Margot PIAU MOREAU

Content Marketing Manager

Culture

Services & Conseil

Les ressources crées par Margot PIAU MOREAU

PACTE Industrie accompagne la transition énergétique et bas-carbone des entreprises industrielles grâce à trois leviers : l’amélioration de l'efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et un soutien financier aux projets d’investissement. Pour cela, le programme se structure autour de la formation et de l’accompagnement individuel ou collectif.

Vous êtes intéressé ? Découvrez comment fonctionne le programme et comment en bénéficier.

Qu’est-ce que la décarbonation de l’industrie ?

La décarbonation de l’industrie vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des entreprises industrielles. L’objectif est de favoriser l’investissement dans des équipements et des procédés industriels à faibles émissions de gaz à effet de serre. Cela peut inclure l'optimisation énergétique, l’électrification, le recours aux énergies renouvelables, etc.

La décarbonation de l’industrie s’inscrit dans la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) dont l’objectif est d’atteindre -33 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2015 et 2030, et -‎81 % entre 2015 et 2050.

Pour aider la transition écologique du secteur, vous pouvez bénéficier du programme PACTE Industrie pour amorcer ou accélérer la décarbonation de votre entreprise.

Qu’est-ce que le PACTE Industrie ?

PACTE Industrie est un dispositif opéré par l’ADEME et l’ATEE. C’est un programme d’aide à la formation et à l’accompagnement des entreprises industrielles dans leur transition énergétique et bas carbone.

Les objectifs du programme sont :

  • Former vos équipes aux enjeux de transition bas-carbone sur les plans stratégique, technique et financier ;
  • Définir et mettre en place de votre stratégie de décarbonation ;
  • Améliorer de l’efficacité énergétique de votre entreprise ;
  • Réaliser des études d’investissements pour décarboner vos activités ;
  • Mettre en place la norme ISO 50001

Pacte Industrie propose trois leviers d'action :

  1. Le management de l’énergie pour structurer votre démarche énergétique
  2. La construction et l’évaluation de votre stratégie de décarbonation avec ACT Pas-à-Pas et ACT Evaluation ;
  3. Le financement de projets d’investissement bas-carbone.

contenu du programme pacte industrie ademe
source : infographie Pacte Industrie - ADEME

💡 Bon à savoir : Le volet formation de PACTE Industrie est le résultat de la fusion des programmes de formation CEE PRO-SMEn, PROREFEI et INVEEST.

Quel montant est financé par le programme ?

PACTE Industrie vous permet de financer :

  • 40 à 80 % de vos coûts de formations ;
  • 50 à 70 % des prestations d’études et de coaching.

Le montant des subventions varient en fonction de l'activité de l'entreprise, de sa taille et des actions qu'elle choisit de mettre en place.

Pour bénéficier des subventions, vous devez choisir un prestataire référencé PACTE Industrie par l’ADEME.

💡 Bon à savoir : Les subventions sont valables jusqu’au 31/08/2026. Anticipez votre projet de décarbonation dès aujourd'hui !

Suis-je éligible ?

Toutes les entreprises industrielles implantées sur le territoire français peuvent candidater au programme PACTE Industrie sous réserve d’un code NAF éligible.

Quelles sont les prestations du programme PACTE ?

Pour chaque thématique, PACTE Industrie propose un volet formation et un volet accompagnement.

Management de l’énergie pour structurer votre démarche énergétique

La formation porte sur la structuration de votre démarche énergétique. Elle est assurée par PROREFEI et s’adresse aux référents énergie.

💡 Bon à savoir : les référents énergies peuvent être responsables HSE ou QHSE, responsables environnement, responsables maintenance, chefs d’entreprise ou toute autre personne en charge de l’énergie sur votre site.

L’accompagnement vous permet de réaliser une étude d’opportunité avec :

  • un audit énergétique pour identifier les leviers de décarbonation de votre mix énergétique ;
  • une analyse multicritères sur les solutions les plus adaptées à votre entreprise.

Si vous souhaitez mettre en place la norme ISO 50 001, vous pouvez également bénéficier d’une prime allant jusqu’à 40 000 €.

💡 Bon à savoir : La norme ISO 50 001 est dédiée au déploiement d’une démarche d’efficacité énergétique.

Construire et évaluer sa stratégie de décarbonation

Cette offre repose sur la méthodologie ACT Pas-à-Pas. Cette méthode aide les entreprises à :

  • structurer une stratégie climat performante ;
  • évaluer la pertinence de leurs actions ;
  • valoriser leur engagement climatique.

La formation vous apprend à déployer la méthodologie dans votre entreprise.

L’accompagnement ACT Pas-à-Pas vous permet de bénéficier d’un suivi pendant 12 à 18 mois. Votre prestataire vous aide à construire une stratégie de décarbonation efficace à l’échelle du groupe et validée par votre CODIR.

La prestation comporte deux axes :

  1. Élaborer et déployer votre stratégie de décarbonation. Cela inclut la définition de vos objectifs de réduction des émissions de GES, une feuille de route, un plan de transition et la montée en compétences de vos équipes ;
  2. Définir votre trajectoire d’investissement bas-carbone (TIBC) sur les leviers énergétiques avec notamment des scénarios de décarbonation pour chaque site.

Vous êtes intéressé par la démarche ACT Pas-à-Pas ? Nous avons un programme d’accompagnement dédié. Contactez-nous pour en savoir plus !

Le second volet porte sur la démarche ACT Evaluation. L’objectif est d’évaluer la pertinence de votre stratégie bas-carbone et les axes d’amélioration pour aligner votre stratégie aux objectifs de l’Accord de Paris. Elle s’adresse aux dirigeants et responsables RSE.

Le financement de projets d’investissement dans la transition bas-carbone

Pour les directeurs ou responsables financiers, le programme PACTE propose une formation et des coachings pour mettre en place le plan de financement de vos projets d’efficacité énergétique ou de transition bas-carbone.

L'accompagnement porte sur :

  • l’identification des modes de financement pertinents ;
  • l’élaboration de votre discours auprès des investisseurs ;
  • l’analyse des risques technico-économiques.

Quelles conditions faut-il remplir ?

Pour accéder au programme, les prérequis sont différents selon la solution choisie.

Management de l’énergie pour structurer votre démarche énergétique

Si vous êtes intéressé par une étude d’opportunités d’évolution de votre mix énergétique, alors il vous faut :

  • un audit énergétique de moins de 4 ans ,
  • ou une revue énergétique de moins de 3 ans.

Si vous n’en avez pas, vous pouvez opter pour une étude globale qui comprend à la fois l'audit énergétique et une étude d’opportunité d’évolution de votre mix énergétique. Dans ce cas, il n’y a aucun prérequis.

Construire et évaluer sa stratégie de décarbonation


Pour vous lancer dans la démarche ACT Pas-à-Pas, vous devez disposer :

  • d’un bilan carbone récent (moins de deux ans) ;
  • du soutien de votre conseil d'administration ou de votre direction.

Si vous êtes intéressé par la Trajectoire d’Investissements Bas Carbone (TIBC), alors il vous faut :

  • un bilan carbone, à minima sur les scopes 1 et 2 ;
  • un audit énergétique.

Le financement de projets d’investissement dans la transition bas-carbone

Aucun pré-requis n'est demandé pour l’accompagnement au financement.

Comment déposer un dossier de subvention ?

La première étape est de vérifier votre éligibilité sur le site Agir Pour la Transition Ecologique. Ensuite, il faut déposer un dossier auprès de l’ADEME.

Pour cela, vous devez :

  • téléchargez et complétez les formulaires administratif, technique et financier (disponible sur le site) ;
  • téléchargez et complétez l’attestation de santé financière (également sur le site) ;
  • ajoutez votre RIB et votre KBIS.

Vous pouvez ensuite déposer votre dossier directement sur le site. L’ADEME met à disposition un guide de dépôt pour vous aider à instruire votre demande.

Qui peut vous accompagner ?

Tous les prestataires référencés PACTE Industrie par l’ADEME peuvent vous accompagner dans votre projet de transition énergétique et bas-carbone.

Pourquoi choisir WeCount pour votre PACTE Industrie ?

Avec plus de 300 accompagnements à la réalisation de bilan carbone et de stratégies de décarbonation depuis 2020, nos consultants carbone vous accompagnent dans toutes les étapes de votre démarche. Contactez-nous pour plus d'informations !

Article
PACTE Industrie : subventionnez votre décarbonation

Vous êtes une entreprise industrielle ? Vous voulez entamer votre transition bas-carbone, mais le budget est un frein important ? Bonne nouvelle, le programme PACTE Industrie vous accompagne !

Margot PIAU MOREAU
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8/10/24

Vous souhaitez vous lancer dans un bilan carbone ? Mais vous vous sentez perdu entre toutes les méthodologies existantes ? Découvrez leurs différences et les questions à se poser pour choisir la méthode la plus adaptée à votre situation !

Le GHG Protocol, le BEGES et le Bilan Carbone® sont des méthodologies qui permettent de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre. Selon vos besoins, vous pouvez choisir de suivre les recommandations de l’une plutôt qu’une autre.

Quelle méthode choisir ? Quelle est la plus adaptée à votre situation ? Pour le déterminer, la première étape est de connaître les différences entre le BEGES, le GHG Protocol et le Bilan Carbone®.

Voici un petit tour d’horizon de ces méthodes pour vous aider à vous y retrouver et à construire une stratégie de réduction des gaz à effet de serre performante.

Quelles différences entre le BEGES, le GHG Protocol et le bilan carbone ?

Le bilan carbone est le terme qui fait référence à un état des lieux des flux de gaz à effet de serre. Pour le réaliser, deux approches sont largement utilisées :

  • Le BEGES : la méthode française (la méthodologie Bilan Carbone® est un des moyens de faire un BEGES) ;
  • Le GHG Protocol : la méthode internationale.

Bilan GES vs GHG protocol et BEGES

Chaque démarche et méthodologie a des spécificités que nous allons voir ensemble.

Quelles différences entre le bilan carbone et le Bilan Carbone® ?

Bilan Carbone® est une marque déposée qui a généralisé l’expression « bilan carbone », bien qu’il existe d’autres protocoles de mesure des émissions de gaz à effet de serre, comme le GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol) ou la norme ISO 14064-1.

Cette méthodologie a été définie par l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en 2004. Depuis 2011, la méthode Bilan Carbone® est diffusée par l’ABC (Association pour la transition Bas Carbone). C’est un outil de référence en matière de comptabilité carbone en France.

Quelles différences entre le BEGES et le Bilan Carbone® ?

Le Bilan Carbone® est une méthodologie, divisée en étapes obligatoires et qui permet de développer un plan de réduction des émissions de GES (stratégie climat) et sa mise en application.


Il permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de votre entreprise ou d’un produit. C’est une méthode au service de votre stratégie d’entreprise.


À quoi sert-il ? Il dresse un portrait des émissions de GES sur une année passée. Il permet d'identifier les principaux postes d'émissions et les actions à mettre en place pour décarboner votre chaîne de valeur.


Le BEGES (bilan des émissions de GES) fournit un cadre réglementaire en lien avec la loi Grenelle II et la norme ISO 14064-1. Cette norme française spécifie les principes et les exigences applicables au niveau des organismes pour la quantification et la rédaction de rapports sur les émissions et suppressions de GES (1).


Ainsi, le bilan GES est une réglementation à laquelle les entreprises concernées doivent se conformer tandis que le Bilan Carbone® est une des méthodes qui permettent de réaliser un BEGES.

Quelles différences entre le GHG Protocol et le BEGES ?

Si vous souhaitez calculer votre bilan carbone, peut-être avez-vous déjà entendu parler de GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol). C’est un référentiel international de comptabilité carbone.


Son objectif : faciliter la comparaison des bilans de GES entre les organisations du monde entier grâce à une méthode standardisée. Il répond également à la norme ISO 14064-1.


Quelques différences méthodologiques existent entre le BEGES et le GHG Protocol ? Par exemple, le bilan GES implique la définition d’un plan de réduction des émissions carbones.


De plus, les sources d’émissions de GES prises en compte sont identiques, mais leur classification est différente. On parle de scopes pour le GHG Protocol et de catégories pour le BEGES.


Bilan Carbone® de l’ABC : quelles spécificités ?


Définition

Le Bilan Carbone®, initialement développé par l'ADEME, est désormais géré par l'Association Bilan Carbone (ABC). C’est une méthode volontaire de comptabilité carbone pour calculer les émissions de GES d’une organisation ou d’un produit.

Aujourd’hui, cette méthode en est à sa 8ème version. Elle s’appuie aussi sur la norme ISO 14064-1.

Elle prend en compte l’ensemble des émissions de votre entreprise :

  • Celles directement issues de la fabrication (cela correspond aux émissions liées à la consommation d’énergies fossiles et de biomasse) ;
  • Celles indirectement issues de votre activité (cela peut aller du transport des marchandises au type de repas prévus à la cantine des employés).


En bref : le bilan carbone prend en compte toutes les émissions liées aux flux physiques ou monétaires de votre société. (2)


Mais cette méthode ne sert pas uniquement à comptabiliser vos émissions de GES : avec elle, vous déterminerez un plan de décarbonation efficace pour toute votre entreprise !


La méthode Bilan Carbone® comporte 5 étapes :

  1. Entamer un Bilan Carbone® : déterminer ses objectifs et sensibiliser ;
  2. Définir le périmètre de la démarche : périmètre organisationnel, opérationnel et temporel ;
  3. Collecter et exploiter les données ;
  4. Définir son plan d’action et ses indicateurs de suivi ;
  5. Synthèse et restitution.


Les évolutions du bilan carbone®

L’ABC met constamment à jour la méthode afin qu’elle soit la plus exacte et holistique possible. (3)


Le but ?

  • Définir une démarche complète et être compatible avec d’autres méthodologies internationales, telles que :
    • Le GHG Protocol ;
    • La CRSD (Corporate Sustainability Reporting Directive) à l’échelle européenne ;
  • Renforcer la mobilisation et l’engagement de toutes les parties prenantes ;
  • Tenir compte de l’empreinte carbone produit et de l’empreinte carbone territoire ;
  • Avoir une approche plus holistique.

GHG Protocol ou Greenhouse Gas Protocol : qu’est-ce que c’est ?

Définition

Le GHG Protocol est la méthode de référence pour toute entreprise ayant des activités à l’étranger (filiale, export, etc.).

Cette méthode de comptabilité carbone a été créée, en 2001, par deux organisations américaines : le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) et le WRI (World Resources Institute).


Contrairement à la méthode Bilan Carbone® et au BEGES, les émissions de gaz à effet de serre sont regroupées sous trois scopes, à savoir :

  • Scope 1 : émissions directes de GES ;
  • Scope 2 : émissions indirectes associées à l’énergie ;
  • Scope 3 : émissions indirectes liées à l’activité.


Bien que la classification soit différente des standards français, les mêmes émissions de GES sont prises en compte.  


Les standards pour la comptabilité carbone

La méthode GHG Protocol est détaillée par sept standards de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Ils sont destinés aux entreprises, aux gouvernements et toute autre organisation. (4)

C’est la combinaison de l’ensemble de ces standards qui permet d’obtenir un bilan carbone complet et précis !


💡 Bon à savoir : Peu importe la méthode choisie, le calcul du scope 3 est obligatoire en France et dans l’Union européenne (CSRD). Le calcul de votre bilan carbone doit prendre en compte ces 3 scopes !

Pour réaliser votre bilan carbone avec la méthodologie GHG Protocol, vous pouvez notamment vous appuyer sur les standards suivants :


Premièrement, le GHG Protocol Corporate Standard fournit des conseils pour répertorier toutes vos émissions de GES. Il s’appuie sur la comptabilisation de 7 gaz à effet de serre définis par le protocole de Kyoto, dont le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et les hydrofluorocarbures (HFC). Mais il ne prend en compte que les scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes notamment liées à la consommation d’électricité).


Publié en 2011, le Corporate Value Chain Standard vous guide pour comptabiliser toutes vos émissions de GES. Il prend en compte les postes d’émission liés au scope 3 (ou émissions indirectes liées aux postes d’émissions amont et aval de votre cœur de production).


Enfin, le Product Standard vous permet d’analyser les émissions liées au cycle de vie complet d’un produit. Le but ? Améliorer la durabilité de vos produits et définir un plan d’action efficace !


Bon à savoir : le cas des immobilisations

Selon le GHG Protocol, un investissement n’est pas amorti. L’impact carbone d’une immobilisation se fait donc sentir sur l’année où sont effectués les paiements (dans ce cas, vous vous basez sur le bilan comptable).

La conséquence sur le calcul des émissions de GES ? Elles apparaissent toutes la même année, les augmentant ainsi de manière importante.

Ceci est différent du BEGES, où les amortissements, et ainsi les émissions, sont lissées sur plusieurs années.


Pourquoi choisir le GHG Protocol ?

Vous êtes soumis à la CRSD ? Suivre les recommandations du GHG Protocol vous permet de répondre à l’obligation de fournir un reporting extra-financier sur vos implications RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises).


Il homogénéise aussi les bilans carbone des entreprises à l’international. Cette harmonisation permet de comparer les résultats entre deux entités situées dans des pays différents.

BEGES réglementaire : qu’est-ce que c’est ?

Définition

Le BEGES est une obligation légale d’évaluer la quantité de GES émise sur une année.


Ce dispositif est encadré par l’article L.229-25 du code de l’environnement (5). C’est une méthode d’analyse qui sert à estimer ses émissions GES.


Concrètement, le BEGES classifie les émissions de gaz à effet de serre en 6 grandes catégories :

  1. Émissions directes de GES (sources fixes ou mobiles de combustion, fuite, procédés physiques ou chimiques etc.)
  2. Émissions indirectes associées à l’énergie (consommation d'électricité, de vapeur, chaleur ou froid)
  3. Émissions indirectes associées au transport (transports et distributions, déplacements professionnels, etc.)
  4. Émissions indirectes associées aux produits achetés (biens immobilisés, déchets, actifs en leasing en amont, etc.)
  5. Émissions indirectes associées aux produits vendus (actifs en leasing en aval, fin de vie des produits invendus, etc.)
  6. Autres émissions indirectes

La méthode s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre réglementaire. En réalisant un BEGES, vous êtes sûr de vous lancer dans une stratégie de décarbonation qui répond à la réglementation française.


Pour qui ?

La déclaration d’un bilan carbone s’appuyant sur le BEGES réglementaire est obligatoire pour certaines entités (2) :

  • Les entreprises de plus de 500 salariés (250 si vous êtes en Outre-Mer) ;
  • Les collectivités de plus de 50 000 habitants ;
  • Les établissements publics de plus de 250 agents ;
  • Les entreprises de plus de 50 salariés qui s’inscrivent dans le cadre du Plan France Relance.

La publication de votre bilan GES se fait tous les 3 à 4 ans.

Quelle méthodologie choisir pour réaliser un bilan GES ?

La méthodologie choisie dépend de votre entreprise, de vos besoins et de vos capacités.


Même si vous n’êtes pas concerné, nous vous recommandons tout de même de réaliser votre bilan carbone.

En effet, vous inscrire dans une démarche de décarbonation a de nombreux avantages, comme l’anticipation des risques climatiques, des évolutions réglementaires et des marchés.

Pourquoi choisir le GHG Protocol ?

Vous êtes une société soumise à la CRSD (ou bientôt soumise à la CRSD) ? Ou bien êtes-vous un groupe avec plusieurs filiales à l’étranger ?

Dans ce cas, nous vous conseillons de suivre les recommandations du GHG Protocol afin de vous aligner aux standards internationaux comme certains critères d’investissements ou de reporting de durabilité par exemple.

Pourquoi choisir le BEGES réglementaire ?


Vous êtes plutôt une petite structure située en France ? Ou une entreprise dont l’activité est nationale ? Dans ce cas, nous vous recommandons de suivre le BEGES réglementaire.


De plus, le BEGES est la méthodologie généralement utilisée par défaut lorsque l’entreprise n’est pas ou ne va pas être soumise à la CSRD, car cela permet d’être conforme à la législation française.


Enfin, lorsqu’il n’y a pas d’obligation de répondre à des standards internationaux, on privilégie le BEGES car les investissements sont lissés sur plusieurs années. Cela permet de définir plus facilement un plan d'actions cohérent.

Les différence entre GHG Protocol et le BEGES réglementaire

Les principales différences entre les deux méthodologies concernant les méthodes de calculs sont synthétisées dans le tableau ci-dessous.

GHG ProtocolBEGES réglementaire
Amortissement des immobilisationsInterditRecommandé
Energie location-basedObligatoireObligatoire
Energie market-basedObligatoireInterdit
Déplacements des visiteurs et clientsPas de catégorie spécifique et reporting optionnelInclus

💡 Le petit mot de la fin: Le choix de la méthode se fera en fonction de la finalité du bilan carbone et des activités de l’entreprise. Par exemple, pour déposer un dossier à la Science Based Target Initiative, il faut utiliser la méthodologie du GHG Protocol.

Vous voulez calculer votre bilan carbone ? Vous ne savez toujours pas vers quelle méthode vous orienter ?


Avec la plateforme WeCount, vous pouvez choisir le meilleur des deux mondes et utiliser les deux méthodes. Après avoir comptabilisé vos émissions de GES, vous pourrez alors passer à l’action !


Malgré tout, certaines entreprises peuvent rencontrer des difficultés à définir leur stratégie climat.

Rassurez-vous avec nos programmes bilan carbone, vous n’êtes plus seul ! Grâce aux synergies créées entre 12 entreprises et nos experts carbone, vous aurez toutes les clés en main pour une transformation durable.

Alors, prêt à vous lancer ? Rejoignez les 40 entreprises que nous avons accompagné à passer à l'action !



Sources

(1) Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, version 5, 2022, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/methodo_BEGES_decli_07.pdf

(2) Ministère de l’économie et des finances, Comment établir le bilan carbone d'une entreprise ?, 2022, https://www.economie.gouv.fr/cedef/bilan-carbone-entreprise

(3), ABC, La méthode Bilan Carbone® évolue !,

https://abc-transitionbascarbone.fr/evolution-de-la-methode-bilan-carbone/

(4) GHG Protocol, Standards, https://ghgprotocol.org/standards

(5) Legifrance, Article L229-25, version en vigueur depuis 2023,  https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000039369665

Article
GHG Protocol, BEGES et Bilan Carbone® : comment faire la différence ?

Découvrez les différences entre GHG Protocol, BEGES et Bilan Carbone et les questions à se poser pour choisir la méthode la plus adaptée à votre situation !

Margot PIAU MOREAU
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30/8/24

Face à l'urgence climatique, la décarbonation du secteur culturel n'est plus une option, mais une nécessité. Pourquoi décarboner le secteur culturel ? Quels sont les défis et les solutions concrètes pour une culture décarbonée ? Réponses dans cet article.

Au-delà de son rôle de créateur de lien social et de préservation du patrimoine, la culture possède le potentiel de façonner nos imaginaires. En racontant de nouveaux récits et en diffusant des visions différentes du futur, elle devient le moteur de transition de notre société.

Choisir de décarboner la culture, c’est préserver sa place de choix au sein de notre société. Mais c’est surtout choisir d’anticiper les changements à venir plutôt que les subir. Face à l’urgence climatique, pourquoi décarboner la culture ? Quelle est est l'impact carbone du secteur ? Comment les structures culturelles peuvent-elles réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ? Nous répondons à ces questions.

Embarquons ensemble vers une culture décarbonée !

Un secteur culturel riche de sa diversité

Le secteur culturel tient une place de choix dans la vie des Français. En 2022, 40 % des personnes âgées de 16 ans ou plus sont allées au moins une fois au cinéma, 22 % ont vu au moins un spectacle vivant au cours de l’année, et 32 % ont visité au moins un site culturel (musée, galerie, monument, site archéologique, etc.) selon l’Insee.

Le secteur culturel est riche de sa diversité. C’est tout un ensemble de disciplines rassemblées autour d'objectifs communs : raconter des histoires, créer du lien et transmettre notre identité culturelle.

Et pour cela, elle compte 8 branches :

  • Le patrimoine (bibliothèques, musées, et sites historiques) ;
  • Le livre et la presse (imprimeries de journaux, éditions de livres, de journaux et de revue) ;
  • Les métiers d'Art (reliure, la joaillerie, et la fabrication d'instruments de musique) ;
  • Les arts visuels (création artistique, photographie, et design) ;
  • L’architecture.
  • Le spectacle Vivant (arts du spectacle et les activités de soutien associées).
  • L’audiovisuel et le multimédia (production de films, postproduction, et édition de jeux électroniques) ;
  • L’enseignement culturel.

La Culture est un secteur important pour l’économie française avec 45,3 milliards d’euros de valeur ajoutée et près de 740 000 personnes employées (1). Parmi les 145 000 structures, 97% emploie moins de 9 salariés !

Le secteur culturel est diversifié et hétérogène. Mais au-delà des chiffres, la culture française rayonne hors frontière. Écrivain, artistes, réalisateurs ou encore publicistes érigent la force culturelle de la France en Europe et à l’international.

Façonner l’imaginaire et raconter des récits

Enfin, la culture joue aussi un rôle fondamental dans la cohésion sociale, la préservation du patrimoine, le sentiment d’appartenance ou le bien-être des citoyens.

Outre le caractère économique, la culture joue un rôle déterminant dans la création de nouveaux imaginaires collectifs et la diffusion des récits. Par ses diverses représentations, telles que la littérature, le cinéma, et l'art, elle façonne la perception et les valeurs de chacun, elle crée des liens entre les générations et révèle les évolutions sociales.

Cette capacité à structurer les pensées et les comportements se manifeste partout : dans les mythes fondateurs, les œuvres littéraires, les articles de presse, les productions audiovisuelles, les arts. Selon l'UNESCO, la culture est essentielle pour promouvoir la diversité et l'identité tandis que la Fondation Culture et Diversité souligne son importance dans l'éducation et l'inclusion sociale.

En définitive, elle est indispensable à notre société. Et c’est pourquoi nous devons la décarboner !

La culture face aux risques climatiques

Fonte des glaciers, montées des eaux, le changement climatique montre déjà des bouleversement réels. Mais face à un réchauffement supérieur à 2°C, nous risquons un emballement immaîtrisable de ces phénomènes. Difficultés d’accès aux ressources vitales, crises sanitaires ou accélération des événements climatiques extrêmes, nous nous exposons à de multiples conséquences !

Identifier dès maintenant les risques climatiques, c'est pouvoir bâtir une stratégie de décarbonation pour rendre son établissement résilient. C'est aussi participer activement au monde de demain et inspirer les autres acteurs à rejoindre le mouvement.

Mais concrètement, quels sont les risques pour le secteur culturel ? On en distingue cinq : réglementation, marché et réputation, technologie et physique.

Des évolutions réglementaires en faveur du climat

La lutte contre le changement climatique influence déjà les nouvelles lois au profit de la transition bas-carbone. Ces mesures peuvent impacter les établissements culturelles de plusieurs façons au cours des prochaines années :

  • La mise en place d’éco-conditionnalité des subventions ;
  • L’application de quotas d'émission par établissement, activité ou œuvre. Ces quotas pourraient obliger certains lieux à fermer ou à réaliser des travaux de rénovation ;
  • Une restriction des mobilités pour les compagnies et artistes : limitation des vols en avion et des distances parcourues ;
  • La limitation de la consommation énergétique des lieux pour les énergies carbonées comme le gaz ou le fioul ;
  • Etc.

Ces exemples illustrent pourquoi nous devons anticiper dès maintenant les évolutions réglementaires !


Des risques économiques et de réputation pour les structures

Les aléas climatiques extrêmes entraînent des risques pertes financières  et de réputation quelque soit le secteur d'activité. En voici quelques exemples pour la culture :

  • Les représentations par fortes chaleurs provoquent des risques pour la santé des artistes et des spectateurs ou l’annulation d’événements ;
  • L'augmentation du prix de l’énergie pour le déplacement des artistes ;
  • Le catering ou ventes alimentaires à fort impact carbone ;
  • Les phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, sécheresses, cyclones) peuvent perturber les représentations ou la production des œuvres.
  • Perte du pouvoir d’achat des publics avec l’augmentation du coût de la vie (énergie, transport, etc.) ;

Sans adaptation au changement climatique, ces aléas peuvent aussi ternir la réputation des organisations culturelles !

Des conséquences technologiques

Ces risques correspondent à des futurs enjeux technologiques qui pourraient avoir un impact sur l’activité des structures culturelles tels que :

  • L’adaptation des infrastructures avec des systèmes de chauffage et de climatisation bas-carbone pour les représentations, la conservation des œuvres d’art ; ​​
  • L'approvisionnement en équipements technologiques (son et lumière) plus coûteux et plus difficile à cause de la raréfaction des ressources ;
  • La pénurie énergétique qui impacte la création artistique, les représentations culturelles, la conservation des œuvres d’art ou les cuisines de certains lieux (pour ne citer quelques exemples) ;
  • Le risque de surchauffe du matériel ;

Les dangers physiques du changement climatique

Enfin, le changement climatique affecte directement la santé humaine de plusieurs manières :

  • Les canicules répétées et vagues de chaleur augmente le risque de déshydratation et de coup de chaleur pour les publics, les équipes techniques, administratives et les artistes ;
  • Les inondations et la montée des eaux menacent les infrastructures ;
  • Les vents de forte intensité peuvent entraîner une interdiction d'ouverture des sites au-dessus de certaines vitesses de vent ;
  • Le changement climatique augmente les risques sanitaires, y compris la multiplication des pandémies.

Le secteur culturel rassemblent les individus. Il est particulièrement vulnérable à ces crises sanitaires, comme l'a montré la crise du coronavirus de 2020.

Ces phénomènes sont amenés à se répéter de plus en plus fréquemment avec une intensité de plus en plus forte. Sans plan d’adaptation, la viabilité des établissements culturels est menacée. Mais en identifiant vos risques et vos dépendances, votre structure devient résiliente. Pour toutes ses raisons, il faut décarboner la Culture !

Et pour cela, amorçons notre réflexion en analysant l’empreinte carbone du secteur culturel.

Quel est l’impact carbone de la Culture ?

Quelques chiffres pour démarrer : 1 tonne d’équivalent CO2 correspond à l’empreinte carbone mensuelle d’un Français ou à un aller simple Paris-New York en avion.

Un impact aux multiples facettes  

L'empreinte carbone du secteur culturel diffère selon les branches, les activités et les formats des œuvres.

Par exemple, les festivals ou les concerts ont une empreinte carbone élevée en raison des déplacements des spectateurs et des visiteurs. Un grand festival peut générer jusqu'à 28 000 tonnes équivalent CO2. C’est 14 000 aller-retours Paris-New York en avion !

Au contraire, les résidences d'artistes émettent moins de gaz à effet de serre, car les déplacements sont plus restreints et la création se concentre dans un lieu fixe. Cependant, gardons en tête que le transport des artistes, des décors et du public produisent la plupart des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Les installations artistiques ainsi que les infrastructures peuvent aussi s’avérer énergivores et donc engendrer des émissions de GES.

Enfin, l'impact  carbone de la diffusion d'œuvres artistiques varie selon le canal de diffusion, le format  et la qualité souhaitée. L’impact du numérique est souvent sous-estimé dans le secteur, alors qu’il représente un poste d’émission important et grandissant !

Or, 86 % des internautes français de 15 ans et plus ont consommé au moins un bien culturel dématérialisé selon le baromètre 2022 de l’ARCOM. C’est près de 45 millions de consommateurs !

💡 Bon à savoir : les biens culturels dématérialisés incluent musique, films, séries TV, jeux vidéo, livres, photos, logiciels, retransmissions sportives en direct, presse, podcasts, spectacles vivants et documentaires.

Le streaming vidéo représente à lui seul 58% de la bande passante numérique. Une heure de streaming vidéo émet environ 64 g CO2e. En comparaison, visionner l'intégrale de la série Friends - soit 10 saisons - émet presque autant de CO2e que deux aller-retours Paris-Marseille en TGV (source : impact CO2) !

Quelles sont les enjeux de décarbonation pour la Culture ?

Analyser l'impact carbone du secteur culturel est complexe. Édition de livres, tournées, expositions artistiques ou production audiovisuelle, chaque branche possède son propre fonctionnement et ses spécificités. Par ailleurs, les données sont souvent indisponibles car le secteur ne dispose pas des ressources ni des compétences nécessaires pour les collecter.

Néanmoins, les structures culturelles partagent des enjeux communs.

Les déplacements des publics et des équipes artistiques, la consommation énergétique des bâtiments et des équipements techniques, et l'alimentation génèrent la majorité des émissions de gaz à effet de serre du secteur.

💡 Bon à savoir : Les événements tels que les festivals, les sorties de résidence ou autres représentations, montrent eux aussi leurs propres spécificités lorsqu'on les isolent de la comptabilité globale des établissements. Ils peuvent être pris comme un produit à part entière.

Prenons l’exemple d’une salle de spectacle. Une salle de taille moyenne mesure environ 800m2 pour une jauge de 1000 places. Elle accueille 70 000 à 90 000 spectateurs à l’année et embauche en moyenne une quinzaine d’équivalent temps plein (ETP).

Le public et les artistes se déplacent pour la représentation. Il y a sûrement un espace restauration et un bar pour les spectateurs, peut-être un catering pour les artistes. La salle utilise également de l'énergie pour les lumières, le chauffage, le système sonore. Toutes ces activités génère des émissions de GES.

D’ailleurs, le Shift Project estime qu’une salle de spectacle moyenne en périphérie produit environ 1 500 tonnes d'équivalent CO2 par an, principalement en raison des déplacements des spectateurs et des équipes artistiques. Par rapport à nos mesures de référence, ce sont 750 aller-retours Paris-New York en avion !

Notre tour d’horizon carbone est fait. Creusons maintenant du côté des trois plus gros enjeux de décarbonation.

Zoom sur les 3 principaux postes d’émission

La mobilité, l’énergie et l’alimentation constituent la majorité des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Pourquoi l’impact carbone de ces trois postes d’émissions est-il si élevé ?

💡 Les postes d’émissions à suivre viennent de notre expérience dans l’accompagnement de structures culturelles sur la décarbonation de leurs activités. Ces postes peuvent différer d’une branche à l’autre, notamment pour le livre et la presse, les métiers d'art ou l’architecture.

La mobilité, nerf de la guerre du secteur culturel

La majorité des émissions proviennent du déplacement des publics, des artistes et des équipes. Cela en fait le poste principal d’émissions de gaz à effet de serre !

Selon le rapport “Décarbonons la Culture” du Shift Project, la culture et les loisirs sont la troisième raison de mobilité des Français derrière le travail et les achats. Mais ce n’est pas tout puisque 43 millions de touristes internationaux visitent nos institutions culturelles.

Le musée du Louvre reçoit tous les ans plus de visiteurs internationaux qu’il n’y a d’habitants dans les vingt communes les plus peuplées de France. La mobilité des visiteurs représentent plus de 99 % de son bilan carbone pour près de 4 millions de tonnes équivalentes de CO2 !

Lorsqu’on parle de mobilité, il faut distinguer les différents types de déplacement, car les modalités de transport et le calcul des émissions varient :

  • Déplacement artistes et équipes techniques : kilomètres parcourus, souvent en avion ou en véhicule motorisé ;
  • Déplacement des visiteurs : kilomètres parcourus principalement en voiture ;
  • Déplacements des  collaborateurs (domicile-travail et professionnel) : kilomètres parcourus en voiture, train et avion ;
  • Déplacement des décors : en tonnes par kilomètres parcourus souvent en camion

💡 Bon à savoir : mesurer la tonne de CO2 par collaborateur, par spectateur ou par entrée peut être une métrique pertinente pour le bilan carbone d’une structure culturelle.

Déplacement des publics

Sans inclure les festivals, les déplacements du public pèsent lourd dans l’empreinte carbone des établissements culturels.

C’est le cas de la Biennale de Lyon. Dans sa stratégie bas-carbone 2022, la Biennale de la Danse montre que les déplacements des spectateurs contribuent pour 46% de son bilan carbone.

C’est aussi le cas des salles de concerts l’Autre Canal de Nancy et les 4Ecluse de Dunkerque, l'impact de la mobilité des publics monte à 68% et 61% de leur bilan carbone selon le rapport du projet Déclic ! (3)

Les déplacements des spectateurs font partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) les plus importantes du secteur culturel.

Pour quelle raison? La mobilité est le premier poste d'émission à l'échelle individuelle et le moyen de transport le plus utilisé reste la voiture. Les trajets en voiture représente environ 2.1 tonnes de CO2e par personne et par an. Elle a encore une place prépondérante dans nos vies actuelles. Or, c’est un moyen de transport qui génère d’importantes quantités de gaz à effet de serre.

Ces émissions de gaz à effet de serre sont aussi les plus difficiles à quantifier pour les établissements, car ce sont des données qui n'ont jamais été étudiées par l’écosystème culturel. Mais aujourd’hui, c’est en train d’évoluer. Grâce aux labels écoresponsables ou au calcul du bilan carbone, ces informations sont de plus en plus accessibles !

D'autre part, d’une structure à l’autre, l'impact carbone des déplacements varie. Prenons l’exemple du Périscope et de la Tannerie, deux lieux culturels à la programmation riche. Les deux salles accueillent un grand nombre de spectateurs chaque année.

L’un se situe en plein Lyon, l’autre à Bourg-en-Bresse. La Tannerie attire beaucoup de visiteurs des villes et des villages aux alentours, son empreinte carbone est plus élevée que celle du Périscope qui s'appuie sur les transports en communs.

Le poids de la mobilité des publics varie selon le nombre de spectateurs, la distance parcourue, l'accessibilité du lieu et le mode transport. Mais en développant nos infrastructures autour des transports bas-carbone - comme le train ou les transports en commun- et en instaurant des actions incitatives, alors on peut réduire ces émissions !

Déplacement des artistes, des décors et des oeuvres

Les déplacements nationaux ou internationaux des artistes et des œuvres contribuent eux aussi à l’empreinte carbone du secteur. Les tournées, les carrières internationales ou encore la mondialisation poussent les artistes à effectuer leurs trajets en avion, en camion, ou en tour-bus.

Si nous reprenons l’exemple du Périscope, la salle lyonnaise accueille des artistes venus de tout horizon. Pour l’année 2019, le déplacement des artistes compte pour 35% de son bilan carbone ! En ajoutant les 18% de déplacements visiteurs et les déplacements professionnels et domicile-travail (13%), la mobilité représente 66% du bilan carbone du Périscope, soit les deux-tiers de ses émissions de gaz à effet de serre ! (4)

C’est aussi le cas du Kabardock, salle de concert réunionnaise de taille moyenne. En 2022, le déplacement des artistes pesait pour 34% de son bilan carbone et celui des publics représentait 32% !

Mais là encore, les mœurs évoluent. Le groupe de rock alternatif Shaka Ponk a décidé en 2023 d’arrêter les tournées pour des raisons écologiques. En 2024, c’est le festival marseillais Le Bon Air qui a déprogrammé l’artiste I Hate Models à cause de sa venue en jet privé. Avec des prises de positions fortes des acteurs culturelles, les pratiques peuvent changer !

Pour finir, les œuvres d'art voyagent souvent en avion pour des ventes ou des expositions temporaires. Cela alourdit considérablement le bilan carbone des musées et des galeries. Dans son rapport d’impact environnemental sur ’exposition “Expérience Goya” qui s’est tenu d’octobre 2021 à février 2022, le Palais des Beaux-Arts de Lille mentionne 36 tonnes d’équivalent CO2 émises pour le transport des œuvres, soit 20 aller-retour Paris-New York en avion ! (5)

Déplacements professionnels

Enfin, les déplacements professionnels sont le troisième volet de la mobilité culturelle. Ils comprennent :

  • Les rencontres artistiques, techniques ou logistiques ;
  • Les déplacements nécessaires à l'organisation des événements ;
  • Les tournages (pour certains secteurs) ;
  • Les tournées dans certains cas ;
  • Tout déplacement des équipes salariés de l’établissement.

Prenons l’exemple des tournages de films et des séries. Ils impliquent des déplacements fréquents pour les équipes techniques, les acteurs et les équipements lourds. Les équipes et le matériel se déplacent souvent en avion lors des tournages. Selon l’étude d’impact d’Ecoprod, les transport représente en moyenne 32% du bilan carbone des productions audiovisuelles !

C’est pourquoi un film avec des lieux de tournage dispersés géographiquement aura un impact carbone élevé, car les vols et les transports sont importants.

Une consommation énergétique parfois difficile à maîtriser

La consommation énergétique est une autre source significative d'émissions de GES. Les bâtiments culturels tels que les musées, les théâtres ou les cinémas sont énergivores en raison des grandes superficies à chauffer, à climatiser, à éclairer ou à alimenter en équipements techniques.

Les émissions de GES sont surtout dues  à l'utilisation d'énergie fossile comme le gaz.

La consommation énergétique d’une petite salle de cinéma en périphérie émet environ 24 tonnes de CO2e annuelles, soit 15% de son bilan carbone !

Une scène nationale, quant à elle, peut consommer jusqu’à près de 1 000 MWh (mégawatt par heure) par an d’électricité pour son éclairage, sa climatisation et le fonctionnement de son matériel de scène. En comparaison, une machine à laver consomme seulement 191 kWh par an !

Enfin, les musées et les galeries nécessitent un contrôle climatique strict pour la conservation des œuvres ce qui induit une grosse dépense énergétique.

💡 Bon à savoir : les infrastructures reposent encore trop sur les énergies carbonées, comme le gaz. Malheureusement, la plupart des structures culturelles sont locataires de leurs bâtiments ce qui peut rendre la décarbonation difficile. En se regroupant, les structures peuvent porter leur voix auprès de leur propriétaire ou de leur collectivité. Les réseaux sont aussi le moyen de porter des messages collectifs !

Des initiatives comme l'installation de chaudières à biomasse ou le raccordement au réseau de chaleur de la ville peuvent réduire significativement les émissions comme le montre la Papeteries de Vizille ou le CNAC le centre national des arts du cirque !

L’alimentation, un poste parfois sous-estimé

L'alimentation contribue aux émissions de GES du secteur lors des événements culturels, mais pas que ! Repas collaborateurs, résidences d’artistes, restauration des salles de concert, tournées, beaucoup de lieux et de productions culturelles déploient un catering ou autre food trucks pour rassasier les publics, les artistes et les équipes.

La consommation de viande, en particulier le bœuf, est une source majeure d'émissions. À valeur nutritive équivalente, un repas avec du bœuf relâche autant d’émissions de GES que 13 repas végétariens !

L’étude menée par le projet Déclic sur un 14 salles de concert montre que les achats pour la restauration et le bar représentaient 21% de leurs émissions de GES.

En 2019, le Hellfest a distribué 440 000 litres de bière. Selon le Shift Project, si la bière vendue provient d’un pays voisin et de l’agriculture dite « conventionnelle », son impact carbone s’élève à environ 600 tonnes de CO2e, soit 300 aller-retours Paris-New York !  

Mais ce chiffre descend à environ 450 tonnes de CO2e pour une bière locale et biologique.

En outre, le gaspillage alimentaire et les déchets contribuent à augmenter l'empreinte carbone des événements culturels.

Comment décarboner la culture ?

Vous connaissez désormais les trois plus grands postes d’émission du secteur culturel. Dorénavant, une question s’impose : quelles actions mettre en place pour réduire ses émissions ?

Agir sur la mobilité, l’alimentation et l’énergie, vous permets déjà réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre !

Diminuer l’impact des déplacements

Étude des publics, sensibilisation, réaménagement des plannings ou de la programmation, il existe plusieurs leviers à activer pour réduire les émissions de mobilité :

  • Réaliser une étude de mobilité de son public pour agir au plus juste ;
  • Mettre en place un plan de mobilité pour ses équipes afin de favoriser les mobilités douces (transport en commun, train, vélo, etc.) ;
  • Privilégier le covoiturage, le train voire la visioconférence pour les déplacements professionnels ;
  • Pour les publics, mettre en place des systèmes de covoiturage, de navette, aménager des parkings à vélo sécurisé et faire coïncider les horaires de représentation avec les bus et trains lorsque c’est possible ;
  • Sensibiliser les publics et les artistes aux mobilités douces par des campagnes de communication ;
  • Mettre en place une charte à destination des artistes incluant un engagement à utiliser des transports bas-carbone si cela est possible ;
  • Repenser sa programmation, communiquer avec les autres établissements culturels pour mutualiser les tournées des artistes ;
  • Supprimer le principe d’exclusivité avec les artistes pour diminuer les déplacements longues distances du public ;

Optimiser sa consommation énergétique

Maîtriser la consommation énergétique des infrastructures culturelles lorsqu'on est locataire peut s'apparenter à un défi. Mais là encore vous pouvez agir de différentes manières :

  • Sensibiliser les équipes et bénévoles aux éco-gestes ;
  • Mettre en place des sources d’énergies renouvelables ;
  • Changer les systèmes de chauffage carbonés (comme les chaudières au fioul) et isoler thermiquement les bâtiments ;
  • Pour les locataires, se regrouper pour demander aux acteurs publics ou aux propriétaires d’investir dans la rénovation énergétique des bâtiments culturels ;
  • Encourager les pratiques de production éco-responsable dans les domaines du cinéma et de la production télévisuelle.

Repenser l’alimentation

Avec quelques ajustements logistiques, vous pouvez déjà avoir un impact notable sur le poste alimentaire :

  • Proposer des options alimentaires biologiques, végétales et locales au sein de sa cantine ou lors des événements ;
  • Servir par défaut un repas végétarien et proposer une option carnée ;
  • Limiter l'utilisation de certains produits alimentaires polluants comme le bœuf ou l'avocat ;
  • Afficher l’éco-score des menus ou produits vendus ;
  • Utiliser de la vaisselle réutilisable sans plastique pour le service ;
  • Proposer des doggy-bag pour éviter les déchets alimentaires ;
  • Installer des points d'eau sur les événements, inciter à ramener sa gourde ;
  • Supprimer les bouteilles en plastique ;
  • Consigner le verre ;
  • Proposer les invendus comme dons alimentaires aux associations.

Mais ce ne sont pas les seuls leviers. La force du collectif est une des ressources les plus puissantes !

Agir collectivement pour décarboner durablement

Regrouper ses efforts et mettre en place des initiatives communes sont des moyens redoutables pour diminuer durablement ses émissions. Mais c’est aussi une manière de créer des réseaux et des partenaires sur lesquels s’appuyer !

Mutualiser ses ressources

La mutualisation des ressources permet de partager les coûts, les risques, de créer des dynamiques de solidarité et de profiter de la force du nombre ! Et pour cela, vous pouvez :

  • Création de zone de stockage pour les artistes et leurs oeuvres et le matériel de production ;
  • Mutualisation des scénographies, des décors, de la vaisselle pour le catering, etc. ;
  • Développer des projets de ressourceries comme la Ressourcerie du Cinéma, l'association ArtStock ou RécupScène (plateforme de réemploi de matériel) pour faciliter le partage de ressources, de matériaux et d'éléments de scénographie
  • Acheter collectivement du matériel technique ;
  • S’organiser autour de moyens logistiques communs ;
  • Commandes communes (catering végétarien, bureautique, etc.)

Se rassembler pour un effet de levier

Pour finir, la force du collectif réside dans sa capacité à porter des sujets communs pour mieux faire entendre sa voix. Et pour cela, rien de tel que :

  • Rejoindre un réseau culturel, une association, un label ou une fédération autour des enjeux environnementaux ;
  • Participer à des projets collectifs nationaux (tels que le collectif des festivals ou Arviva) et européens ;
  • Se rassembler autour d’enjeux communs (rénovation énergétique, accessibilité des transports, etc.) pour défendre d’une même voix ses besoins auprès des acteurs concernés.

Ces actions sont une première piste de réflexion, mais la liste n’est pas exhaustive. À vous de créer votre plan d’action climat en fonction de vos besoins et surtout de vos possibilités !

Pour aller plus loin, nous avons rédigé un guide de décarbonation du spectacle vivant. Ce guide est conçu comme un référentiel pour mettre en place votre plan d'action !

Et pour finir

Ce que vous devez retenir, c'est que les structures culturelles peuvent minimiser leur impact carbone grâce à quatre leviers principaux :

  • La mutualisation des ressources ;
  • La végétalisation de l'alimentation ;
  • L’incitation aux mobilités douces ;
  • La fédération pour porter sa voix auprès des acteurs publics et privés (par exemple les collectivités ou les entreprises de transport en commun)

Pour décarboner la culture, le dialogue est l'atout le plus puissant. Un dialogue entre tous les acteurs culturels : structures, spectateurs, artistes et pouvoirs publics.

Pourquoi ? Pour mutualiser les efforts, pour avancer plus vite, main dans la main et pour agir le plus efficacement possible.

Et pour aller plus loin, nous avons réuni six acteurs du secteur culturel lors d’un webinaire pour parler leviers d’action et retours d’expériences !

L’association Arviva met aussi à disposition des structures culturelles beaucoup de ressources pour se former aux enjeux climatiques, calculer son bilan carbone et construire son plan d’action climat.

Sinon, nous sommes des expert-es du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 organisations, dont 50 dans le secteur culturel ! Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

Sources

(1) Chiffres Clés 2023 de la culture et de la communication

(2) Décarbonons la culture ! Shift Project

(3) Décarbonons le live collectivement

(4) Stratégie Climat 2019-2030 du Périscope

(5) RAPPORT D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL - PBA LILLE

(5) Guide de décarbonation du spectacle vivant

Article
Décarbonons la culture, pourquoi et comment ?

Pourquoi décarboner le secteur culturel ? Quels sont les défis et les solutions concrètes pour une culture décarbonée ? Réponses dans cet article.

Auguste BASSET
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14/6/24
Charlotte SZYLIT
Mathilde RONZE
Auguste BASSET

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