fonctionnement actuel", Albin Coussaert, Responsable qualité et environnement, Union Textile Tourcoing.

  • L'implication des différentes fonctions "La nécessité d'impliquer toutes les fonctions de l'entreprise dans la démarche pour garantir l'efficacité et la cohérence de la stratégie bas-carbone de notre activité", Cédric Charton, Responsable QSE, Balsan.

  • Une adaptation "Plus tôt nous changerons notre modèle d'affaires, plus résilients nous serons. Nous devons faire moins mais mieux et diversifier nos activités sur de nouveaux services en lien avec la durabilité", Alice Chartry, Chargée Achats Généraux & RSE, IKKS.

Pour découvrir d’autres retours d’expérience, vous pouvez également écouter celui d’Elizabeth Sénécaille, Directrice RSE d’IKKS GROUP. Lors de notre dernier webinaire, elle est notamment revenue sur le pourquoi de cette démarche et ses principaux apports. Accéder au webinaire (à partir de 48:18).

Ces retours d’expérience montrent à quel point ACT Pas à Pas est un révélateur de priorités stratégiques, capable de fédérer aussi bien les dirigeants que les équipes autour d’une vision partagée.

Les 5 étapes de la démarche ACT Pas à Pas

La démarche ACT Pas à Pas est structurée en 5 étapes, qui se déroulent sur une période de 12 à 18 mois :

1. Situation actuelle

2. Enjeux et défis

3. Vision

4. Nouvelle stratégie

5. Plan d'action

Les 5 étapes et 3 phases de la méthode ACT Pas-à-Pas

Entrons ensemble dans les détails du déroulement de ces 5 étapes !

Étape 1 : situation actuelle

L’objectif de cette étape est d’évaluer et de comprendre la maturité de son entreprise sur la transition bas-carbone grâce à un diagnostic complet. 

Durée indicative : environ 1 mois

Le diagnostic explore les neuf piliers ACT de la stratégie de transition grâce à un questionnaire spécifique en fonction des activités de l’entreprise. Une analyse approfondie du BEGES de l’entreprise est également réalisée à cette étape.

Les 9 modules de la méthode ACT : 

  • Investissements matériels : contribution des actifs aux émissions futures
    Exemples : Intégration énergies renouvelables, stratégie d’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur
  • Investissements immatériels : dépenses R&D vers des technologies bas-carbone
    Exemples : créer des technologies permettant la réduction des émissions de CO2e
  • Produits et services : contribution à une économie bas carbone des produits et services fournis
    Exemples :Développement de nouveaux produits à faible empreinte carbone
  • Management : intégration du changement climatique dans le plan de développement
    Exemples : Développer des nouveaux indicateurs de performance liés à la stratégie climat
  • Engagement fournisseur : engagement de la chaîne d'approvisionnement et évaluation des risques
    Exemples : Mise en place de critères de durabilité auprès des fournisseurs, évaluer les fournisseurs et les accompagner les fournisseurs à mitiger leurs risques climat
  • Engagement client : engagement des clients pour promouvoir l’usage de produits bas-carbone
    Exemples : promotion de nouveaux usages auprès des clients
  • Engagement public : politique de l’entreprise sur l’engagement avec les associations professionnelles
    Exemples : accroître la collaboration avec les parties prenantes de son secteur et autorités locales
  • Modèle économique : intégration de l’économie circulaire et de modèles d’entreprise bas carbone
  • Objectifs de performance carbone

Matrice de maturité sur les 9 axes du plan climat stratégique

Étape 2 : enjeux et défis 

L’étape des enjeux et défis consiste à identifier et à quantifier les risques comme les opportunités liés à la transition bas-carbone. Elle s’avère décisive pour mobiliser le comité de direction et inscrire la stratégie climat au cœur de la stratégie globale de l’entreprise.

Durée indicative : 1 à 3 mois 

Plutôt qu’un simple inventaire, cette phase repose sur une démarche structurée qui s’appuie sur des cadres de référence reconnus. L’analyse suit les catégories définies par la TCFD (Task Force On Climate-Related Financial Disclosures) qui permettent de couvrir l’ensemble des dimensions stratégiques :

  • Les risques réglementaires, juridiques et politiques : évolution des normes d’émissions de gaz à effet de serre, la mise en place de la taxe carbone…

  • Les risques liés au marché : évolution de la demande clients, critères carbone dans les appels d’offres, risques propres au marché de votre secteur.

  • Les risques technologiques : par exemple l’usure rapide d’une machine de production.

  • Les risques financiers : difficulté à se financer compte tenu des exigences des banques/investisseurs.

  • Les risques physiques : les impacts directs et concrets du changement climatique, comme par exemple, les inondations ou les fortes chaleurs impactant la production de son entreprise ou celle de ses fournisseurs.

Ces dimensions peuvent aussi révéler des opportunités : développement de nouvelles offres, accès à des financements verts, amélioration de la compétitivité ou de la marque employeur. 

🎁: Voici l’exemple d’une matrice pour lister vos risques et opportunités.

Pour les rendre exploitables, chaque risque et opportunité est évalué selon quatre critères :

  • L’ampleur, de 0 (gravité négligeable, ex : fonctionnement réduit sans conséquence) à 5 (gravité absolue, ex : hausse des coûts logistiques).
  • La probabilité d'occurrence, la certitude que le risque ou l'opportunité se produise, de 1 (très peu probable) à 5 (certaine).
  • L'horizon temporel, court (1 an), moyen (5 ans), long terme (+5 ans).
  • L’endroit de la chaîne de valeur concerné (amont, cœur, aval ou l'intégralité).

Les résultats sont ensuite représentés dans un triangle de l’attention; outil visuel qui fait émerger les risques et opportunités très probables et de forte ampleur, pour lesquels votre entreprise devra mener des actions immédiates.

Cette analyse ne se limite pas au présent. Elle est projetée à l’horizon 2035 et 2050 à travers différents scénarios climatiques

Ces scénarios sont des projections hypothétiques de l’évolution du monde fondée sur des logiques socio-économiques et des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre. Définis par le GIEC sous le nom de SSP (Shared Socioeconomic Pathways), il présente cinq récits possibles : SSP1-1.9 (+1,4 °C, très optimiste), SSP1-2.6 (+1,8 °C, optimiste), SSP2-4.5 (+2,7 °C, tendanciel), SSP3-7.0 (+3,6 °C, pessimiste) et SSP5-8.5 (+4,4 °C, très pessimiste).

Projeter vos risques et opportunités dans ces différents scénarios va permettre d’identifier leurs évolutions et de repérer ceux qui se retrouvent plusieurs fois dans cette zone d’attention. Ce seront vos priorités à traiter, avec des actions d’adaptation ou d’atténuation.

💡 Bon à savoir : la réussite de cette étape est clé pour réussir à mobiliser le comité de direction dans la démarche, en leur permettant de comprendre les risques de l’inaction face au changement climatique. Comme le souligne le rapport Stern, ne rien faire coûterait entre 5 et 20 % du PIB mondial, contre environ 1 % pour une stratégie de prévention.

Étape 3 : vision

L’objectif de “Vision” est de construire la vision de l’entreprise dans un monde bas-carbone à horizon 2035 / 2050.

Durée indicative : 2 semaines à 1,5 mois

Concrètement, cela consiste à identifier avec le comité de direction le modèle de développement de son entreprise dans un monde décarboné : nouveaux business models, nouveaux produits, nouveaux modes de collaboration, etc. Pour le rendre plus réaliste, des principales étapes intermédiaires pour y parvenir (à horizon 2035 / 2050) sont identifiées. 

Puis, en s’appuyant sur la méthode SBTi, une trajectoire de réduction compatible avec les Accords de Paris est définie.

💡 Bon à savoir : en utilisant la plateforme WeCount, vous pouvez calculer automatiquement la trajectoire de réduction de votre entreprise, sur la base de votre bilan carbone de référence.

Elaboration d’une trajectoire de réduction automatisée avec la plateforme WeCount

Étape 4 : nouvelle stratégie 

Objectif : définir un plan stratégique de décarbonation en identifiant les principaux leviers pour réduire vos émissions de gaz à effet de serre. 

Durée indicative : 1 à 3 mois

Il s’agit d’identifier les principaux leviers stratégiques à mettre en place à moyen et long terme (2035/20250) pour atteindre les objectifs et la vision définis dans la 3ème étape “Vision”.

Ces leviers stratégiques, élaborés avec le comité de direction, concernent à la fois l’atténuation de l’empreinte carbone (réduction des émissions de GES) et également l’adaptation au changement climatique et ses impacts (en lien avec les risques et opportunités dans la phase “enjeux”). 

La structuration de ces leviers stratégiques se base sur les 9 modules de la méthode ACT (Investissements matériels, investissements immatériels, produits et services, management, engagement fournisseur, engagement client, engagement public, modèle économique, objectif de performance carbone).

Étape 5 : plan d’action 

Cette dernière étape mobilise l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise dans la construction d’un plan d’actions concret et opérationnel à horizon 2035.

Durée indicative : 4 à 6 mois

L’ensemble des actions possibles seront listées et quantifiées selon les critères suivants :

  • Émissions réduites ou générées

  • Coûts (OPEX, CAPEX)

  • Faisabilité

  • Temporalité

  • Indicateurs de suivi (KPIs)

Pour prioriser les actions, ces critères peuvent être complétés par la grille ClimATE-SMART, qui permet d’évaluer chaque action selon 2 dimensions.

SMART, une action doit respecter les critères de gestion de projet, à savoir :

  • Spécifique : l’objectif est-il clairement défini ?

  • Mesurable : l’action est-elle quantifiable ?

  • Atteignable : les ressources nécessaires sont-elles disponibles ?

  • Réaliste : est-elle cohérente avec les valeurs et objectifs de l’organisation ?

  • Temporel : quel délai est fixé pour sa mise en œuvre ?

ClimATE, l’action est prioritaire si elle a du sens dans une stratégie de décarbonation. C’est le cas dès lorsqu’on peut répondre "oui" à au moins une de ces questions :

  • Clim (Climat) : l’action mènera-t-elle à une réduction faible, moyenne ou élevée ?

  • A (Acceptable) : le changement convient-il aux parties prenantes ?

  • T (Transformative) : entraînera-t-elle une transformation ?

  • E (Engaging) : favorise-t-elle l’adhésion des parties concernées ?

Si des actions ne sont pas “ClimATE-SMART” et n’induisent pas directement une réduction carbone, elles peuvent tout de même être structurantes et donc essentielles au plan global. Ex: Installer un système de suivi des données carbone ne réduit pas les émissions en soi, mais rend possible un pilotage précis et durable.

🎁 : Si vous souhaitez vous tester et faire cet exercice de priorisation, nous vous mettons à disposition ce template. 

Une fois le plan validé en comité de direction, il est décliné en un plan opérationnel à douze mois. Celui-ci permet de lancer les premières actions, tout en instaurant un suivi régulier des émissions de CO₂e.

💡 Bon à savoir : sur la plateforme WeCount, vous pouvez quantifier l’impact de chaque action, comparer différents scénarios de décarbonation et suivre année après année la trajectoire engagée. Si vous souhaitez en savoir plus, demandez dès maintenant une démo.

Simulations, construction et suivi d'impacts des actions sur la plateforme WeCount

Avec ce plan, la transition vers un modèle bas carbone de votre entreprise n’est plus un objectif flou mais un plan d’action solide et opérationnel. Reste à savoir comment s’engager concrètement dans la démarche ACT Pas à Pas.

Comment s’engager dans une démarche ACT ?

Vous en savez maintenant plus sur cette méthode ambitieuse et concrète et vous souhaitez vous engager dans une démarche ACT Pas à Pas ? Voici les informations que vous devez connaître. 

Quels sont les pré-requis ?

Voici les pré-requis demandés par l’ADEME pour pouvoir s’engager dans une démarche ACT et bénéficier des subventions : 

  • Le Codir a clairement exprimé sa volonté de participer au projet ;

  • Au moins un membre du Codir a été nommé sponsor du projet ;

  • Un salarié de l’entreprise est nommé coordinateur du projet, et s’est formé auprès de l’ADEME à la méthode ACT Pas à Pas ;

  • L’entreprise a réalisé au moins un bilan carbone au cours des deux dernières années (scopes 1, 2 et 3).

ACT Pas à Pas : quel coût et quelles subventions ? 

Le coût de participation à un programme ACT s’élève entre 28k€ et 29k€. Ce montant couvre l’ensemble des étapes de la méthodologie, de l’état de lieux de votre entreprise au plan d’actions, en passant par la définition de sa vision et stratégie climat.

Pour financer en partie les coûts externes de mise en oeuvre des méthodologies ACT, l’ADEME accorde les taux suivants de subvention : 

  • 80% pour les TPE ;
  • 70% pour les PME ;
  • 60% pour les ETI et grandes entreprises.

Si vous êtes une entreprise non industrielle, les taux de subvention sont identiques, avec un maximum de prise en charge de 18 000 €.

Par exemple, une PME non-industrielle bénéficie d’une subvention à hauteur de 70 %. L’accompagnement de 24 900€ HT lui revient à 9 900€ HT.

Votre coordinateur du projet devra également être formé à la méthode ACT par l’Ademe. Le montant de cette formation s’élève à 1 000€ HT. L’Ademe prend en charge une partie des coûts de formation pour les entreprises industrielles, à savoir 80% pour les entreprises de moins de 250 salariés, et 40% pour les autres. 

Comment déposer une demande pour une subvention ACT Pas à Pas ?

L’ensemble des documents et démarches à suivre sont présentés sur le site Agir pour la Transition.

Les principaux documents à fournir et à compléter sont : 

  • Le RIB ;

  • Le KBIS ;

  • Le volet Administratif du dossier - complété ;

  • Le volet Technique du dossier - complété ;

  • Le volet Financier du dossier - complété.

📗: guide de dépôt de l’ADEME.

Comment WeCount peut vous aider dans cette démarche ?

WeCount fait partie des cabinets de conseils référencés sur la méthode ACT Pas à Pas.

Notre programme ACT Pas à Pas collectif vous permet, en complément d’un accompagnement individuel sur toutes les étapes de cette méthode, de former votre équipe et d’échanger avec des entreprises de votre secteur.

L’ADEME et l’initiative ACT encouragent d’ailleurs tout particulièrement ces approches collectives, via des appels à projets permettant de déployer la méthode à l’échelle d’un territoire ou d’une filière. Nous accompagnons régulièrement des réseaux d’entreprises, fédérations professionnelles et partenaires territoriaux dans la mise en place d’opérations collectives d’ACT Pas à Pas.

Si vous avez encore des questions sur cette démarche ou besoin d’échanger avec un de nos experts pour avancer plus efficacement dans cette démarche, contactez-nous dès maintenant !

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce dispositif ou échanger avec un de nos experts pour définir la meilleure approche pour votre organisation, contactez-nous dès maintenant. Nous serons ravis de vous accompagner dans la structuration de votre stratégie climat.

Sources : 

Article
Qu’est-ce que la méthode ACT Pas-à-Pas de l’ADEME ?

Vous souhaitez mettre en place une stratégie de décarbonation ambitieuse ? C’est ce que propose la méthode ACT Pas à Pas. Découvrez-la dans cet article !

Lucas SAINT JEAN
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6/11/25

À mesure que l’IA prend une place croissante dans les entreprises, les équipes RSE s’interrogent : Comment encadrer les usages d’IA sans freiner l’innovation ? Et comment, à leur échelle, utiliser l'IA de façon utile et durable dans le pilotage de la transition bas-carbone de leur entreprise ?

Ce nouveau webinaire 💎 Les Pépites 💎 vous aide à y voir plus clair. Les experts de Carbone 4, Contentsquare et WeCount partageront leur retours d’expériences pour vous aider à identifier les bons réflexes à adopter dans votre organisation.

Comment participer ? 

Rien de plus simple, inscrivez-vous en complétant le formulaire ci-dessous. 👇🏻

Au programme

  • Les enjeux environnementaux de l’IA, décryptés par Carbone 4, qui a mené pour le compte de Mistral AI en collaboration avec l’ADEME, la première analyse de cycle de vie d'un grand modèle de langage (LLM).
  •  Rôle et posture à suivre face aux fournisseurs de solutions IA.
  •  Exemples concrets et cas d'usages d'IA utiles pour le pilotage de votre stratégie climat, sobres et maîtrisés à travers l'approche de WeCount, éditeur d'un logiciel de reporting Climat & ESG.
  • Témoignage, challenges et bonnes pratiques du VP Sustainability de Contentsquare, l’une des championnes de la tech française qui intègre l’IA au coeur de sa stratégie de développement.

🎤 Avec

Marine Fouquet, Associée, CTO et Responsable Climat, WeCount
Mujahed Darwaza
, Consultant climat et expert numérique, Carbone 4
Guilhem Isaac Georges
, VP Sustainability, Contentsquare

📅 Jeudi 4 décembre 2025 – 11h00
Webinaire gratuit – sur inscription

Pourquoi participer ?

  • Pour mieux comprendre les impacts et les ordres de grandeur de l’IA sur l’environnement, à la lumière des premiers travaux disponibles ;
  • Pour identifier votre rôle dans la gouvernance et l’encadrement des usages d’IA ;
  • Pour découvrir des exemples concrets d’IA responsables au service du pilotage climat et ESG.

Les places sont limitées pour favoriser les échanges

👋 À propos des webinaires Pépites de WeCount

Les Pépites de WeCount mettent en lumière celles et ceux qui font avancer la décarbonation dans leurs organisations. Un rdv trimestriel, des formats courts, inspirants et concrets pour passer de la réflexion à l’action.

Vous n'êtes pas disponible ? Inscrivez-vous pour de recevoir le replay (mais le live c'est mieux, vraiment).

Ce webinar peut vous être utile, mais vous n'avez pas d'email professionnel ? Ecrivez-nous à l'adresse contact-us@wecount.io.

Webinaire
Les Pépites #4 - IA : mode d’emploi pour les responsables RSE

Rendez-vous le jeudi 4 décembre pour la quatrième édition des Pépites by WeCount pour comprendre quelle posture adopter en tant que responsables RSE face à l’intelligence artificielle.

Marine Fouquet
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30/9/25

Le 26 février 2025, la Commission européenne a présenté un ensemble de propositions législatives connu sous le nom de paquet Omnibus. Son objectif : simplifier le cadre de la CSRD et réduire la charge administrative pour les entreprises européennes.

Derrière cette volonté de simplification, la Commission entend renforcer la compétitivité des acteurs économiques tout en maintenant le cap du Pacte vert pour l’Europe.

Quels sont les changements concrets proposés ? Quels impacts pour votre entreprise, vos obligations, ou vos travaux déjà engagés ? Et surtout, comment continuer à avancer dans un contexte en évolution ?

👉 Dans cet article, nous vous proposons une synthèse claire et actualisée des mesures annoncées et nos conseils pour piloter sereinement et efficacement votre stratégie ESG, quel que soit votre niveau de maturité.

🆕 Les experts CSRD de WeCount mettrons régulièrement à jour cet article pour vous tenir au courant des évolutions. 

En bref📑

Ce qui a été adopté :

  • La proposition “stop-the-clock”. Le 3 avril 2025, le Parlement Européen vote le report de deux ans l’application de la directive CSRD pour les entreprises de la vague 2 et les PME de la vague 3, ainsi que d’un an la mise en œuvre de la directive CSDDD pour les plus grandes entités.

Ce qui ne change pas :

  • L’analyse pour la double matérialité pour les entreprises éligibles.

Ce qui est en cours de discussion : 

  • La réduction de 80% du nombre d’entreprises soumises aux obligations en augmentant les seuils d’éligibilité ;
  • L’allègement de certaines normes (ex. suppression des informations sectorielles) ;
  • La réduction des points de données avec une priorisation des points de données quantitatifs ;
  • Les exigences réduites sur la chaîne de valeur (“Value Chain Cap”) : les entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de leurs fournisseurs (-1000 employés) des données allant au-delà du standard VSME.

Les prochaines étapes :

CSRD : ce qui change concrètement

Parmi les annonces phares de la commission européenne, il est annoncé d'ici la fin de son mandat actuel (2024-2029) une réduction d'au moins 25 % des charges administratives, voire 35 % pour les PME.

Cette initiative repose sur plusieurs mesures concrètes dans des domaines clés tels que la finance durable, la due diligence diligence raisonnable en matière de durabilité, la taxonomie européenne, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) et les programmes d'investissement européens.

L'une des réformes majeures concerne la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la taxonomie européenne.

CSRD : Un report des échéances avec un nouveau calendrier d’application

Le 3 avril 2025, le Parlement européen a adopté la proposition “Stop-the-Clock” du paquet Omnibus, actant ainsi un report de deux ans des obligations de reporting pour les entreprises concernées.


Voici le nouveau calendrier d’application :

  • Vague 1 - Grandes entreprises cotées : maintenu, publication en 2025 (exercice 2024) ;
  • Vague 2 - Grandes entreprises non cotées : report, publication en 2028 (exercice 2027) ;
  • Vague 3 - PME cotées : report, publication en 2029 (exercice 2028) ;
  • Vague 4 - Sociétés non-européennes : maintenu, publication en 2028 (exercice 2027).

Que reste-t-il à négocier ? 

Dans les prochains mois, le Parlement européen devra se prononcer sur plusieurs évolutions proposées dans le cadre de la directive dite "Content", issue du projet Omnibus.

Parmi les sujets discutés : les seuils d’application, le périmètre des normes ESRS, le niveau d’assurance exigé et les modalités de reporting de la taxonomie verte.

A retenir, tant que rien n’est adopté, rien ne change et c’est le cadre actuel qui s’applique.

Le relèvement des seuils d’éligibilité

En relevant les seuils d’éligibilité de la CSRD, la Commission européenne entend réduire drastiquement le nombre d’entreprises concernées jusqu’à 80 % de moins.

Si cette proposition est adoptée, seules resteraient soumises à l’obligation de reporting :

  • Vague 1 : Les EIP européennes (Entités d'Intérêt Public), il s'agit principalement des entreprises cotées, des banques et des compagnies d'assurances comptant plus de 1000 salariés ;
  • Vague 2 : Les grandes entreprises de l’UE non cotées, dès lors qu’elles emploient au moins 1 000 personnes et dépassent 50 M€ de chiffre d’affaires ou 25 M€ de total de bilan ;
  • Les sociétés non européennes réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 450 M€ dans l’UE, à condition qu’elles possèdent :

      • soit une filiale significative (250 salariés, 50 M€ de CA ou 25 M€ de bilan) ;

      • soit une succursale (réalisant plus de 50 M€ de chiffre d’affaires net dans l’Union).

Les autres entreprises moins de 1 000 salariés resteraient en dehors du périmètre obligatoire, mais pourraient s’engager sur une base volontaire. Pour cela, elles disposeraient du cadre simplifié VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs), pensé spécifiquement pour accompagner leur transition.

Voici un récapitulatif des changements proposés :

Seuils d'application (après directive Omnibus)
Vague Exigences précédentes Modifications proposées
Vague 1 EIP +500 salarié·es en moyenne, 25 M€ de total bilan ou 50 M€ de CA HT (entreprises déjà concernées par la NFRD). Publication maintenue en 2025 (exercice 2024). EIP +1000 salarié·es en moyenne, avec 50 M€ de CA HT ou 25 M€ au bilan. Normes volontaires basées sur la VSME proposées pour les entreprises en dessous de ce seuil.
Vague 2 Entreprises qui correspondent à au moins 2 critères parmi : +250 salarié·es en moyenne, 25 M€ de total bilan ou 50 M€ de CA HT. Publication en 2028 (exercice 2027). Entreprises +1000 salarié·es en moyenne, avec 50 M€ de CA HT ou 25 M€ au bilan. VSME proposées pour les entreprises en dessous de ce seuil.
Vague 3 PME cotées sur un marché réglementé de l’UE (10 à 250 salarié·es). Publication en 2027. Suppression de l’obligation de reporting pour les PME cotées. VSME proposée.
Vague 4 Entreprises non-UE avec CA > 150 M€ dans l’UE pendant les 2 dernières années consécutives et qui ont au moins une succursale ou filiale dans l’UE qui génère un CA supérieur à 40 M€ l’année précédente. Publication en 2028. Entreprises non-UE avec CA supérieur à 450 M€ et une filiale avec plus de 250 employé·es et/ou 50 M€ de CA ou un bilan de 25 M€, ou une succursale de 50 M€ de CA.

La simplification des normes ESRS

L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), à l’origine des normes ESRS actuellement utilisées dans le cadre de la CSRD, a été officiellement mandaté par la Commission européenne pour proposer une simplification du socle initial des ESRS. Cet avis est attendu d’ici le 31 octobre 2025. 

L’objectif de cette mission : alléger les obligations de reporting tout en maintenant la cohérence avec les exigences européennes et internationales.

Les pistes envisagées incluent :

  • Une suppression des points de données les moins nécessaires à l’atteinte des objectifs de l’Union Européenne ;
  • Une priorisation des points de données quantitatifs ;
  • Une distinction claire entre points de données obligatoires et volontaires, sans nuire à l'interopérabilité avec les normes mondiales d'information et sans préjudice à l’analyse de double matérialité de l’entreprise ;
  • Le suppression des normes sectorielles.

La restriction du périmètre de la chaîne de valeur

La directive Omnibus introduit un principe de limitation baptisé « Value Chain Cap », destiné à éviter une surcharge de demandes d’informations auprès des partenaires en amont ou en aval. 

Concrètement, les entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de leurs fournisseurs de moins de 1 000 salariés des données allant au-delà du standard VSME

Ce changement marque une volonté claire de réduire l’effet de cascade sur les petites structures (fournisseurs, sous-traitants, partenaires) et d’encadrer les obligations de reporting pour les rendre plus proportionnées. 

Assurance limitée : une vérification moins stricte des données

Le projet Omnibus confirme le maintien d’une assurance limitée sur les données de durabilité publiées, écartant ainsi la montée en charge vers une assurance raisonnable, plus contraignante. 

Cette évolution, redoutée par certaines entreprises pour son coût et sa complexité, est donc suspendue. L’assurance limitée devrait s’appliquer au moins pour les trois premières années. 

Une manière de limiter les freins à la mise en conformité, tout en laissant aux entreprises le temps de structurer leurs pratiques.

Assouplissement de la taxonomie verte

Avec le projet Omnibus, la taxonomie verte européenne serait désormais réservée aux grandes entreprises, en cohérence avec le nouveau périmètre de la CSRD. 

Concrètement, seules les structures affichant un chiffre d’affaires supérieur à 450 M€ resteraient soumises à l’obligation de déclaration. 

Pour les autres, la contribution deviendrait volontaire. 

Le texte introduit également plus de souplesse dans la manière de déclarer :

  • Réduction estimée à 70% de la charge de reporting ;
  • Possibilité de rendre compte des activités partiellement alignées ;
  • Introduction d’un seuil de matérialité avec une exemption d’analyse pour les activités représentant moins de 10 % du CA, Capex ou Opex ;
  • Révision du DNSH (Do No Significant Harm) et clarifications attendues sur les critères liés à la pollution et aux substances chimiques.

Retrouvez ci-dessous les principaux ajustements : 

Taxonomie verte : modifications apportées par la directive Omnibus
Sujet Exigences précédentes Modifications Omnibus
Seuil d’application Requis pour toutes entreprises soumises à la CSRD. Requis pour les entreprises soumises au futur seuil de la CSRD (+1000 employés) avec un CA hors taxe supérieur à 450 M€. Reporting volontaire pour les entreprises sous ce seuil.
Évaluation des activités éligibles Requise pour toutes activités éligibles. Établissement d’un seuil de matérialité financière à 10% pour l’évaluation d’une activité.
Critères Do No Significant Harm (DNSH) Application complète des critères DNSH. Réduction et clarification des informations requises. Consultation concernant le critère DNSH pollution et produits chimiques.
Alignement des activités Les entreprises doivent strictement respecter les critères pour être alignées. Possibilité de divulguer lorsqu'une activité est partiellement alignée.
Green Asset Ratio (GAR) pour les institutions financières Inclusion de toutes les entreprises dans le dénominateur du GAR. Exclusion du dénominateur du GAR des entreprises qui ne sont pas incluses dans le futur périmètre de la CSRD.

Qu’en est-il de la CS3D et de la CBAM ?

CS3D : ce qui change concrètement ‍

Tout comme pour la CSRD, l’adoption de la directive “stop-the-clock” du 3 avril par le Parlement Européen valide le report d’un an de l’application des nouvelles obligations pour les plus grandes entreprises, fixant ainsi l’échéance à 2028.

Pour le reste, voici ce que visent les réformes pour la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D) :

  • Alléger les exigences de contrôle, notamment en concentrant l'attention sur les partenaires commerciaux directs ;
  • Réduire la fréquence des évaluations périodiques, qui passeront d'une évaluation annuelle à une évaluation quinquennale ;
  • Limiter les obligations imposées aux PME dans la cartographie de la chaîne de valeur ;
  • Harmoniser les exigences à l'échelle européenne pour assurer une concurrence équitable entre les entreprises des différents États membres et réduire les coûts de mise en conformité ;
  • Reporter d'un an l'application des nouvelles obligations pour les plus grandes entreprises, fixant ainsi l'échéance à juillet 2028.

Voici un résumé des évolutions clés concernant la CS3D :

Modifications de la directive CS3D (Omnibus)
Sujet Exigences précédentes Modifications proposées
Seuil d’application EIP +5000 salarié·es en moyenne et 150 M€ de CA hors taxe. Publication en 2027. Seuil inchangé. Publication en 2028.
Périmètre du devoir de vigilance Vigilance raisonnable sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Vigilance raisonnable auprès des partenaires commerciaux directs (fournisseurs de tiers 1). Vigilance au-delà des partenaires directs si l’entreprise dispose d’informations plausibles d’impacts négatifs potentiels ou avérés dans la chaîne de valeur.
Fréquence d’évaluation Annuelle. Tous les 5 ans, avec évaluation annuelle si nécessaire.
Implications contractuelles Obligations de terminer la relation d’affaires en dernier recours. Suppression de l’obligation.
Effet de ruissellement Non spécifié. Limiter l’information requise pour les partenaires d’affaires de moins de 500 employés à celles proposées dans la VSME, à moins que les impacts en question ne soient pas couverts par la norme et qu’il ne soit pas possible d’obtenir l’information autrement.

Un CBAM simplifié, les PME retirées du dispositif

Concernant le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM), la Commission propose plusieurs simplifications importantes :

  • L'introduction d'un seuil annuel de 50 tonnes par importateur, exemptant ainsi environ 90 % des importateurs, principalement des PME, des obligations du CBAM,
  • Une rationalisation des obligations de reporting et des règles de calcul des émissions incorporées,
  • Un renforcement des règles de contrôle pour éviter les contournements et abus,
  • Une préparation à l'extension du CBAM à d'autres secteurs couverts par le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS).

50 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour les entreprises 

Outre la simplification réglementaire, la Commission européenne propose des ajustements aux programmes d'investissement tels qu'InvestEU et l'EFSI.

Selon la commission, ces ajustements vont amener à :

  • Une augmentation des capacités d'investissement grâce à l'utilisation des retours sur investissements passés et l'optimisation des fonds encore disponibles,
  • La mobilisation de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés supplémentaires,
  • Un soutien accéléré aux projets innovants en lien avec la compétitivité, la transition écologique et la formation,
  • Une simplification des démarches administratives pour les PME et les intermédiaires financiers, générant ainsi une économie de 350 millions d'euros en coûts administratifs.

Quelles sont les prochaines étapes pour Omnibus ?

Avant de devenir réalité, les mesures proposées dans le cadre du paquet Omnibus devront encore franchir plusieurs étapes. 

Dans les mois à venir, le Parlement européen se prononcera sur la directive dite “Content”, qui regroupe les principales évolutions envisagées : rehaussement des seuils d’application de la CSRD, révision du périmètre des normes ESRS, maintien de l’assurance limitée, ou encore allègement du reporting lié à la taxonomie verte, et des obligations de la CS3D.

En parallèle, la Commission européenne a mandaté l’EFRAG pour proposer une simplification du socle initial des normes ESRS. Un avis technique est attendu d’ici le 31 octobre 2025, en vue de rendre le cadre plus accessible. Le vote final du Parlement sur l’ensemble du texte est annoncé pour le second semestre 2025, suivi d’une transposition nationale à prévoir en France via une loi ou une ordonnance.

Même si la Commission pousse pour une adoption rapide, le processus législatif complet pourrait s’étendre sur plus d’un an. D’ici là, le cadre actuel demeure applicable. ll est donc recommandé de continuer sa trajectoire et ses travaux CSRD, dans l’attente des décisions finales et de leur mise en œuvre concrète. Suite au prochain épisode. 👀‍

CSRD, Omnibus : Nos conseils pour bien avancer 

Pour beaucoup d’entreprises, les annonces autour de la loi Omnibus ont semé le flou, parfois jusqu’à créer un sentiment de blocage.

Pas de panique. C’est justement le bon moment pour faire le point, sortir d’une logique de conformité subie ou d’une simple contrainte réglementaire pour envisager les exigences ESG comme un véritable levier de performance.

Quel que soit votre point de départ, il existe des solutions pour avancer à votre rythme. 

Déjà, la première chose à retenir c’est que tant que le texte n’est pas voté puis transposé, le cadre actuel reste pleinement en vigueur.

Pour le reste, voici nos conseils.

Pour les entreprises de la vague 2 et vague 3

Un report ne signifie pas un abandon.

C’est ce que rappelait Camille Fant, Directrice RSE d’Akeneo et alumni de WeCount, lors de notre dernier webinar consacré à la CSRD (11mn 55s).

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👉 [Voir le replay du webinar]

Comme Camille, vous disposez désormais de deux années supplémentaires pour vous approprier les enjeux ESG et structurer, à votre rythme, un reporting de durabilité solide. Pour tirer pleinement parti de ce délai, voici nos recommandations :

  • Utilisez le report de date comme une occasion pour étaler la démarche dans le temps, poursuivez la structuration de votre reporting sur la base du cadre actuel, en ciblant les dimensions les plus pertinentes et accessibles pour votre organisation.
  • Simplifiez l’approche de la double matérialité, en commençant par votre périmètre direct et vos parties prenantes internes, tout en respectant les principes clés.
  • Mobilisez l’ensemble des directions, en inscrivant les enjeux ESG dans une logique de performance partagée, au service du projet d’entreprise.
  • Faites-vous accompagner, des structures spécialisées comme WeCount peuvent vous aider à formaliser votre trajectoire. En cinq mois, il est possible de lancer la dynamique CSRD, former vos équipes, réaliser votre double matérialité et cadrer votre stratégie de collecte.
  • Appuyez-vous sur des outils CSRD et de reporting adaptés, simples et conçus pour les besoins opérationnels des équipes. La plateforme développée par WeCount vous permet de structurer votre rapport, suivre vos plans d’action et mobiliser l’ensemble de vos parties prenantes.
  • Utilisez des cadres reconnus, comme ACT Pas-à-Pas, une méthode développée par l’ADEME et utilisée dans nos accompagnements, pour structurer une stratégie climat robuste, alignée avec les attendus de la CSRD.

Pour les entreprises non éligibles

Malgré le remue-ménage des derniers mois, la CSRD reste une avancée majeure au service du Green Deal européen, qui vise la neutralité climatique d’ici 2050. Elle offre un cadre de transparence renforcée sur les impacts sociaux et environnementaux des entreprises, avec des informations plus fiables et comparables pour les investisseurs, les consommateurs et les autres parties prenantes.



Même si votre entreprise n’est pas – ou ne sera plus – soumise à ces obligations, il existe de nombreuses raisons importantes de continuer à se préoccuper de cette évolution réglementaire et in fine, de s'engager dans la publication d’un reporting de durabilité :

  • Anticiper la pression de la chaîne de valeur et l’effet de ruissellement. Même non soumise directement, votre entreprise peut être indirectement concernée par les exigences de durabilité des grands donneurs d’ordres et entreprises soumis à la CSRD ou à la VSME ;
  • Accéder à des financements verts, à des taux bonifiés. Les investisseurs et les assureurs intègrent de plus en plus les critères ESG et peuvent proposer des conditions plus favorables aux entreprises engagées ;
  • Se différencier sur le marché. De plus en plus d'appels d'offres incluent des critères RSE. Une démarche ESG structurée améliore la compétitivité et l'accès à de nouveaux marchés ;
  • Répondre aux attentes croissantes des acteurs économiques (investisseurs, assureurs, consommateurs). Ignorer ces attentes peut entraîner un désengagement de ces parties prenantes ;
  • Renforcer la marque employeur. La sensibilité aux sujets ESG est forte chez les jeunes générations. Une démarche de durabilité facilite l'attraction et la rétention des talents.

Et si vous ne savez pas par où commencer, voici quelques conseils pour avancer concrètement :

  • Utilisez l’exercice de double matérialité pour comprendre vos enjeux stratégiques ;
  • Appuyez-vous sur un cadre adapté, comme la VSME, pour poser les premières bases, structurer votre démarche et identifier les indicateurs utiles.
  • Observez les pratiques des entreprises déjà soumises à la CSRD pour anticiper les données et les attentes susceptibles de vous être transférées.
  • Impliquez l’ensemble des directions pour créer une dynamique collective autour des enjeux ESG — la durabilité se pilote à plusieurs.
💡 Bon à savoir : La Commission européenne prévoit de publier d’ici juin 2025 une recommandation officielle sur l’usage volontaire du standard VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs), renforçant ainsi son rôle de cadre de référence pour les entreprises de moins de 1 000 salariés non soumises à la CSRD.

Pensé comme un standard simplifié de reporting ESG, la VSME repose sur un module de base de 11 indicateurs clés, permettant à l'entreprise d'identifier ses enjeux ESG prioritaires et de valoriser son engagement dans la transition. 

En conclusion : attendre ou continuer ?

Ces réformes de la commission sont une étape décisive pour simplifier les contraintes administratives pesant sur les entreprises et renforcer la compétitivité de l'Union européenne. Néanmoins, le risque est de prendre le chemin de la facilité et de ralentir la transition écologique en mettant en péril nos objectifs de décarbonation.

Attention à ne pas confondre simplification et ralentissement. Le risque serait de céder à la facilité et de freiner collectivement la transition écologique, au détriment de nos objectifs de décarbonation.

Chez WeCount, nous restons convaincus que la CSRD, même aménagée, demeure un cadre essentiel pour structurer, harmoniser et crédibiliser le reporting ESG, y compris pour les entreprises volontaires non soumises à l’obligation réglementaire. C’est un socle commun pour avancer, progresser, et rendre visible l’engagement de chacun.

👉 Vous vous interrogez sur la suite, le bon rythme ou les bons outils pour structurer votre stratégie ESG ? Que vous soyez directement concerné par la CSRD ou non, notre équipe peut vous accompagner pour transformer ces enjeux en leviers concrets de pilotage, de performance et de mobilisation. Contactez-nous pour en parler !

Sources

Commission simplifies rules on sustainability and EU investments, delivering over €6 billion in administrative relief, 26 février 2025

Proposal for a DIRECTIVE OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL on Corporate Sustainability Due Diligence and amending Directive (EU)

EFRAG - About sustainability reporting

EFRAG launches a public call for input on ESRS Set 1 Revision

CSRD : premiers retours d'expériences d'entreprises qui publient en 2025

CSRD, devoir de vigilance : les députés européens votent le report des directives

Portail RSE - Espace CSRD

Portail RSE - VSME : comprendre les normes volontaires

Article
Loi Omnibus sur la CSRD : derniers éléments et que faut-il en retenir ?

La Commission européenne a récemment adopté un ensemble de propositions (appellé Omnibus) visant à simplifier la réglementation CSRD. WeCount fait le point sur les dernières annonces !

Marine Fouquet
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