🎦Participez à notre prochain webinaire "IA : mode d’emploi pour les responsables RSE" avec Carbone 4 et Contentsquare !

Article
0
24/9/2024

Bilan carbone et scopes 1, 2, 3 : définitions et exemples

Lila Fillion

Consultante Stratégie Climat

Estelle Serrero

Rédactrice web spécialisée en Transition Énergétique

Sommaire

Je suis un lien H2
Je suis un lien H3
Je demande mon guide

Vous ne savez pas par où commencer pour comptabiliser vos émissions de gaz à effet de serre ? Vous avez tendance à vous mélanger les pinceaux entre les scopes, les facteurs d’émission et autres termes techniques ?

Pas de panique, nous vous aidons à y voir plus clair.‍

Découvrez à quoi correspondent les scopes 1, 2, 3 dans le calcul d’une empreinte carbone, et leur rôle central dans la définition de votre stratégie de décarbonation.

A retenir :

  • Le bilan carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une organisation sur une durée déterminée

  • Ces émissions sont classiquement réparties en 3 scopes :

- Scope 1 : émissions directes (chauffage, véhicules, procédés, fuites de gaz…)

- Scope 2 : émissions indirectes liées à l’énergie achetée (électricité, chaleur, vapeur)

- Scope 3 : toutes les autres émissions indirectes de la chaîne de valeur qui représentent en moyenne et selon le Carbon Disclosure Project 75 % des émissions totales d’une entreprise (achats, transport, utilisation et fin de vie des produits, déplacements des salariés…).

  • La réduction des émissions doit s’envisager sur l’ensemble des scopes :

- Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables (scope 1)

- Produire sa propre énergie avec des panneaux solaires par exemple (scope 2)

- Éco-conception, mobilité durable, achats responsables… (scope 3)

Bilan carbone et scopes 1, 2, 3 : qu’est-ce que c’est ?

Définition des scopes 1, 2, 3

L’objectif premier du bilan carbone est d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entité (entreprise, structure publique, individu), sur une certaine durée (généralement une année).

Afin de mesurer ces émissions, on les classe selon leur origine. Plusieurs classements existent, mais le plus courant est celui des scopes :

  • Le scope 1 correspond aux émissions directes (chauffage, flotte, procédés…) ;

  • Le scope 2 correspond aux émissions indirectes liées à l’énergie achetée (électricité, vapeur…) ;

  • Le scope 3 correspond à toutes les autres émissions indirectes (achats, transport, usage, déchets…).

💡 Bon à savoir : les gaz à effet de serres classiquement analysés sont les suivants :

- Dioxyde de carbone (CO2) ;

- Méthane (CH4) ;

- Hydrofluorocarbures (HFC) ;

- Protoxyde d’azote (N2O) ;

- Perfluorocarbones (PFC) ;

- Hexafluorure de soufre (SF6) ;

- Trifluorure d’azote (NF3).

D’où vient cette classification des émissions ?

La classification en scopes nous vient du GHG Protocol (ou GreenHouse Gas Protocol), un standard international de mesure des émissions de gaz à effet de serre des établissements publics ou privés.

En France, cette logique a été reprise dans :

  • La méthode Bilan Carbone®, mise au point par l’ADEME en 2004, puis portée par l'Association pour la transition Bas Carbone (ABC) à partir de 2011 ;

  • La méthode réglementaire utilisée pour le Bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES), obligatoire pour les entreprises et associations dépassant un certain effectif (500 salariés en métropole), ainsi que certains EPCI.

Précisons toutefois que les méthodes françaises utilisent une classification légèrement différente de celle des scopes. Cette dernière sépare les émissions de GES en 6 catégories : 

  • Les émissions directes (équivalent du scope 1) ;

  • Les émissions indirectes associées à l’énergie (équivalent du scope 2) ;

  • Les émissions indirectes associées au transport ;

  • Les émissions indirectes associées aux produits achetés ;

  • Les émissions indirectes associées aux produits vendus ;

  • Les autres émissions indirectes.

💡 Bon à savoir : la norme française de référence pour la classification des émissions de GES est la norme ISO 14064-1, complétée par la norme ISO/TR 14069, qui est désormais la référence pour le BEGES réglementaire.

Tableau comparatif entre les catégories et postes fixés entre le référentiel national, le bilan carbone® et le ghg protocol + la source du PDF : Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, ecologie.gouv.fr, 2022

Scope 1 : émissions directes

Le scope 1 englobe toutes les émissions directes, c’est-à-dire les émissions issues des sources de combustion (incluant les énergies fossiles et la biomasse).

C’est le scope le plus restreint : il ne correspond qu’à 1 à 10 % des émissions totales d’une entreprise (1). Il existe 5 postes d’émissions directes, à savoir (2) :

  • Les sources fixes de combustion (incluant le chauffage hors-électrique) ;

  • Les sources mobiles de combustion (incluant les véhicules de l’entreprise) ;

  • Les procédés hors énergies (physiques et chimiques) ;

  • La biomasse ;

  • Les émissions fugitives (ou émissions dues à des fuites non souhaitées de gaz).

⚙️ Exemple : Prenons l’exemple d'une entreprise de tissage. Le calcul de l’impact carbone d’un produit textile est réalisé à chaque étape de son cycle de vie (voir schéma suivant).


Pour une telle entreprise, les émissions de GES correspondant au scope 1 peuvent être liées par exemple :

  • Aux procédés de fabrication (par exemple, l'utilisation de gaz ou d'autres combustibles dans les machines de tissage) ;

  • À la consommation d'énergie pour le chauffage (notamment si l’entreprise utilise des chaudières au gaz, au fuel ou à granulés) ;

  • À la flotte automobile possédée en propre par l’entreprise (comme pour faire des livraisons)

Scope 2 : émissions indirectes associées à l’énergie

Le scope 2 regroupe toutes les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie. Les deux postes de consommation les plus fréquents sont :‍

  • La production de chaud, de froid et de vapeur (chauffage, climatisation, etc.) ;

  • La consommation d’électricité (liée à l’utilisation d’appareils informatiques, de machines industrielles, etc).

Pour vous donner un ordre d’idée, ensemble, les scopes 1 et 2 représentent généralement environ 25 % de l’empreinte carbone d’une entreprise (1).

⚙️ Exemple : Reprenons l’exemple d’une entreprise textile qui fabrique des matières synthétiques. Nous pouvons imaginer que les émissions du scope 2 seraient principalement liées à la consommation électrique des machines industrielles (servant à fabriquer le textile), et au chauffage des locaux.

Scope 3 : les autres émissions liées à l’activité

Vous l’aurez compris, le scope 3 regroupe les postes d'émission les plus conséquents. Sa prise en compte est donc essentielle pour obtenir un bilan carbone représentatif. Il peut toutefois s'avérer plus difficile à appréhender car plus abstrait que ses confrères.

💡 A noter : la prise en compte des émissions indirectes dans le bilan carbone est longtemps restée facultative. Elle est toutefois devenue obligatoire dans le cahier des charges du BEGES le 1er janvier 2023.

Quels sont les postes d’émissions associés au scope 3 ?

Concrètement, le scope 3 inclut l’ensemble des émissions non comptabilisées dans les scopes 1 et 2.

Dans le référentiel français, le scope 3 équivaut à 4 catégories principales d’émissions indirectes (3), à savoir :

  • Celles associées au transport (par exemple, transfert de marchandises amont et aval) ;

  • Celles liées aux produits achetés (achat de services, de matières premières etc.) ;

  • Celles liées aux produits vendus (dont la gestion de leur fin de vie) ;

  • Ainsi que d’autres émissions indirectes.

💡 Bon à savoir : le GHG Protocol identifie 15 catégories d’émissions indirectes dans le scope 3. La méthode Bilan Carbone®, pour sa part, structure ses inventaires selon 10 postes principaux et 48 sous-postes. Les sources d’émissions couvertes sont largement similaires, mais elles sont regroupées et détaillées différemment selon chaque méthode.

En réalité, toutes ces catégories correspondent aux émissions amont et aval de la chaîne de valeur.

⚙️ Exemple : Toujours dans notre exemple d’une entreprise textile, les émissions liées au scope 3 pourraient provenir :‍

En amont : 

  • de l’achat et de l’acheminement des matières premières / produits chimiques utilisés pour la fabrication du textile (teintures, solvants, adjuvants) ;

  • des emballages utilisés pour transporter les matières premières jusqu’aux locaux (films plastiques, cartons, palettes) ;

  • des déplacements domicile - travail des salariés ;

En aval : 

  • du transport des textiles jusqu’aux clients / distributeurs ;

  • de l’utilisation des tissus pendant toute leur durée de vie (lavage, séchage, repassage…) ;

  • de l’usage des produits textiles, ainsi que la gestion de leur fin de vie.

Impact du scope 3 sur l’empreinte carbone d’une entreprise

Il faut savoir que le scope 3 représente entre 75 % des émissions totales d’une entreprise, selon le Carbon Disclosure Project (1) ; ce qui équivaut à 3 à 4 fois les émissions des scopes 1 et 2 réunis (3).‍

Ces chiffres peuvent paraître surprenants mais ne sont en réalité pas si étonnants. L’entreprise est un écosystème qui nécessite beaucoup de ressources et d’interactions.

Pensez à tout ce que votre production nécessite : l’achat de matières premières, mais aussi des services de publicité, une société de nettoyage pour vos locaux, peut-être une cantine d’entreprise, le parc informatique et automobile, la gestion des déchets, etc.

💡 Le conseil WeCount : ne vous limitez pas au seul bilan carbone de votre entreprise. Embarquez vos fournisseurs et partenaires dans la démarche, et définissez avec eux une véritable stratégie climat pour un maximum d’impact. 

‍Comment calculer l’empreinte carbone associée à chaque scope ?

‍Selon la norme ISO 14064-1, un bilan carbone d’entreprise doit mesurer les émissions de GES sur une année complète d’activité.

Les principales étapes de sa réalisation sont les suivantes :

  • Cartographier les différents postes d’émissions de chaque scope (transport, gestion des déchets, achat de marchandises, cantine des employés, etc.) ;

  • Collecter toutes les données associées à chacun de ces postes (factures indiquant les quantités de kilomètres parcourus ou de matière achetée, par exemple) ;

  • Multiplier ces données par les facteurs d’émission correspondants.

Le facteur d'émission correspond au ratio entre :

  • Les tonnes de CO2e (ou tonnes équivalent CO2) émis par un produit ;

  • Et la quantité de cette marchandise.

Par exemple, 1 litre d’essence correspond à 2,8 kg de CO2e.

Pour connaître les facteurs d’émission par type de produit, on peut s’appuyer sur la Base Empreinte® de l’ADEME ou sur des bases de données spécifiques à un secteur d’activité.

Quel outil choisir pour sa comptabilité carbone ?

La réalisation d’un bilan carbone rigoureux demande du temps, de la méthode et une bonne analyse des données. Une démarche qui peut vite devenir complexe avec la diversité des sources d’émissions, notamment lorsque l’entreprise dispose de plusieurs sites.

Aujourd’hui, de plus en plus d’acteurs choisissent donc de s’appuyer sur des plateformes de comptabilité carbone, qui centralisent les données, automatisent les calculs et facilitent l’analyse des résultats. Elles ont également l’avantage de permettre un suivi fiable de la comptabilité carbone dans le temps, ce qui simplifie grandement les démarches d’une année sur l’autre. Un témoignage qui illustre bien cet enjeu est celui de Chloé Suchel (AF&C), lors d’un webinar animé par WeCount

{{quote}}

Mais attention, toutes les plateformes ne se valent pas ! Un bon outil doit être conforme aux exigences actuelles, permettre d’utiliser plusieurs méthodes de calcul, proposer un accès à des bases de données spécifiques selon le secteur d’activité, et respecter une multitude d’autres critères. Pour être sûr de bien choisir votre plateforme bilan carbone, rendez-vous sur notre article complet à ce sujet.

Chez Wecount, nous avons choisi de construire une plateforme intuitive et pédagogique, pensée pour faciliter la réalisation de votre bilan carbone et garantir la réussite de votre transition. Tout ça, grâce à :

  • Sa robustesse méthodologique : conformité avec l’ensemble des standards (GHG, CSRD, SBTi, Bilan Carbone®) et traçabilité garantie sur l’ensemble du processus de collecte ;

  • Son ergonomie et sa prise en main facile (hautement personnalisable, cartographie sur-mesure…) ;

  • Ses préconisations personnalisées pour définir une trajectoire compatible avec les accords de Paris (SBTi) et simuler des scénarios à moyen / long terme ;

  • Son module de reporting réglementaire, qui assure la mise en conformité avec la loi (BEGES, la CSRD…) ;

  • Ses fonctionnalités bonus (ex : module d’aide pour mobiliser vos parties prenantes).

Plus qu’un outil, WeCount met à votre service l’expertise de ses consultants, spécialistes de votre secteur, pour construire et faire vivre une trajectoire bas-carbone ambitieuse et réaliste.

Nous contacter pour une démo


Une fois le calcul réalisé, comment agir pour diminuer ses émissions ?

Agir sur chaque scope à l’échelle de l’entreprise

‍‍La prise en compte des scopes se révèle très utile dans la définition d’une stratégie de réduction des GES. Ce travail en amont facilite la décarbonation de toute la chaîne de valeur.

Et concrètement ?

Grâce à la mesure de votre bilan carbone, vous pouvez identifier les émissions GES au sein de votre chaîne de valeur et définir un plan d’action de réduction de votre bilan carbone. Pour vous inspirer, voici une liste (non exhaustive) d’idées.

Dans le cadre du scope 1, vous pouvez remplacer l’utilisation de pétrole ou de gaz par des sources d’énergie renouvelables.

Pour réduire les émissions de CO2e associées au scope 2, vous pouvez investir dans des panneaux solaires photovoltaïques pour produire votre électricité, ou encore optimiser le système de chauffage pour en réduire la consommation (soulageant par la même occasion votre facture d’électricité). Une piste d’amélioration consiste également à former vos collaborateurs à la sobriété énergétique dans leurs usages au quotidien (baisser la température d’un degré, éteindre les ordinateurs le soir, venir au travail en vélo…).

Pour le scope 3, le champ des possibles est infini ! Vous pouvez :‍

  • Éco-concevoir vos produits (ceci vous permettra d’agir sur les émissions de tout le cycle de vie de vos produits, de l’achat de matières premières à la gestion de la fin de vie du produit) ;

  • Mettre en place des plats végétariens à la cantine (saviez-vous qu’un tel repas a une empreinte carbone 13 fois moindre qu’un plat comprenant du bœuf ?) ;

  • Optimiser le taux de remplissage des véhicules de livraison ;

  • Opter pour le fret plutôt que le transport par camions ;

  • Privilégier des ordinateurs reconditionnés ;

  • Etc.‍‍‍

Prioriser les actions à mener

‍Vous vous demandez comment prioriser les actions sur les scopes 1, 2, 3 du bilan carbone ? Vaut-il mieux prioriser les actions à court ou long terme ? Faut-il prioriser l’impact, le temps d’implémentation, la facilité de mise en œuvre ?

En réalité, ce choix doit se faire au cas par cas, selon vos ressources, vos besoins, le temps de mise en place, etc. Connaître le niveau de faisabilité et d’impact de chaque action vous aidera dans cette prise de décision pour atteindre un bon mix entre les actions rapides à mettre en place et celles plus complexes, s’inscrivant dans la durée. L’essentiel restant avant tout de réduire son empreinte carbone au maximum.

💡 Le conseil WeCount : Mettez en place une équipe climat avec des collaborateurs motivés, et misez sur la puissance de l’intelligence collective pour trouver des solutions et maximiser l’adhésion des équipes.

‍‍

Avec plus de 500 accompagnements au compteur, chez WeCount nous avons bien compris que travailler collectivement est le levier d'action le plus puissant qui soit !

C’est pourquoi nous avons créé le Programme Bilan Carbone : durant 4 mois, vous rejoignez une sélection de 10 à 12 entreprises pour mesurer votre bilan carbone et mettre en place une stratégie climat adaptée à vos besoins. De nombreux acteurs se sont déjà lancés avec nous. Pourquoi pas vous ?

Envie d’en savoir plus ? Contactez-nous !

Sources

(1) https://cdn.cdp.net/cdp-production/cms/guidance_docs/pdfs/000/003/504/original/CDP-technical-note-scope-3-relevance-by-sector.pdf

(2) https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/methodo_BEGES_decli_07.pdf

(3) https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-26593-rac-entreprises-emissions-indirectes.pdf

“L’usage d’une plateforme nous a permis d’anticiper les données à collecter pour les prochaines mises à jour, un point souvent sous-estimé mais essentiel pour progresser”

Chloé Suchel

Directrice Communication et des relations aux publics d’Avignon Festival & Compagnies (AF&C) - Webinar “Acteurs culturels : Comment structurer votre démarche de décarbonation ?”

Vous souhaitez accélérer la transition climat et esg de votre entreprise ?

Découvrez nos solutions

Plus de 700 entreprises accompagnées

Lila Fillion
Marine Fouquet
Lucas SAINT JEAN

Vous avez des questions sur la transition écologique et ESG ?

Échangez avec nos experts