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  • Amandine Belledent

Un bilan carbone, c'est quoi ? Définition et bonnes pratiques



Empreinte humain sur un arbre


Obligation réglementaire pour certains, conviction écologique pour d’autres, la réalisation du bilan carbone de son entreprise est devenue incontournable. Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi le faire ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le bilan carbone !



Difficile aujourd’hui de passer à côté du bilan carbone.


Créée en 2004 par l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, cette méthode constitue un outil indispensable pour se lancer dans la transition bas-carbone de son entreprise. Utilisée avant tout pour estimer ses émissions de gaz à effet de serre, son périmètre ne s’arrête cependant pas là : diminuer son impact carbone représente l’objectif central de cette approche.

Mais à qui s’adresse-t-elle ? Pourquoi et comment se lancer dans une telle démarche ?


À travers cet article, nous vous invitons à découvrir la définition du bilan carbone, ainsi que tout ce qu’il y a à savoir pour se lancer !



 

Qu’est-ce que le bilan carbone ? Définition



Origines du bilan carbone


Aujourd’hui, le bilan carbone (ou BC) est une expression utilisée quotidiennement pour désigner l’impact carbone d’une personne, d’un produit ou d’un service.

Pourtant, il s’agit de bien plus que cela. Le Bilan Carbone® désigne ainsi une méthode spécifique dont l’objectif est de comptabiliser toutes les émissions de gaz à effet de serre, ou GES, d’une organisation (en tonnes équivalent CO2 ).


À partir de ces données, vous pourrez alors :


  • identifier les principaux postes d’émissions de votre société ;

  •  définir un plan d’action en vue de diminuer votre empreinte carbone.

Pour les entreprises, il s’agit d’un moyen efficace pour déterminer un plan de décarbonation, mais aussi pour anticiper les conséquences futures du réchauffement climatique.


Cette méthode, portée par l’Association pour la transition Bas Carbone ou ABC, est ainsi devenue essentielle à toute stratégie environnementale.



Quelles sont les différences entre les méthodologies BEGES, GHG Protocol et Bilan Carbone® ?



Comme nous venons de le souligner, le Bilan Carbone® est une méthode de comptabilisation des GES créée par Jean-Marc Jancovici et l’Ademe.


Le BEGES ou bilan d’émissions de gaz à effet de serre, quant à lui, représente un cadre réglementaire, introduit par la loi Grenelle II en 2010. Il s'appuie sur la norme ISO 14064-1. Néanmoins, réaliser un bilan carbone selon la méthodologie officielle vous permet de respecter les exigences du BEGES réglementaire.


En ce qui concerne le protocole Greenhouse Gas ou GHG Protocol, créé en 1998, il s’agit plutôt d’une méthode qui pose un cadre international pour le calcul des émissions de GES. Il a été défini conjointement par le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) et le WRI (World Resources Institute).


Selon ce protocole, 7 gaz à effet de serre doivent être pris en compte pour un bilan GES complet :


  • le dioxyde de carbone (CO2) ;

  • le méthane (CH4) ;

  • le protoxyde d'azote (N2O) ;

  • les hydrofluorocarbures (HFC) ;

  • l'hexafluorure de soufre (SF6) ;

  • les perfluorocarbones (PFC) ;

  • le trifluorure d’azote (NF3).


Notons que le bilan GES vous impose de mettre en place un véritable plan

d’action, dans le but de réduire votre empreinte carbone. Au contraire, le GHG

Protocol n’oriente pas vers un plan de décarbonation.



Empreinte carbone des entreprises : à quoi sert le découpage par scope ?



Le bilan carbone s’appuie, entre autres, sur une classification des émissions de GES (d’une société ou d’un produit) en 3 catégories principales, aussi

appelés scopes : 1, 2, 3.



Scope 1


Le scope 1 correspond à toutes les émissions directes.

Ce sont celles directement issues des sources de combustion (pétrole, charbon, gaz…). Dans le cas d’une entreprise, cela comprend :


  • l’activité des usines ;

  • le chauffage au gaz des locaux ;

  • les émissions des véhicules de société ;

  • etc.



Scope 2


Le scope 2 englobe les émissions indirectes.

Cela correspond cette fois-ci aux émissions indirectes liées à votre consommation d’électricité, de vapeur, de chaleur ou de froid.


Votre organisation ne produit certainement pas cette énergie elle-même. Mais vous l’avez achetée : c’est pourquoi nous parlons d’émissions indirectes.


Dans le cas d’une entreprise, cela correspond aux émissions générées par l’achat d'électricité auprès de services publics, de réseaux locaux pour sa propre utilisation. C'est l'énergie produite en dehors de l'entreprise pour sa consommation.



Scope 3


Le scope 3, enfin, désigne un ensemble d’émissions qui « entourent » le cœur de production de l'entreprise et qui n’ont pas été prises en compte dans les scopes 1 et 2. Il s’agit d’émissions indirectes liées aux activités.


Cela correspond principalement aux émissions réalisées :


  • en amont de la production (par exemple les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, achat de produits et de services, notamment via la sous-traitance, etc.) ;

  • ainsi qu’en aval (les déplacements des clients, gestion des déchets, logistique pour la distribution des produits vendus, etc.).


Nous vous conseillons de ne pas négliger ce scope : en effet, les périmètres 1 et 2 ne couvrent qu’environ 25% du total des émissions, selon le Carbon Disclosure Project (1). Le périmètre 3 correspond à la majorité des émissions dans le calcul du bilan carbone. Cela représente une moyenne de 75% d’émissions indirectes émises (1).


Par ailleurs, la prise en compte du scope 3 est désormais obligatoire depuis le 1er janvier 2023. Pour plus de précision, la catégorie "autres émissions indirectes" est désormais divisée en 4 catégories à part entière  :


  • les émissions indirectes associées au transport ;

  • les émissions indirectes associées aux produits achetés ;

  • les émissions indirectes associées aux produits vendus ;

  • les autres émissions indirectes.



Schémas des trois scopes du bilan carbone






L'exemple d'une entreprise de l'agroalimentaire


Pour vous aider à mieux comprendre, prenons l’exemple d’une entreprise qui fabrique des produits alimentaires. Ses émissions de GES se répartissent ainsi :


  • l’achat de matières premières (alimentaires en particulier) pour 71,4 % (scope 3 – amont) ;

  • la gestion des emballages pour 12 % (scope 3 – amont et aval).

  • du fret pour 8,2 % (scope 3 – aval) ;

  • l’utilisation d’énergie (électricité) pour 7,6 % (scope 2) ;

  • les déplacements domicile – travail pour 0,9 % (scope 3 – amont) ;




Schémas de répartition des émissions de gaz à effet de serre



Pourquoi faire le bilan carbone de son entreprise ?



1. Une obligation légale ?


Bien sûr, toutes les entreprises n’ont pas l’obligation de réaliser un bilan carbone. Cependant, certaines organisations ne peuvent y échapper. C’est notamment le cas :


  • des collectivités de plus de 50 000 habitants  ;

  • des établissements publics comprenant plus de 250 agents;

  • depuis 2021, des entreprises de plus de 50 salariés et bénéficiant du Plan France Relance (rassurez-vous : dans ce cas, seul un bilan simplifié est demandé) ;

  • mais aussi des entreprises de plus de 500 salariés (250 pour l’Outre-mer).

Dans ce dernier cas, les dirigeants doivent fournir un rapport RSE (Responsabilité

Sociétale des Entreprises) tous les 4 ans.


Vous correspondez à l’un de ces profils ?

Dans ce cas, comment transmettre vos bilans ?


En réalité, c’est assez simple : il vous suffit de publier vos bilans carbone sur la plateforme gérée par l’ADEME.


Même si vous n’êtes pas imposé par la loi à réaliser ce bilan, nous pensons que vous avez tout intérêt à vous lancer dans la réalisation de votre bilan carbone. Ce dernier vous apportera de nombreux avantages, que nous listons ci-après !



Un enjeu stratégique pour votre entreprise


Au-delà des obligations réglementaires, la réalisation d’un bilan carbone relève d’une véritable stratégie d’entreprise.


En effet, les avantages pour votre société sont nombreux :


  • création d’une image de marque positive ;

  • transparence et donc développement d’une relation de confiance avec vos clients ;

  • fidélisation de vos employés (87% des salariés jugent le sujet environnemental comme prioritaire ou important) (2) ;

  • fédération et mobilisation de vos équipes autour d’un projet commun ;

  • respect des politiques RSE.

En effet, dans une société où les préoccupations des consommateurs évoluent,

démontrer que vous avez une démarche responsable et durable constitue

désormais un atout pour toutes les organisations.


Par exemple, l’utilisation d’emballages biodégradables (notamment du verre à la place du plastique) est devenue aujourd’hui un véritable argument commercial pour les entreprises de l’agroalimentaire.



Une meilleure anticipation des risques liés au changement climatique


Le saviez-vous ? Le réchauffement global de la planète a des conséquences

directes comme indirectes sur toutes les sociétés humaines… y compris les

entreprises !


Heureusement, il est possible d’anticiper les risques potentiels et de garantir la pérennité de votre société !


Par exemple, les énergies fossiles se raréfient et sont de plus en plus difficile à extraire. Cette raréfaction va augmenter les coûts de l'entreprise. Cela peut aussi impacter sa production en cas de pénurie.


Dans ce cas, comment poursuivre sa production ?


Grâce au bilan carbone et la mise en place de votre stratégie climat, vous devenez moins dépendant des énergies fossiles et vous évitez la hausse probable des coûts et les difficultés d'approvisionnement.



L’amélioration de votre compétitivité


Mais revoir ses méthodes de production n’a pas seulement pour objectif d’anticiper les risques environnementaux. En effet, la réduction des émissions de GES vous permet également :


  • d’optimiser toute votre chaîne de production ;

  • voire même de réduire vos coûts.


Par ailleurs, saviez-vous que seulement 10% des entreprises connaissent leur

empreinte carbone ? Alors que la réglementation introduit de plus en plus de

sanctions en lien avec les émissions de GES, savoir où et comment agir pour les

diminuer devient alors un véritable avantage compétitif (3).


D’ailleurs, selon une étude menée par le Boston Consulting Group (BCG) et CO2 AI sur 1800 entreprises d'au moins 1000 salariés, avoir un plan de décarbonation  s’est révélé efficace pour économiser près de 100 millions de dollars sur 3 ans pour 40% d'entre elles (3).



Une réponse efficace à la demande des investisseurs


Vous l’avez sans doute compris : réaliser un bilan carbone a pour avantage de se

projeter dans l’avenir.


Or, de plus en plus d’investisseurs et de banques réclament désormais que les

entreprises agissent en faveur de l’environnement, notamment via l’apparition

de nombreux prêts verts.


C’est le cas notamment de la banque publique Bpifrance, qui demande un dossier complet détaillant la stratégie adoptée par l’entreprise. Dans ce cas, avoir réalisé un bilan carbone en amont vous sera très utile !



Comment faire un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre ?



Maintenant que vous savez pourquoi réaliser un bilan carbone, voyons comment vous pouvez vous y prendre.



Se former aux différentes méthodes de comptabilité carbone


Il existe 2 démarches :


  • le BEGES, qui est la référence française ;

  • le GHG Protocol, soit la référence internationale.


Dans le premier cas, l’ABC propose 2 formations à la méthode Bilan Carbone®, en collaboration avec l’Institut Carbone, qui permettent de réaliser un bilan GES et déterminer un plan de réduction des émissions GES.

Mais, si vous êtes un groupe international, nous vous conseillons de

maîtriser le GHG Protocol.

Consultez notre article sur le sujet pour en savoir plus !



Choisir son approche méthodologique


La méthode officielle (4), conforme à la réglementation française, définit 2 démarches pour le calcul de ses émissions :


  • l’approche par flux physiques ;

  • l’approche monétaire.


L’ADEME recommande de s’appuyer en priorité sur les données physiques pour estimer vos émissions. Cela concerne les flux internes, mais aussi les flux entrants et sortants.


En effet, les dépenses de l’entreprise se révèlent souvent insuffisantes pour

réaliser un bilan carbone. Tous les postes d’émissions ne sont pas représentés et les ratios monétaires sont moins précis que les facteurs d’émissions physiques car la monnaie qui fluctue par nature. 


Malgré tout, l’approche monétaire peut être intéressante pour identifier les différentes émissions associées aux dépenses de votre entreprise. Ceci vous permet alors d’identifier des voies possibles pour réduire votre empreinte écologique, ainsi que vos coûts.



Utiliser des plateformes en ligne


Vous n’avez pas le temps de vous former ? Vous ne savez pas par où commencer pour réaliser votre bilan carbone ?


Ne vous inquiétez pas : de nombreuses solutions vous permettent aujourd’hui de faire un bilan précis et efficace.

C’est le cas notamment de la plateforme WeCount, qui a plusieurs objectifs :


  • collecter les données nécessaires ;

  • suivre l’évolution de vos émissions année après année ;

  • analyser les données (avec plus de 30 tableaux de bord et l’accès aux reportings réglementaires Bilan Carbone®, GHG Protocol et ISO).


Bien sûr, notre méthode ne se limite pas à l’analyse pure de données. Ainsi, nos consultants accompagnent les entreprises vers une stratégie de développement durable complète :


  • définition d’indicateurs pour suivre votre stratégie climat ;

  • identification des risques et opportunités liés au réchauffement planétaire ;

  • définition d’une trajectoire de réduction compatible avec les Accords de Paris (SBTi) ;

  • construction d’un plan d’actions à la fois court et long terme pour réduire vos émissions de CO2e (ou CO2 équivalent).

  • définition d’un plan de communication pour valoriser vos engagements ;


Cette démarche vous permet ainsi d’engager un véritable plan de transition bas-carbone en vue de limiter votre impact sur l’environnement.


D’ailleurs, la plateforme WeCount figure dans la liste des outils conseillés par l’ABC !



Résumé et conclusions


En résumé, voici ce qu’il faut retenir par rapport à la définition du bilan carbone et à ses bonnes pratiques.


  • Il existe 2 méthodes pour évaluer son impact carbone et trouver des solutions pour diminuer ses émissions : le BEGES à l’échelle française et le GHG Protocol à l’échelle internationale.

  • Ce bilan prend en compte différents périmètres : dans le GHG Protocol, les émissions directes (scope 1), les émissions indirectes liées à l’électricité, la vapeur, la chaleur et le froid (scope 2) et les autres émissions indirectes (scope 3).

  • Réaliser un bilan de vos émissions de GES a de nombreux avantages pour votre organisation, parmi lesquelles : amélioration de votre image de marque, anticipation des risques environnementaux, optimisation des coûts.

  • Vous pouvez soit réaliser votre bilan carbone vous-même soit faire appel à un prestataire expert en comptabilité carbone. Ce dernier vous accompagne de A à Z dans votre projet de transition bas carbone. Cette deuxième solution est idéale pour les personnes qui manquent de temps ou qui souhaitent obtenir des conseils efficaces et sur-mesure. De plus, selon votre situation vous pouvez obtenir des subventions de l’Etat comme le Diag Décarbon'action, ce qui est non négligeable pour vous aider dans votre démarche de transition bas-carbone !



Chez WeCount, nous sommes des experts du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 250 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.). Cela correspond à plus de 620 personnes formées !

Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !




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