Chaque jour, vos choix et activités en tant qu'étudiant contribuent à votre empreinte carbone globale. Mais quelle est l'ampleur de cette contribution ? Grâce à notre questionnaire rapide et intuitif, découvrez en seulement cinq minutes vos émissions de CO2e annuelles liées à votre vie étudiante.
Mesurer mon empreinte
Prendre conscience est le premier pas vers un changement significatif. En comprenant votre propre impact, vous pouvez commencer à intégrer des pratiques plus durables dans votre quotidien. L'outil de WeCount est conçu pour vous guider à travers ce processus de découverte et d'apprentissage.
L'enseignement supérieur en France, c'est 3 500 établissements et plus de 2,8 millions d'étudiants.
Face aux enjeux du dérèglement climatique, l’enseignement supérieur a un double rôle :
🌍 Contribuer à la décarbonation générale de notre société en réduisant les émissions de CO2e de ses établissements,
🎓 Former et sensibiliser les étudiants, professionnel·le·s de demain aux enjeux énergie-climat aujourd'hui.
Dans ce contexte, comment le supérieur peut-il contribuer à la décarbonation ? Comment passer à l’action à l’échelle de votre établissement ?
Au programme :
Présentation du "Plan climat-biodiversité et transition écologique" porté par le MESR
Le label DD&RS : rappel des enjeux et articulation avec la stratégie de décarbonation d'un établissement par le CIRSES
Retour d'expérience de l'INSA, L'Université de Lyon et l'EDHEC sur leur plan de décarbonation
Lancement de l’outil de sensibilisation climat pour les étudiants créé par l'ABC et WeCount
Ce sera également l’occasion de présenter les programmes collectifs d’accompagnements à la réalisation du bilan carbone et de la stratégie climat organisés par WeCount, et dédiés aux établissements d’enseignement supérieur et recherche.
Ce document synthétise les recommandations de 8 établissements de l’enseignement supérieur pour décarboner leur secteur
Les propositions d’actions développées dans ce document font suite au travail collectif de 8 établissements du site Lyon-Saint-Étienne qui se sont formés aux enjeux climatiques, ont réalisé leur bilan carbone et initié leur stratégie RSE (Responsabilité sociétale et environnementale).
Ce document dresse donc un bilan de cette première étape importante et permet de mettre en regard les résultats des différents établissements participants : le Crous de Lyon, l’École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne (ENISE), l’École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), l’École nationale des travaux publics d’État (ENTPE), l’Université de Lyon (UdL), l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et VetAgro Sup.
Ces établissements poursuivent l’élaboration et l’actualisation de leur démarche RSE pour aller au-delà de ce volet initial et envisager une stratégie englobant l’ensemble des activités des établissements. En effet, l’enseignement supérieur est un secteur clé pour former les prochaines générations aux grands enjeux de demain, notamment écologiques, et les préparer à relever les défis auxquels ils feront face.
Compte tenu de la diversité des enjeux du secteur et de la richesse du monde de l’enseignement supérieur, ces propositions ne représentent pas un mode d’emploi ou la vision de chaque établissement. Elles ont vocation à alimenter les réflexions au sein du milieu de l’enseignement supérieur et des autres établissements.
Pourquoi cette volonté d’agir ?
De plus en plus d’établissements de l’enseignement supérieur accélèrent leur engagement sur le climat. Compte tenu de leur rôle central dans nos sociétés, la plupart de leur écosystème les incite à agir : pouvoirs publics, personnel et étudiants.
Selon une récente étude de Carbone 4, l’empreinte carbone moyenne d’un Français en 2019 est de 9,9tCO₂e. Cette empreinte est découpée en plusieurs parties qui concernent sa consommation personnelle (je me déplace, je mange, je me loge et j’achète), auxquelles s’ajoutent 1 400 kgCO₂e/an qui sont associés à la dépense publique, que ce soit pour l’administration et la défense (32 %), l’enseignement (31 %), la santé (16 %)
ou les infrastructures (14 %).
Diminuer les émissions de l’enseignement supérieur, c’est donc baisser les émissions de chaque individu. Pour limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’âge pré-industriel, l’empreinte carbone d’un individu doit être réduite à un maximum de 2 tonnes d’ici 2050.
Enfin, pour répondre aux enjeux de la transition bas carbone de nos sociétés, la formation des générations futures est cruciale. Les établissements de l’enseignement supérieur ont donc un rôle très important à jouer pour former et inciter les nouvelles générations à contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique.
Empreinte carbone moyenne en France 2019 (Source : MY CO2)
Bilan d’émissions de gaz à effet de serre consolidé
Bilan d'émissions de gaz à effet de serre consolidé
Ce graphique correspond à une moyenne pondérée de 6 bilans carbone des structures de l’enseignement supérieur ayant participé à la réalisation de ce document*.
Ces bilans ont été réalisés dans le cadre d’une Promotion Climat dédiée à l’enseignement supérieur et suivant la méthodologie de l’Association Bilan Carbone.
Les bilans couvrent les scopes 1, 2 et 3.
Le scope 1 correspond aux émissions directes des structures, comme le chauffage des bâtiments au gaz.
Le scope 2 représente les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité (ex. chauffage électrique).
Enfin, le scope 3 correspond aux émissions indirectes amont et aval, comme les déplacements domicile-travail (aussi bien des étudiants que des salariés), les déplacements professionnels et étudiants, l’alimentation et les équipements informatiques.
* L’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE), l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ,l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE), Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Jean Monnet de Saint Etienne et VetAgro Sup.
Les préconisations pour réduire son empreinte carbone et piloter sa stratégie climat
Comment collecter les données pour son bilan carbone ?
Le premier conseil concernant la réalisation du bilan carbone est de le réaliser soi-même. C’est en bénéficiant de cette première expérience qu’on pourra comprendre les activités à l’origine de ses émissions et commencer à identifier les premières pistes de réduction.
Une fois ce premier bilan réalisé, il sera plus facile d’automatiser au maximum la collecte des données nécessaires à la réalisation du bilan carbone afin de pouvoir le mettre à jour chaque année sans effort.
Par exemple, pour les achats, vous pouvez suivre des informations comme le poids carbone ou le flux physique des produits et
intégrer cette information aux marchés lors des consultations.
Le bilan carbone est un exercice itératif et l’objectif est d’affiner son analyse d’une année sur l’autre s’il n’est pas assez précis. Cela peut passer par :
Une collecte plus fréquente des indicateurs, par exemple mensuellement pour les données d’énergie, afin de pouvoir suivre un plan d’action précis.
Une méthodologie de collecte de données plus précise pour certaines catégories d’émissions. On peut par exemple passer de données estimées à des données réelles, collectées via des factures ou des questionnaires, ou encore choisir d’utiliser des ratios physiques plutôt que des ratios monétaires.
En parallèle de la collecte des données, il est fortement conseillé d’avoir un document expliquant la méthodologie utilisée afin de pérenniser la connaissance et d’améliorer la démarche d’une année sur l’autre. Il est également possible d’impliquer plus de personnes dans le projet.
Entre les établissements, des indicateurs communs peuvent être définis afin d’avoir des ordres de grandeur et de pouvoir se comparer (ex : km parcourus et modes de transports pour des conférences par le personnel de recherche).
Dans le cadre de la Promotion Climat réunissant les 8 établissements de l’Enseignement Supérieur, la plateforme de comptabilité carbone WeCount a été utilisée pour faciliter la collecte des données et l’analyse des résultats.
Les déplacements
Les déplacements professionnels
Ce paragraphe concerne les déplacements réalisés par le personnel de l’établissement, et plus particulièrement les déplacements des chercheurs et doctorants. L’établissement peut réaliser un état des lieux de la mobilité. Les graphiques ci-dessous montrent la répartition des modes de transport en fonction de la distance parcourue et de leur impact carbone.
* Basé sur les données moyennes des participants à la Promotion Climat.
L’avion reste encore trop souvent la solution de facilité pour les trajets professionnels. Plusieurs propositions ont été émises par les participants de la Promotion Climat pour réduire l’impact du transport professionnel :
Inciter à avoir recours aux mobilités durables
Le train peut être privilégié pour tout le personnel pour les déplacements nationaux. La direction peut soutenir cette nouvelle habitude, en la promouvant auprès des permanents et en soutenant financièrement le surcoût éventuel. Une Charte de voyage responsable peut être mise en place et validée par les différentes unités.
Dissuader les personnes de prendre l’avion à travers des actions de sensibilisation.
L’établissement doit être en mesure d’expliquer l’impact carbone des déplacements et de présenter ses résultats par département, en se comparant si possible à d’autres établissements. Une analyse poussée peut permettre la mise en place d’une carte
des déplacements les plus fréquents et donner ainsi un aperçu de leur poids dans le bilan carbone global de l’établissement.
À l’échelle individuelle, il faut communiquer systématiquement sur l’impact carbone d’un voyage. Pour cela, il est possible d’intégrer directement sur les outils de réservation l’affichage de l’impact carbone
Modifier nos habitudes
Enfin, les métiers peuvent-ils se réinventer et être valorisés autour d’autres valeurs que celle des déplacements internationaux ? On voit apparaître à la suite de la pandémie du Covid-19 de nouveaux formats de colloques à distance, et une multiplication des coopérations françaises et européennes. Ces démarches peuvent être encouragées car elles se révèlent très efficaces dans la réduction de l’impact carbone des déplacements.
Un quota durée/séjour pour les vols internationaux
L’idée est d’aligner le temps de présence sur place d’un voyage par rapport à l’impact du trajet. L’objectif de cette proposition est d’inciter les salariés à ne se déplacer qu’en cas de nécessité réelle. Le principe est de se dire que plus la destination est éloignée,
plus le salarié devra rester longtemps sur place.
Cette initiative permet d’imposer une contrainte sur la durée pour éviter une suite de déplacements courts, fortement carbonés, sans pour autant interdire les déplacements carbonés jugés les plus nécessaires.
Les déplacements étudiants
Les idées qui suivent concernent les déplacements des étudiants pour les stages et les semestres à l’étranger. Certaines idées peuvent aussi agir sur les critères de diplomation pour certains établissements. Actuellement les étudiants sont incités à voyager, notamment si leur établissement est en partenariat avec une université étrangère.
La collecte des informations pour cette catégorie d’activité est encore difficile pour certains établissements. Cependant, de nombreuses propositions ont été émises,
comme celle d’instaurer, comme l’a fait l’INSA de Lyon, un quota carbone, en tonne de CO2. Ainsi, un étudiant souhaitant réaliser un vol au-delà du quota autorisé devra justifier son déplacement en réalisant un dossier détaillant ses motivations.
D’autres propositions ont été discutées comme une aide financière au train en Europe, la limitation à un déplacement hors Europe sur l’ensemble de la scolarité ou la mise en place d’un quota durée/séjour comme décrit dans la section précédente.
Les déplacements domicile-travail
Les idées qui suivent concernent les déplacements domicile-travail des étudiants et des salariés.
L’établissement peut permettre une transition vers des modes de transport bas-carbone. Ci-dessous une liste d’actions non exhaustive pour propager la mobilité douce :
Réaliser une enquête mobilité domicile-travail pour prioriser les actions à mener ;
Mettre en place des garages sécurisés pour les vélos et trottinettes, mais aussi des douches et vestiaires ;
Promouvoir les transports en commun et le covoiturage ;
Collaborer entre établissements ou structures voisines pour s’adresser aux collectivités locales et appuyer la densification ou la création de transports en commun ;
Adapter les horaires de présence des étudiants aux transports en commun ;
Les bâtiments et l’énergie sont les premiers postes d’émissions de gaz à effet de serre pour les établissements. Les rénovations sont coûteuses et il est difficile d’en voir les bénéfices à court terme. Par exemple, on peut avoir tendance à privilégier une diminution du budget d’investissement pour financer l’augmentation des coûts de l’énergie. Néanmoins, il existe plusieurs bonnes pratiques, citées ci-dessous, à mettre en place dans ce domaine :
Se diriger vers la sobriété énergétique
On peut dans un premier temps changer nos habitudes d’usage, par exemple en diminuant le chauffage dans les couloirs et les halls ou encore en baissant la climatisation. Ensuite, il s’agit de moderniser les équipements par des modèles moins consommateurs.
Enfin, il peut s’agir de consommer autrement, par exemple en investissant dans une climatisation adiabatique. Cette dernière consomme dix fois moins d’énergie que les climatisations classiques tout en n’émettant pas de GES.
L’optimisation des locaux
Plutôt que de construire de nouveaux locaux, il serait plus intéressant de mutualiser une aile ou l’étage d’un bâtiment, voire de réduire les surfaces. En effet, le taux d’occupation des locaux peut être optimisé dans la plupart des bâtiments en étudiant le regroupement de plusieurs équipes avec la possibilité d’avoir des horaires flexibles. Une autre idée est de revoir le calendrier d’utilisation des bâtiments afin d’identifier les périodes de l’année où ces derniers peuvent être mis à disposition d’autres équipes.
Changer de source d’énergie
Il est possible de choisir un fournisseur d’énergie renouvelable ou de produire soi-même son électricité via l’installation de panneaux solaires. D’autres établissements ont choisi d’intégrer un réseau de chaleur en délaissant l’approvisionnement en gaz, et ainsi de baisser leur empreinte.
Favoriser la rénovation des bâtiments
Pour favoriser l’efficacité énergétique des bâtiments, il est indispensable de réaliser des rénovations. Il existe plusieurs aides financières à la transition bas carbone et notamment pour les rénovations énergétiques. Il est donc conseillé de réaliser une veille sur ces sujets et de les partager entre établissements.
Par ailleurs, les départements concernés peuvent lister des projets prêts à être lancés, afin d’anticiper les besoins et de comparer les devis. De même, les ordres de grandeur des coûts de rénovation peuvent être partagés entre établissements pour qu’ils puissent
rapidement chiffrer un projet et ainsi bénéficier des subventions.
Mutualisation du patrimoine
Il est aussi possible de mutualiser des équipements sportifs, par exemple, en partenariat avec les collectivités locales, même si cela implique un partenariat potentiellement plus complexe.
L’alimentation
Ce paragraphe concerne l’alimentation du personnel et des élèves dans les établissements de l’enseignement supérieur. À titre d’exemple, nous utiliserons la répartition des repas d’un restaurant universitaire pour aborder l’impact de l’alimentation dans l’enseignement supérieur.
Un repas comprenant du bœuf a une empreinte carbone plus de 10 fois supérieure à celle d’un repas végétarien Les protéines animales, notamment le bœuf, restent néanmoins très présentes dans les restaurants universitaires.
D’autres critères sont également à prendre en compte lorsque l’on s’intéresse à l’empreinte carbone de l’alimentation : saisonnalité, mode de préparation des aliments ou encore gestion des déchets alimentaires. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive de propositions permettant de minimiser l’impact carbone de l’alimentation dans votre établissement.
Faciliter la végétalisation des repas
Favoriser les repas moins carnés. Dans les restaurants universitaires, il peut pour cela s’avérer nécessaire de former les cuisiniers à la préparation de protéines végétales et de résoudre les questions logistiques liées à leur préparation (temps de cuisson plus longs...). Pour les repas apportés par le personnel et les étudiants, il serait intéressant de proposer des idées de recettes végétariennes pour faciliter la transition bas carbone
de l’alimentation.
Bannir les couverts/verres/assiettes jetables
Depuis la crise du covid-19, certains restaurants universitaires proposent des repas à emporter. Généralement, ces repas se trouvent dans des barquettes en plastique. Il est pourtant indispensable de limiter au maximum les emballages à usage unique en
plastique dans la restauration. Pour remédier à l’usage du plastique, il est possible d’utiliser des matériaux biodégradables ou de demander aux étudiants d’apporter leurs contenants. Cette démarche va de pair avec la gestion des déchets d’un établissement.
Favoriser les achats responsables
Il est recommandé de proposer des produits de saison, locaux et issus d’une agriculture responsable. Dans les restaurants universitaires et les établissements de l’enseignement supérieur, il est aussi important de communiquer sur la provenance des produits afin de
sensibiliser le plus grand nombre.
Améliorer la gestion des déchets
Dans un premier temps, il faut diminuer la quantité de déchets dans la restauration. Pour cela, il est possible de faire un état des lieux sur la production de déchets de la restauration de votre établissement et mettre en place des moyens de sensibiliser au gaspillage.
Dans un second temps, le tri des déchets peut être mis en place dans les restaurants universitaires mais également dans les établissements. Par exemple en mettant un compost à disposition sur le campus.
La conduite du changement
La conduite du changement passe par des actions de convivialité. Modifier ses habitudes ne doit pas être associé à une restriction de libertés. Ainsi, les sujets peuvent être présentés positivement, à travers des actions de sensibilisation ou des activités collectives (ex : nudges, communication positive...).
Il est également conseillé de proposer des initiatives permettant de passer immédiatement à l’action, et ce sur un temps long, pour accompagner les personnes à modifier de manière durable leurs usages (ex : challenge de “Ma petite planète”, un challenge par équipe proposant des défis écologiques sur 3 semaines ou encore challenge mobilité incitant les salariés à venir au travail autrement que seuls dans leur voiture…).
Les changements structurels qui concernent les modalités de travail et les missions des postes seront plus faciles à accepter et à mettre en place si les idées viennent directement des salariés. Pour cela, les ateliers cités dans le paragraphe précédent sont autant de moyens permettant des changements profonds et volontaires de l’organisation.
Le changement ne pourra se réaliser que par une implication globale de tous les usagers de la structure et un portage politique fort de la direction. Il faut valoriser toutes les initiatives et partager entre les établissements les bonnes pratiques pour accélérer la transition.
Une gouvernance durable
Face à l’urgence climatique, le climat doit être inclus à tous les niveaux de l’organisation
Cela comprend :
Un portage politique : porté par la gouvernance (ex : vice-présidence) et une feuille de route claire.
Un mécanisme permettant de porter la voix des usagers auprès des instances de décision (ex : conseil d’administration, une personne dédiée aux enjeux climatiques...).
La mise en application de ces différentes approches est nécessaire à la transition bas carbone de l’établissement. En effet, la prise en compte de toutes les parties prenantes est la clef de réussite pour que la transition écologique devienne un axe fort de la stratégie court terme et long terme de l’établissement. Elles doivent être présentes tout au long de la démarche de réduction des émissions et être informées de la performance des actions.
L’établissement doit encourager & accompagner les bonnes idées et les initiatives spontanées
Pour cela, il faut inciter l’ensemble des usagers à faire des propositions pour accompagner la transition bas carbone de l’établissement et mettre en place les moyens nécessaires à leur réalisation. Par exemple, en mettant en place un système de communication égalitaire pour l’ensemble des parties prenantes (comités RSE, groupes de travail, boîtes à idées, ateliers, etc.) ou un référent dédié au suivi de la réalisation des projets. L’objectif de cette démarche est de laisser aux personnes un espace de liberté et de leur montrer que chacun peut être entendu. L’établissement doit pouvoir mettre en mouvement ces idées pour en faire des réalisations concrètes.
Le passage à l’action se fera également en partageant entre établissements des bonnes pratiques pour une transition écologique commune et ambitieuse.
Une politique de ressources humaines adaptées
La vision politique de l’établissement se traduit par un portage opérationnel et des ressources humaines dédiées. Les établissements ne possèdent pas toujours de poste spécifique au sujet de la transition bas carbone. En parallèle d’une embauche ou d’une création de poste, il existe d’autres actions à mener pour avoir une approche transversale et complémentaire :
Il est possible de s’appuyer sur des réseaux existants comme les communautés d’universités et d’établissements, le CIRSES*, le Collectif Labos 1point5 ou encore les réseaux étudiants et les différents réseaux d’acteurs (Cluster, Centres d’échanges et de ressources). L’adhésion à ces réseaux peut permettre d’engager des actions de formation, de partager les bonnes pratiques des établissements, et de développer des partenariats vertueux.
* Collectif pour l’Intégration de la Responsabilité Sociétale et du développement durable dans l’Enseignement Supérieur
Il est souhaitable de disposer au moins d’une ressource opérationnelle. Cette dernière pourra permettre, entre autre, de coordonner les actions avec des volontaires. C’est un point clef pour accélérer sur les sujets de la transition.
L’implication volontaire peut être valorisée et ce, par exemple, au cours de l’entretien annuel pour tout ce qui concerne l’intégration des enjeux écologique dans les missions et dans la vie au travail.
La transition bas carbone est le sujet de tous. Il est donc intéressant d’inscrire les enjeux climatiques dans les fiches de poste au même titre que d’autres missions.
En continuité avec le point précédent, les objectifs personnels doivent inclure des objectifs climat, ou a minima une appréciation sur l’engagement de la personne (ex : “Comment l’agent a-t-il participé aux actions écologiques cette année ?”). Ainsi, un temps dédié à l’atteinte de cet objectif est alloué, notamment pour les postes en lien direct avec les enjeux principaux de l’établissement.
Certains établissements ont proposé aux étudiants de travailler sur ces sujets à travers un stage ou un projet d’étude.
L’important est de donner envie d’agir. Pour cela, il est nécessaire dans un premier temps de former le personnel et le corps enseignant aux enjeux de la transition écologique (ex : Fresque du Climat au cours de la journée du personnel, présentation de la feuille de route transition écologique à la prérentrée) afin qu’ils puissent s’emparer de ces sujets. Pour compléter ces actions de sensibilisation, l’établissement peut communiquer auprès de tous les agents sur son bilan carbone.
Bien que toutes les solutions précédentes puissent faire avancer les sujets bas carbone, toute politique et tout plan d’action ambitieux devront se traduire par des moyens humains adaptés.
L’impact carbone, un outil d’aide à la décision
Quand une situation avec des injonctions contradictoires se présente (ex : augmentation des effectifs étudiants et diminution de l’empreinte carbone), il est conseillé de mener des actions collectives et d’instaurer une communication entre plusieurs établissements concernés par cette problématique et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la
Recherche et de l’Innovation (MESRI, le réseau des Crous) ou la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI).
Au sein d’un établissement, la prise de décision peut être facilitée grâce au bilan carbone qui permet de disposer d’ordre de grandeur entre les différentes catégories d’émissions et d’identifier les postes les plus émetteurs. Ainsi, la stratégie de l’établissement pourra se concentrer sur les sites ou les profils les plus émetteurs.
Pour les futurs projets à arbitrer, il est possible d’intégrer un prix interne du carbone. Ce nouvel indicateur peut être un outil puissant d’aide à la décision. Par exemple, il est possible de simuler l’ajout au budget d’un projet d’un coût de 50€ la tonne de CO2 et d’étudier ainsi sa durabilité si une telle taxe venait à être mise en place.
Les préconisations pour intégrer les enjeux écologiques dans la formation
Les différents moyens d’intégrer les enjeux écologiques dans la formation
Il n’y a pas une façon unique d’intégrer les enjeux écologiques dans la formation, les possibilités sont multiples.
Le format d’intégration
Des actions ponctuelles, comme par exemple : mettre en avant les enjeux écologiques lors des cycles de conférences ou d’une rentrée climat. Cela peut être un premier pas lorsque l’établissement possède peu de moyens.
Une intégration systématique dans chaque matière, afin d’intégrer un volet sur les enjeux écologiques dans tous les cours et les modules de formation. Par exemple avec la création de nouvelles unités d’enseignement pour intégrer un module de formation supplémentaire sur les enjeux écologiques.
Le plus ambitieux : une refonte du programme pédagogique complet afin de l’adapter aux enjeux écologiques.
Le contenu
Pour toutes les formations, il est indispensable de mettre l’accent sur la partie théorique des enjeux écologiques (fonctionnement du système climatique, ordres de grandeur...), avec des modules de formations généralistes sur les enjeux climat/énergie, la biodiversité, la gestion de l’eau, des déchets...
Pour des formations spécifiques, il faut ajouter à cela une formation opérationnelle à la transition écologique, appliquée à la discipline enseignée :
Former à l’utilisation des outils comme l’Analyse de Cycle de Vie, le bilan carbone, l’inventaire de biodiversité, pour les étudiants ingénieurs.
Enseigner la réglementation sur les enjeux écologiques et son historique pour les étudiants en droit.
Apprendre à communiquer de manière pertinente sur ce sujet en évitant le greenwashing pour les étudiants en communication.
Prendre en compte la durabilité des matières premières et des usages pour les étudiants en design.
Revoir la durabilité des business models et la raison d’être des entreprises, et quels peuvent être leur impacts positifs dans une société aux ressources limitées pour les étudiants en école de commerce.
Ces propositions sont bien sûr non exhaustives et non exclusives.
Afin de lever les éventuelles résistances au changement du corps enseignant concernant l’intégration des enjeux écologiques dans la formation, la première étape est de sensibiliser, informer et impliquer les enseignants, afin qu’ils intègrent la démarche de changement. La sensibilisation peut être réalisée à l’occasion d’événements ponctuels, de séminaires attractifs, de rentrées climat, ou encore de formations.
La sensibilisation des enseignants sera d’autant plus réussie et perçue comme légitime si l’établissement fait preuve d’exemplarité en termes d’engagement environnemental et s’il a une politique de transition écologique forte (ex : réduction de la consommation énergétique, baisse du nombre de déplacements aériens, tri des déchets).
Enfin, si cette sensibilisation ne porte pas ses fruits, une réflexion sur les maquettes pédagogiques pourraient être envisagées pour intégrer les enjeux écologiques dans de nouveaux cadres.
Faciliter le travail des enseignants
Intégrer les enjeux écologiques dans les enseignements nécessite un véritable travail de réflexion sur le contenu des cours et de leurs objectifs, ce qui demande une sollicitation forte de la part des enseignants, en termes de compétences et de connaissances.
Des outils existent pour faciliter le travail des enseignants :
S’appuyer sur des organismes externes pour accompagner à l’adaptation des enseignements (Campus de la Transition, UVED, Enseignants de la Transition, enseignerleclimat.org...).
Aborder les mêmes éléments d’enseignement mais sous un autre angle. Ainsi, cela permet de capitaliser sur l’existant et les connaissances des professeurs, et de réduire l’investissement en temps et en énergie requis pour changer une maquette de cours entière (la maquette pédagogique étant assez rigide, et son changement nécessitant un lourd portage administratif).
Les établissements peuvent également prendre la responsabilité de mettre en place des actions qui permettront une meilleure transition pour les enseignant :
Mise en place de groupes de travail tripartites regroupant des enseignants, des chercheurs, et des étudiants. Des entreprises peuvent être associées à la démarche.
Afin de favoriser l’implication des étudiants, notamment sur la durée, il est primordial que cet engagement soit reconnu (par des crédits ECTS, une compensation...).
Partage des bonnes pratiques pédagogiques en termes d’intégration des enjeux écologiques dans les enseignements, au sein des établissements mais aussi entre eux.
Les écoles et universités peuvent collaborer pour faciliter une intégration globale :
Partager des modules de formation avec d’autres universités ou écoles, afin de mutualiser le travail réalisé sur l’intégration des enjeux écologiques dans la formation. Parfois des synergies existent déjà entre établissements. Dans le cas où des établissements proches sont plutôt en concurrence, ou cherchent à se différencier les uns des autres, il s’agira de mutualiser les modules de formation avec des établissements aux disciplines très différentes : cela pourra permettre d’éviter à la fois l’écueil concurrentiel, mais aussi d’aborder ces enjeux avec un nouveau prisme, enrichissant à la fois pour les étudiants et les enseignants.
Conclusion
Les enjeux écologiques doivent trouver leur place dans la formation afin d’initier et d’appuyer les initiatives allant dans ce sens. Pour permettre cet engagement et
favoriser la mise à l’ordre du jour de ce sujet, les équipes des établissements de l’enseignement supérieur peuvent s’appuyer sur différents éléments :
La compétition entre les établissements, qui va se jouer de plus en plus sur le champ de l’écologie.
Les attentes, souvent fortes, des parties prenantes sur ces sujets. Outre les étudiants et le personnel, certaines entreprises partenaires des établissements, des recruteurs, parlent de plus en plus de RSE et deviennent friands de compétences sur ces sujets. Ainsi, il faut concerter les étudiants et les recruteurs pour mettre en lumière l’importance stratégique de l’intégration des enjeux écologiques dans la formation.
L’intégration dans une démarche bas carbone globale, qui ne doit pas s’arrêter à la réalisation d’un bilan carbone mais qui comprend aussi une stratégie climat, révisée régulièrement.
Les établissements peuvent donc :
Établir un plan d’action pour intégrer les enjeux écologiques dans la formation. Le plan dépendra des ambitions de la direction en termes d’intégration des enjeux écologiques dans la formation, et de la pertinence du degré de cette intégration en fonction du cursus suivi par les étudiants. En effet, des étudiants en langues étrangères ne devront pas nécessairement être formés aux enjeux écologiques de la même manière que des étudiants en cursus d’ingénieur ou d’école de commerce.
Adapter les ressources humaines en fonction de l’ambition de ce plan. Il est possible de dédier officiellement du temps à certaines personnes déjà en poste pour mener à bien ce chantier.
De plus, les établissements de l’enseignement supérieur peuvent s’appuyer sur de nombreuses ressources et réseaux pour mener la transformation de leurs enseignements : associations étudiantes, Shift Project, associations d’alumni...
Sorti en février 2022, il accompagne les opérateurs de l’enseignement supérieur dans la mise en oeuvre opérationnelle de l’intégration des enjeux écologiques dans la formation. De plus, il témoigne de la volonté gouvernementale d’avancer dans ce sens.
Il permet d’accompagner les acteurs de l’enseignement supérieur dans la transition écologique grâce à des outils et pratiques innovants.
Merci aux structures participantes :
Le CROUS de Lyon • L’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE) • L’école Normale Supérieure de Lyon • L’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE) • L’Université de Lyon (UDL) • Université Claude Bernard Lyon 1 • L’Université Jean Monnet de Saint-Etienne • VetAgro Sup
Merci également aux experts ayant participés au programme :
Amélie Deloche de Pour un réveil écologique • Damien Amichaud du Shift Project • Elise Bunel du label DD&RS • Fanny Picard de Meilleur Demain • Hélène Dano d’Ecologeek • Marie Cavaniol de RESES • Pierre Peyretou de l’ESCP • Solène Dailloux et Florent Haffner du Campus de la Transition • Timothée Quellard d’Ekodev
Une évolution attendue et nécessaire. Car les activités liées à la santé représentent 8 % des émissions nationales, soit 49 millions de tonnes de CO₂e par an (source : The Shift Project, 2025). Premier poste d’émissions : les médicaments, qui à eux seuls pèsent 29 % du total, devant les dispositifs médicaux (21 %).
Agir sur le médicament, c’est donc agir au bon endroit.
Chez WeCount, nous accompagnons déjà les acteurs du secteur dans la mise en œuvre concrète de cette méthodologie. Voici les éléments clés à connaître pour s’en emparer efficacement.
À retenir
La méthodologie publiée par la DGE (février 2025) fournit un cadre public, simple et robuste pour évaluer l’empreinte carbone d’un médicament donné, avec comme résultat une valeur en kg de CO₂e.
Dans les appels d’offres des acheteurs de médicaments (hospitaliers, pharmacies de ville…) le critère carbone progresse : la méthodologie de la DGE crée une base commune entre industriels et acheteurs.
Les critères liés à l’empreinte carbone doivent peser a minima 10% dans la pondération des appels d’offres, publics comme privés, d'après les recommandations du secteur.
Dans de nombreux cas, le principe actif (PA) concentre la plus grande part des émissions du médicament : obtenir les données fournisseurs est la clé pour réduire l’incertitude et cibler les leviers.
L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est une méthode rigoureuse, encadrée par les normes ISO 14040 et 14044, qui permet de mesurer les impacts environnementaux d’un produit tout au long de sa vie.
Dans le cas de l’ACV carbone, l’analyse se concentre uniquement sur un indicateur : le changement climatique, exprimé en kg de CO₂e (selon la norme ISO 14067).
L'objectif est de comprendre l'impact du produit sur le changement climatique, afin d'identifier les étapes de son cycle de vie où des améliorations peuvent être apportées.
Et appliquée aux médicaments ?
La méthodologie d’évaluation de l’empreinte carbone des médicaments fournie par la DGE repose entièrement sur cette approche.
Elle définit comment réaliser une ACV carbone spécifique au médicament, avec des règles précises pour chaque étape et des facteurs d’émission cohérents. Le lien entre les deux est donc direct : la DGE propose une traduction opérationnelle de l’ACV carbone adaptée au contexte pharmaceutique français.
Un médicament est composé d’un ou plusieurs principes actifs (PA) formulés avec des excipients. Il est ensuite façonné sous une certaine forme pharmaceutique (=forme galénique, exemples : comprimé/gélule/crème) puis conditionné (=emballé). Concrètement, une ACV carbone appliquée à un médicament s’intéresse à toutes les étapes de sa vie :
Production des matières premières, et en particulier le principe actif, souvent le plus gros poste d’émissions ;
Distribution (transport vers les établissements de santé ou pharmacies) ;
Utilisation (avec parfois des émissions associées selon le type d’administration) ;
Etapes du cycle de vie
Exemple type de répartition d’empreinte carbone d’un médicament
Postes d'émissions
Part estimée
Principe actif (fabrication + transport)
65 %
Fabrication du médicament
15 %
Excipients et conditionnement
8 %
Transport & distribution
7 %
Utilisation
2 %
Fin de vie
3 %
Ces ordres de grandeur varient fortement selon le type de médicament, sa formulation ou son circuit de distribution. C’est tout l’intérêt d’une ACV carbone : adapter les données à chaque produit, en s’appuyant au maximum sur des données objectives, traçables et documentées.
Pourquoi la méthodologie d’évaluation de l’empreinte carbone des médicaments devient incontournable
Depuis février 2025, la méthodologie DGE s’impose progressivement comme référentiel commun pour l’évaluation de l’empreinte carbone des médicaments dans les marchés publics. Elle permet de comparer deux alternatives produits en intégrant la variable carbone comme critère d’achat.
🎙️ Charles Flahault, Chargé de mission Décarbonation des Industries de Santé à la DGE, le résumait ainsi lors d’un récent webinaire sur l’éco-conception des soins :
{{quote}}
Cette méthodologie a trois vertus clés :
Simplicité : elle est conçue pour être utilisable.
Robustesse : elle repose sur des bases de données reconnues (Base Empreinte®, Ecoinvent, Exiobase…).
Standardisation : elle harmonise les pratiques entre industriels, acheteurs, décideurs.
Elle est aussi un outil transversal, utile pour différents acteurs :
Les décideurs publics, pour disposer de données quantifiées et orienter les politiques de santé durable.
Les industriels, pour mettre en œuvre des actions de décarbonation de leur outil industriel et de leur chaîne d’approvisionnement, pouvoir identifier les classes médicamenteuses, technologies ou formes galéniques les plus carbonées.
Les acheteurs, pour intégrer la dimension carbone dans leurs critères et réaliser des achats durables.
Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers…), pour mieux orienter les travaux de mise en place d’éco-soins et s’engager dans des prescriptions éco-responsables.
Ce qu’une ACV carbone permet concrètement
Mener une ACV carbone présente des bénéfices concrets :
Identifier vos principaux postes d’émissions produits, pour mieux cibler vos actions de réduction.
Structurer une démarche d’éco-conception, en travaillant sur la formulation, les emballages, la logistique ou la durée de conservation.
Répondre aux attentes croissantes des établissements de santé, qui exigent des données précises et traçables.
Favoriser les coopérations avec vos fournisseurs, notamment sur les données du principe actif.
Quelles sont les étapes clés d’une ACV carbone ?
1. Définir le périmètre de l’étude
Tout part de la définition de l’unité fonctionnelle : est-ce une boîte ? Un traitement sur une période donnée ? L’unité fonctionnelle nous renseigne sur la fonction du produit, c'est-à-dire ce qu’il est censé accomplir pour l’utilisateur (ex. : une dose de médicament pour un traitement spécifique).
Il est également important de préciser le périmètre géographique de distribution (France uniquement ?) ainsi que les sites de production et de formulation du médicament concernés, c'est-à-dire les usines où les principes actifs sont transformés en produit final (comprimés, gélules, etc.), ainsi que celles où le médicament est conditionné et préparé pour la distribution.
2. Collecter les données
C’est l’étape la plus sensible. La qualité de l’ACV dépend directement de la qualité des données collectées. Plus les données sont précises et spécifiques au médicament, plus les résultats seront exploitables.
Voici quelques exemples de données à collecter :
Principe actif : empreinte carbone, pays de fabrication, proportion de chaque principe actif dans le médicament (si plusieurs PA pour un médicament donné).
Énergies et procédés : scopes 1, 2 des sites de formulation du médicament, et idéalement scope 3.
Matières et packagings : nature des conditionnements et région de fabrication.
Logistique : modes de transport (routier, maritime, aérien), réfrigération ou non du transport.
3. Réaliser le calcul dans la matrice DGE
Les données sont ensuite saisies dans la matrice Excel fournie par la DGE, qui guide le calcul de l’empreinte carbone poste par poste. La méthodologie repose sur une hiérarchisation claire des sources :
💡Bon à savoir : Le guide de la DGE recommande d’utiliser en priorité des données spécifiques (internes ou fournisseurs). Si celles-ci sont inaccessibles, il est possible de s’appuyer sur des bases environnementales reconnues (Base Empreinte®, Ecoinvent, Exiobase). La méthodologie prévoit des majorations en pourcentage pour certains postes lorsque les données d’activité spécifiques sont manquantes (par exemple, une majoration de 5 % pour le transport amont des matières premières et consommables dans l’empreinte carbone du principe actif).
Un conseil supplémentaire est de commencer par une ou quelques références pour vos ACV, afin de vous concentrer sur les plus stratégiques pour vous ou vos clients. Cela permet de ne pas s’éparpiller sur plusieurs ACV en parallèle. Il est aussi important de bien cadrer dès le départ pour choisir des références dont les données, notamment celles des principes actifs, sont disponibles et accessibles.
Toutes les hypothèses, incertitudes et limites doivent être consignées dans les onglets dédiés de la matrice. Ce travail de transparence est essentiel pour assurer la robustesse des résultats et leur lecture par les acheteurs de médicaments.
4. Interpréter les résultats et agir
Une fois les résultats obtenus, l’ACV carbone permet d’identifier les postes les plus émissifs et les leviers prioritaires de réduction. L’enjeu : transformer les constats en plan d’action, au sein des services concernés (production, achats, R&D…).
Voici quelques leviers d’action fréquemment identifiés :
Principe actif (PA) : c’est souvent le premier poste d’émission. Travailler sur l’écoconception du procédé de synthèse (ex : remplacement de solvants, réduction des rendements matière, biocatalyse) permet de réduire significativement l’empreinte. Une autre approche consiste à relocaliser la production en Europe ou en France, ce qui peut réduire l'impact environnemental, notamment en limitant les émissions liées à l'énergie nécessaire à la fabrication du PA et/ou du médicament.
Excipients et formes galéniques : certains excipients sont très impactants (par ex. la gélatine ou le lactose selon leur origine). Le choix de la forme (comprimé, injectable, sirop…) influence aussi le poids global.
Packaging : les sur-emballages inutiles ou non recyclables sont des cibles faciles. L’éco-conception (choix des matériaux, formats, recyclabilité) est un levier accessible.
Logistique : optimiser les distances de transport, les modes (favoriser le maritime ou le rail), regrouper les flux ou travailler sur la densité logistique sont des pistes concrètes.
Durée de vie et stabilité : allonger la durée de conservation permet de limiter les pertes, les invendus et la destruction de lots.
Comment WeCount vous accompagne
Chez WeCount, nous accompagnons aussi bien des entreprises françaises que des filiales de grands groupes mondiaux dans la réalisation de leurs ACV carbone médicaments, en adoptant une approche rigoureuse, conforme à la méthodologie DGE et parfaitement adaptée à vos équipes.
Notre accompagnement comprend :
Un cadrage précis : définition du périmètre et des objectifs.
L’organisation de la collecte de données auprès de vos sites et fournisseurs.
La modélisation carbone complète dans la matrice DGE.
Une restitution claire : rapport, pistes d’action, axes de réduction, etc.
Questions fréquentes
La méthodologie d’évaluation de l’empreinte carbone des médicaments fournie par la DGE est-elle obligatoire ? Non, mais elle est très recommandée. Elle constitue le référentiel public en France pour évaluer l’empreinte carbone des médicaments.
Peut-on comparer deux médicaments entre eux ? Oui, l’intérêt de la méthodologie est justement de pouvoir comparer deux médicaments équivalents et de savoir lequel des deux, toutes choses étant égales par ailleurs, est le plus consommateur en carbone.
Quelles sont les données les plus critiques ? Le principe actif reste généralement le plus émissif. Il faut donc concentrer les efforts sur les données fournisseurs précises à ce niveau.
En conclusion
La publication de la méthodologie DGE marque un tournant opérationnel pour la filière santé. En structurant les pratiques, elle offre un langage commun pour évaluer et réduire l’empreinte carbone des médicaments.
Elle pose aussi les bases d’un futur standard européen, et d’une traçabilité environnementale renforcée, qui pourrait s’étendre à d’autres produits de santé, tels que les dispositifs médicaux, notamment avec des outils récents comme l'Index DM (dispositifs médicaux) Durable, qui permet de comparer les dispositifs médicaux sur plusieurs critères, dont l'empreinte carbone, facilitant ainsi la décision d’achat entre deux DM de même nature.
En France, la Méthode Bilan Carbone® s’impose comme l’outil de référence pour piloter une stratégie climat solide et crédible. Conçue par l’ADEME et aujourd’hui portée par l’Association Bilan Carbone (ABC), la méthode Bilan Carbone® vous offre un cadre structurant pour identifier vos émissions, comprendre leurs causes et définir vos leviers de réduction.
Elle est compatible avec les principaux référentiels réglementaires et méthodologiques : le BEGES réglementaire en France, elle facilite la complétude de la norme ESRS E1 de la directive européenne CSRD, ou encore les standards internationaux comme le GHG Protocol ou l’ISO 14064-1.
Dans cet article, nous allons vous guider pas à pas : comprendre les principes de la Méthode Bilan Carbone®, découvrir les étapes clés et voir comment l’appliquer concrètement au sein de votre organisation.
Ce qu’il faut retenir
La méthode Bilan Carbone® ne se limite pas à mesurer les émissions. Son objectif est d’identifier les postes d’émissions, de mobiliser les parties prenantes et surtout de transformer les résultats en plan d’action concret pour engager une trajectoire climat crédible.
Elle est compatible avec les BEGES-R, le GHG Protocol (scopes 1, 2 et 3), l’ISO 14064 et la CSRD. Elle permet donc de répondre aux exigences locales tout en restant lisible à l’échelle internationale.
La version 9 du Bilan Carbone® structure désormais la démarche en 7 étapes, intègre une mobilisation formalisée des parties prenantes, propose une évaluation externe volontaire (audit indépendant), et décline la méthode selon trois niveaux de maturité (Initial, Standard, Avancé) pour s’adapter à la capacité et à l’ambition de chaque organisation.
Le Bilan Carbone® doit déboucher sur un plan de transition. Sa valeur réelle n’est pas seulement d’établir un diagnostic, mais de structurer une démarche de réduction des émissions durable, crédible et adaptée aux moyens de l’entreprise.
Qu’est-ce que la méthode Bilan Carbone® ?
Avant d’aller plus loin, il est essentiel de rappeler ce qu’est la méthode Bilan Carbone®. Mise au point au début des années 2000 par l’ADEME, elle est aujourd’hui portée par l’Association Bilan Carbone (ABC), qui en assure la diffusion et l’évolution.
Vous pouvez voir cette méthode comme un outil pratique pour transformer votre organisation. Son intérêt n’est pas seulement de mesurer des émissions mais bien de vous donner les clés pour bâtir un plan d’action. L’ABC fixe trois grands objectifs.
Le premier consiste à comptabiliser de la manière la plus rigoureuse et exhaustive possible toutes les émissions, qu’elles soient directes ou indirectes.
Le deuxième vise à mobiliser vos parties prenantes, internes comme externes, afin que la transition ne soit pas qu’une affaire de chiffres mais aussi une démarche collective.
Enfin, le troisième objectif est d’élaborer un plan de réduction des émissions qui soit ambitieux, réaliste et pilotable dans le temps.
Il s’agit du moyen le plus fiable pour orienter une stratégie climat et engager une véritable transformation. C’est aussi un outil qui s’adapte à toutes les échelles, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’un produit ou même d’un territoire.
Concrètement, la première étape de toute démarche repose sur l’identification des postes d’émissions.
Quels postes d’émissions prendre en compte ?
Réaliser un Bilan Carbone®, c’est d’abord identifier les activités qui génèrent des gaz à effet de serre.
Ces émissions sont classées en postes et sous-postes d’émissions. Elles couvrent aussi bien les consommations d’énergie directes que les impacts liés aux achats, aux déplacements ou encore à la fin de vie des produits. L’objectif est d’inclure toutes les émissions possibles, de la manière la plus exhaustive possible.
Pour mieux visualiser, vous pouvez lire le schéma officiel de l’ABC qui détaille les postes et sous-postes.
Cette nomenclature a un autre avantage. Elle permet de faire le lien avec les formats réglementaires français (BEGES), les normes internationales comme l’ISO 14064-1 et les scopes 1, 2 et 3 du GHG Protocol.
Autrement dit, le Bilan Carbone® n’est pas une méthode isolée mais un cadre pleinement compatible avec les standards internationaux.
Comparatif des catégories et postes fixés entre BEGES règlementaire, Bilan Carbone® et GHG Protocol, source : Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, Ademe.
Un pas de plus vers la neutralité carbone
La méthode ne s’arrête pas à la mesure des émissions.
Elle s’inscrit aussi dans une logique plus large de contribution à la neutralité carbone mondiale. Elle est compatible avec le référentiel Net Zero Initiative, qui organise l’action climatique d’une organisation autour de trois piliers complémentaires :
Le premier pilier consiste à réduire vos propres émissions. Le deuxième encourage la contribution à la réduction des émissions d’autres acteurs, par exemple vos fournisseurs ou vos clients. Le troisième porte sur le développement de puits de carbone capables de capter durablement du CO₂.
Cette approche place la méthode Bilan Carbone® au cœur des stratégies climat les plus ambitieuses. Elle vous aide à comprendre où se situe votre marge de manœuvre et comment maximiser votre contribution à l’effort collectif.
Mais pour agir, encore faut-il savoir traduire vos données en émissions mesurables.
Comment transformer des données en émissions ?
Identifier vos sources d’émissions n’est qu’une première étape.
Pour rendre un Bilan Carbone® opérationnel, il faut les quantifier. Autrement dit, comment relier une facture d’électricité, un kilomètre parcouru ou un litre de carburant à des tonnes de CO₂e ?
On mesure unedonnée d’activité, comme un volume de carburant ou une consommation d’énergie. On applique ensuite un facteur d’émission, c’est-à-dire la quantité moyenne de gaz à effet de serre libérée par unité consommée. Le produit des deux donne une estimation des émissions.
Les facteurs d’émission proviennent pour la plupart de bases de données spécialisées, la plus utilisée en France étant la Base Empreinte® de l’ADEME.
Les résultats obtenus comportent toujours une marge d’incertitude, car il s’agit d’estimations. La méthode recommande donc de privilégier les données physiques, plus précises et plus actionnables, plutôt que les ratios monétaires, qui restent utiles en dernier recours mais moins fiables.
Un Bilan Carbone® n’a donc jamais la prétention d’être exact au kilogramme près. Sa force réside dans sa transparence et dans sa capacité à mettre en évidence les leviers d’action.
Au-delà de cette mécanique de calcul, il est important de comprendre la place du Bilan Carbone® parmi les démarches de transition bas-carbone. C’est là que la méthode prend toute sa dimension, bien au-delà d’un simple exercice de comptabilité.
Pourquoi choisir la méthode Bilan Carbone® ?
La méthode Bilan Carbone® s’inscrit aujourd’hui parmi les outils incontournables pour structurer une démarche de transition bas carbone.
Nous l’avons énoncé avant, elle ne se limite pas à mesurer des émissions, elle donne un cadre clair pour comprendre vos impacts, définir des priorités et engager vos équipes dans l’action.
Contrairement à d’autres référentiels souvent plus techniques ou se limitant au calcul des émissions sans plan d’action, comme la norme ISO 14064 ou le GHG Protocol, le Bilan Carbone® se distingue par son côté actionnable.
Il accompagne les organisations dès le cadrage du périmètre et jusqu’au pilotage d’un plan de transition, en intégrant l’analyse des risques, les opportunités et la mobilisation collective. Il devient un véritable levier de management environnemental et fait progresser la maturité de l’organisation.
Autre atout majeur, son articulation avec les cadres réglementaires et internationaux.
Comme expliqué plus tôt, le Bilan Carbone® est compatible avec le BEGES en France, le GHG Protocol (scopes 1, 2 et 3), l’ISO 14064 et la CSRD européenne. Vous avez en fait, un outil à la fois reconnu sur le plan international et adapté aux spécificités locales, utilisable aussi bien par une PME que par une multinationale.
La méthode évolue régulièrement pour intégrer les avancées scientifiques et réglementaires. Sa version 9, publiée fin 2024, introduit trois niveaux de maturité : initial, standard et avancé.
Ils permettent à chaque organisation de progresser à son rythme, en fonction de ses moyens et de ses ambitions.
Si nous devons vous résumer en 2 phrases pourquoi choisir cette méthode : le Bilan Carbone® est plus qu’un simple outil de comptabilité des émissions. C’est une méthode structurante, pragmatique et tournée vers l’action, qui vous aide à aligner votre trajectoire avec les objectifs de neutralité carbone.
Connaître les points d’attention de la méthode Bilan Carbone® avant de la choisir
Solide et largement utilisée, la méthode Bilan Carbone® reste un outil. Et comme tout outil, elle a des points d’attention à anticiper pour mener au mieux son bilan.
1. Dépendance à la qualité des données et scope 3 difficile à modéliser
La méthode repose sur vos données d’activité réelles : consommation d’énergie, volumes achetés, déplacements, fret, achats de prestations…
Certaines informations sont faciles à suivre. Par exemple, vous connaissez précisément vos consommations d’électricité ou les kilomètres parcourus par vos véhicules.
Mais d’autres sont beaucoup plus délicates à collecter. Les données liées aux fournisseurs, au transport des marchandises ou à la fin de vie des produits que vous vendez sont souvent incomplètes ou approximatives.
Ces éléments appartiennent au scope 3 du GHG Protocol (correspond en France aux catégories 3, 4, 5 et 6 du BEGES). Or, selon le Carbon Disclosure Project, ce scope 3 représente en moyenne plus de 75 % des émissions d’une organisation. Il constitue donc un levier majeur de réduction, mais aussi la partie la plus complexe à modéliser correctement.
2. Absence des émissions évitées
Le Bilan Carbone® calcule uniquement les émissions générées par vos activités. Il ne prend pas en compte les émissions évitées. Ces dernières correspondent pourtant à des situations où une solution réduit les émissions par rapport à une alternative classique.
Un ordinateur reconditionné émet beaucoup moins qu’un appareil neuf. Un trajet en covoiturage réduit l’empreinte par passager comparé à un trajet en voiture individuelle. Ces bénéfices existent, mais ils ne figurent pas dans les résultats du Bilan Carbone®.
Ils peuvent néanmoins être mis en avant dans votre communication ou vos rapports extra-financiers.
3. Limites en contexte international
La méthode Bilan Carbone® a été conçue dans un cadre français, avec un objectif pédagogique fort et une approche très complète des émissions.
Elle est donc particulièrement adaptée aux PME et ETI implantées en France, ou aux entités françaises de groupes plus larges.
En contexte international, l’enjeu est souvent d’harmoniser les pratiques de reporting climat à l’échelle de plusieurs pays.
Dans ce cas, le GHG Protocol est généralement privilégié comme référentiel commun, car il est plus largement reconnu à l’international et facilite la consolidation des données entre filiales.
Cela n’empêche pas d’utiliser la méthode Bilan Carbone® en complément, notamment au niveau local, pour bénéficier d’une approche plus opérationnelle et compatible avec les exigences réglementaires françaises et européennes.
La méthode Bilan Carbone® en 7 étapes
La méthode permet de structurer une démarche climat pas à pas, en impliquant progressivement toutes les parties prenantes de l’organisation.
La première étape consiste à définir le cadre du projet. Cela signifie évaluer le niveau de maturité de l’organisation en matière de comptabilité carbone : s’agit-il d’un premier Bilan Carbone® ou d’une démarche déjà bien installée ?
Trois niveaux de maturité sont proposés par l’ABC afin d’adapter les exigences à chaque situation : Initial, Standard et Avancé
Ce cadrage inclut également la mise en place d’une gouvernance interne claire, l’implication des instances hiérarchiques, ainsi que la formation des équipes concernées. L’objectif est de poser des bases solides pour une démarche adaptée, réaliste et pilotée efficacement.
2. Définir le périmètre
L’organisation délimite ensuite le périmètre de son Bilan Carbone® : entités concernées, période étudiée, sources d’émissions incluses. Cette étape garantit que toutes les émissions directes et indirectes pertinentes seront intégrées, et ouvre la réflexion sur les risques et opportunités de transition.
3. Programmer la mobilisation
La mobilisation des parties prenantes est une composante essentielle de la méthode. Elle vise à sensibiliser et impliquer l’ensemble des équipes tout au long du processus.
L’ABC définit des attendus précis, c’est-à-dire des messages et des contenus clés qui doivent absolument être transmis pour favoriser le passage à l’action et permettre une réduction réelle des émissions.
En revanche, les moyens choisis (ateliers, supports, outils de communication…) sont laissés à l’appréciation de chaque organisation, en fonction de sa culture et de ses ressources.
Cette mobilisation continue assure une dynamique collective et une appropriation durable de la démarche.
4. Comptabiliser les émissions
Les données d’activité (énergie, déplacements, achats, logistique, déchets…) sont collectées, puis converties en tonnes de CO₂-équivalent grâce à des facteurs d’émission.
Cette étape aboutit à un profil d’émissions détaillé, présenté en toute transparence avec ses marges d’incertitude.
5. Établir un plan de transition
À partir du diagnostic, un plan de transition est défini : objectifs de réduction, actions chiffrées et hiérarchisées, trajectoire alignée avec les ambitions de l’organisation. Des indicateurs de suivi permettent d’en mesurer les progrès dans le temps.
6. Synthèse et restitution
Les résultats du Bilan Carbone® (profil d’émissions, plan de transition, indicateurs) sont rassemblés dans une synthèse construite par l’organisation ou son prestataire, puis restitués en interne.
Les livrables peuvent répondre à des besoins internes, réglementaires ou méthodologiques.
À des fins de mutualisation et de comparaison sectorielle, un profil d’émissions anonymisé peut ensuite être déposé sur la plateforme de l’OCCF — sans mention du nom de l’organisation — pour enrichir la base de données collective.
7. Évaluer la qualité du Bilan Carbone®
Enfin, une évaluation indépendante peut être réalisée pour attester de la qualité de la démarche.
Cette étape est facultative, mais un audit réussi permet de revendiquer un Bilan Carbone® évalué, gage de crédibilité et de transparence.
Depuis 2025, la version 9 actualise ces étapes et introduit des nouveautés majeures, pensées pour rendre la méthode plus lisible et plus efficace.
Ce que change la version 9 de la méthode (2025)
Publiée fin 2024 et entrée en application au 1er janvier 2025, la version 9 marque un tournant pour la méthode Bilan Carbone®.
Plus qu’une mise à jour technique, c’est une refonte stratégique qui fait évoluer le bilan d’un exercice statique vers une démarche active, structurée et ambitieuse.
Elle renforce la lisibilité de la méthode, son alignement avec les standards internationaux et sa capacité à embarquer les organisations dans une transition bas-carbone durable.
La V9 introduit ainsi plusieurs nouveautés majeures qui modifient en profondeur la façon de conduire un Bilan Carbone®.
Une mobilisation accrue des parties prenantes
La méthode passe désormais de cinq à sept étapes, avec l’introduction d’une nouvelle phase dédiée à la mobilisation.
Le terme “sensibilisation” a été remplacé par “mobilisation” pour insister sur l’importance d’impliquer activement les parties prenantes tout au long de la démarche, et pas uniquement au démarrage.
Cette évolution traduit une volonté de mettre les organisations en mouvement vers des actions de réduction concrètes et collectives.
L’introduction d’une étape d’évaluation et d’audit
Une autre nouveauté, c’est l’étape finale et facultative qui permet désormais de faire auditer son Bilan Carbone® par une tierce partie.
Jusqu’ici, il n’existait pas de reconnaissance officielle de la conformité d’un bilan. Cet audit renforce la fiabilité des résultats, aide à identifier des axes d’amélioration et crédibilise la communication externe.
Un guide en format Wiki
La V9 abandonne le traditionnel guide méthodologique en PDF pour adopter un format wiki moderne et interactif.
Plus fluide et intuitif, il facilite la recherche d’information et sera mis à jour en continu, sans attendre une future version 10.
Ce format évolutif intégrera au fil du temps les travaux de l’ABC, notamment sur l’empreinte produit ou les émissions évitées. Ces évolutions structurent un cadre plus dynamique et plus pédagogique, pensé pour rendre la méthode accessible à toutes les organisations.
Trois niveaux de maturité pour s’adapter à chaque profil
Pour encourager toutes les entreprises à s’engager dans la transition, la version 9 introduit trois niveaux de maturité.
Chaque organisation peut ainsi choisir le niveau qui correspond à ses capacités, à son expérience et à ses ressources.
Niveau initial : destiné aux structures qui débutent, avec peu de ressources. Il permet de répondre à l’obligation réglementaire BEGES ou de se lancer via le Diag Décarbon’Action. C’est une première approche pour se familiariser avec la méthode et construire un plan simple, axé sur des objectifs à court terme.
Niveau standard : le plus courant. Il inclut une comptabilité complète des émissions et l’amorce d’un plan de transition chiffré, avec des objectifs à moyen terme. Ce niveau implique davantage la gouvernance et favorise l’adhésion des parties prenantes, en intégrant pleinement la dimension collective.
Niveau avancé : pensé pour les entreprises qui maîtrisent déjà les enjeux bas carbone. Il intègre une trajectoire stratégique de décarbonation, une analyse des risques et une transformation du modèle économique. Ce niveau permet d’utiliser des référentiels comme ACT Pas à Pas (👉 voir notre guide ACT Pas à Pas) pour élaborer un plan ambitieux et aligné sur le long terme.
💡Bon à savoir : notre programme ACT Pas à Pas accompagne les entreprises qui souhaitent atteindre ce niveau de maturité. Nous aidons vos équipes à transformer le Bilan Carbone® en véritable trajectoire stratégique et pilotée dans le temps.
Une meilleure prise en compte des incertitudes
La V9 améliore le traitement des incertitudes liées aux données et aux calculs. Les limites mathématiques de la version précédente ont été corrigées, et une double approche qualitative et quantitative est désormais proposée.
Cela permet de clarifier la fiabilité des résultats, de mieux qualifier la qualité des données et d’aider les entreprises à prioriser leurs efforts sur les postes les plus structurants.
Un socle renforcé et compatible avec les normes internationales
Les ajustements méthodologiques rendent la méthode plus cohérente avec les référentiels internationaux tels que l’ISO 14064, le GHG Protocol et les exigences de la CSRD.
La V9 s’intègre aussi plus facilement dans d’autres démarches de transition comme la SBTi ou les méthodes ACT. Elle devient ainsi un outil transversal, capable de répondre aux obligations réglementaires tout en soutenant les ambitions stratégiques des organisations.
Un plan de transition au cœur de la démarche
Enfin, le plan de transition occupe désormais une place centrale dans la méthode.
Déjà présent dans les versions précédentes, il fait l’objet d’exigences renforcées : objectifs chiffrés, actions concrètes, gouvernance dédiée, échéances à court, moyen et long terme.
Les trois niveaux de maturité introduits par la V9 permettent à toutes les organisations, quel que soit leur profil, de répondre à cette exigence.
Plus qu’un outil de mesure, le Bilan Carbone® devient une démarche de transition bas-carbone à part entière.
Quelle formule d’accompagnement choisir ?
Certaines organisations choisissent de réaliser leur Bilan Carbone® en interne.
D’autres délèguent entièrement la démarche à un cabinet. Mais dans les deux cas, le risque est que, sans montée en compétences des équipes et sans cadre collectif, le bilan reste figé. Il se limite à un diagnostic quand il devrait devenir un outil de pilotage stratégique.
C’est précisément là qu’intervient WeCount.
Notre plateforme permet de mesurer vos émissions, d’automatiser vos reportings réglementaires et de centraliser vos données, qu’il s’agisse du Bilan Carbone®, du BEGES, du GHG Protocol, de la CSRD, de la SBTi ou encore du CDP. Vous disposez ainsi d’une base solide et fiable, indispensable pour structurer votre démarche.
Mais l’outil n’est qu’un point de départ. L’accompagnement Bilan Carbone que nous proposons se vit aussi en collectif. Pendant quatre mois, vous progressez aux côtés d’autres organisations de votre secteur. Vous partagez vos pratiques, échangez sur vos difficultés et transformez votre diagnostic en un plan de réduction concret et ambitieux.
Enfin, nos experts vous accompagnent sur-mesure avec une logique d’autonomie. L’objectif n’est pas de faire à votre place, mais de renforcer vos compétences pour que vos équipes soient capables de piloter la transition dans la durée. Le Bilan Carbone® ne devient pas seulement une photo de votre organisation, il se transforme en moteur de transformation, en gouvernance renforcée et en crédibilité accrue de vos engagements.
Avec WeCount, vous disposez d’un cadre fiable, engageant et conçu pour inscrire votre organisation dans une trajectoire climat robuste et durable.
Contactez l’un de nos experts adapté à votre secteur d’activité → je prends contact
Comment collecter les données efficacement ?
La collecte des données est souvent l’étape la plus chronophage d’un Bilan Carbone®.
Pourtant, elle conditionne la fiabilité des résultats et la pertinence des actions qui en découleront. La clé consiste à bien structurer la démarche dès le départ pour transformer cette phase en véritable levier plutôt qu’en contrainte.
Tout commence par la désignation d’un chef de projet et de relais internes. Selon les postes à couvrir, il peut s’agir des équipes achats, énergie, logistique ou ressources humaines. Leur rôle est d’identifier les données disponibles, de vérifier leur qualité et d’assurer une remontée régulière de l’information.
Il est ensuite essentiel de définir clairement le périmètre d’étude. Une entreprise multi-sites, avec plusieurs niveaux hiérarchiques et des entités autonomes, ne mobilisera pas ses ressources de la même manière qu’une structure plus centralisée. Le cadrage initial permet d’éviter les zones d’ombre et de clarifier les responsabilités.
Vient alors un choix stratégique : souhaitez-vous mener le travail entièrement en interne ou bénéficier d’un accompagnement extérieur ? Dans tous les cas, la première étape consiste à réaliser l’inventaire des données disponibles, afin de mesurer les manques et d’anticiper les priorités.
Reste enfin à décider de l’outil de collecte. Beaucoup commencent avec le tableur Bilan Carbone® proposé par l’Association Bilan Carbone (ABC). Mais pour gagner en efficacité et en fiabilité, un logiciel dédié offre de nombreux avantages : centralisation des données, traçabilité des sources, automatisation des calculs et reporting réglementaire simplifié. Si vous vous interrogez sur le bon choix, nous avons détaillé les critères essentiels dans notre guide sur les logiciels Bilan Carbone®.
Une fois la collecte et les calculs effectués, que faire de ce diagnostic ?
Et après le Bilan Carbone® ? Structurer sa trajectoire climat
Réaliser un Bilan Carbone® n’est pas une fin en soi. Le vrai enjeu est d’en faire un outil durable afin de comprendre ses émissions, embarquer ses équipes et transformer l’essai en un plan climat crédible et ambitieux.
Le prolongement logique, c’est le lancement d’un plan ACT Pas à Pas. Cette démarche, portée par l’ADEME, permet de construire une trajectoire climat alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris. Elle articule gouvernance, plan d’action, pilotage et stratégie long terme.
Le Bilan Carbone® peut aussi s’intégrer dans des engagements SBTi ou Net Zero, pour inscrire l’entreprise dans un cadre international reconnu.
Un Bilan Carbone® n’a de valeur que s’il se traduit en plan d’action. Avec WeCount, vous accédez à un programme ACT Pas-à-Pas conçu pour passer de la mesure à la transformation.
Pendant 12 mois, vos équipes définissent une trajectoire de réduction alignée avec l’Accord de Paris, identifient leurs risques et opportunités climatiques, et bâtissent un plan d’actions chiffré, validé par la direction. Ce plan devient aussi la base de votre reporting CSRD (ESRS E1).
Notre approche repose sur quatre piliers complémentaires :
Collectif : avancez aux côtés d’autres organisations de votre secteur, échangez vos pratiques et tirez parti de l’énergie d’un groupe.
Formation : développez les compétences climat et ESG de vos équipes grâce à l’intervention d’experts et de pionniers de la transition.
Accompagnement expert : bénéficiez d’un consultant spécialisé dans votre secteur pour sécuriser chaque étape de la démarche.
Plateforme carbone : appuyez-vous sur un outil robuste de comptabilité carbone et de reporting pour gagner en efficacité et piloter vos résultats en continu.
Avec WeCount, vos données carbone deviennent un levier stratégique. Vous ne restez pas seuls face à la complexité : vous intégrez une communauté, vous montez en compétences, et vous structurez une stratégie climat crédible, ambitieuse et durable.
Quel coût et quels financements possibles ?
Le coût d’un Bilan Carbone® dépend de plusieurs paramètres : le choix du prestataire (cabinet ou logiciel SaaS), le périmètre couvert (scopes 1, 2, 3), la taille de l’entreprise et la complexité de sa structure.
Pour une PME, il faut compter en moyenne autour de 10 000 € avec un cabinet de conseil couvrant l’ensemble des scopes.
Avec une plateforme en ligne de suivi des émissions, les tarifs varient généralement entre 1 000 et 5 000 €, selon le degré d’analyse et le suivi attendu. Certaines solutions fonctionnent par abonnement mensuel, de l’ordre de 100 à 500 €/mois.
Pour une grande entreprise, le budget peut grimper à plusieurs dizaines de milliers d’euros, surtout si les données à collecter sont nombreuses ou si l’organisation est implantée à l’international.
Afin de lever les freins budgétaires, l’ADEME et Bpifrance proposent le Diag Décarbon’Action, destiné aux entreprises de moins de 500 salariés n’ayant jamais réalisé de Bilan Carbone®. Cet accompagnement comprend :
la réalisation du Bilan Carbone® ;
la co-construction d’une stratégie climat ;
l’appui au lancement des premières actions.
Après subvention, le reste à charge est de 6 000 € pour l’entreprise éligible (Source : BPI France).
Chez WeCount, nous savons que l’investissement ne se mesure pas seulement en euros ou en tonnes de CO₂ évitées. Un Bilan Carbone bien mené, intégré à une stratégie climat, crée aussi de la valeur : une meilleure conformité réglementaire, image de marque renforcée, anticipation des risques financiers liés au climat et fidélisation de vos clients.
Pourquoi choisir WeCount pour structurer votre Bilan Carbone ?
Nous aidons les organisations à aller au-delà du simple calcul. L’enjeu aujourd'hui est d’aider les équipes climat à monter en compétences, à structurer leur démarche et à la faire vivre dans la durée. Ce qui fait notre différence avec d'autres acteurs du marché, c’est la combinaison d’un logiciel de comptabilité carbone robuste, pensé pour être collaboratif, simple à prendre en main, et nos programmes collectifs conçus pour échanger avec vos pairs, transmettre les bons réflexes et embarquer les équipes dans l’action.
Concrètement, nous proposons un programme bilan carbone collectif sur 4 mois avec un accompagnement sur :
la réalisation de la cartographie des flux ;
la définition des méthodes de calcul pour chaque poste d'émission;
la collecte des données et la mobilisation des parties prenantes ;
l'analyse des résultats du bilan carbone ;
la construction d’un plan de décarbonation concret, adapté à vos enjeux sectoriels ;
la réalisation de vos reportings règlementaires.
Notre plateforme numérique rend la démarche intuitive : centralisation des données, automatisation des calculs, reporting conforme (Bilan Carbone®, GHG, BEGES, CSRD), et pilotage de trajectoires alignées avec la SBTi.
Plus de 600 organisations nous font déjà confiance pour transformer leur bilan carbone en levier stratégique et opérationnel.
Pour certaines organisations, le bilan carbone est une obligation légale via le BEGES réglementaire. Pour les autres, c’est un passage incontournable pour structurer une stratégie climat crédible et répondre aux nouvelles exigences de reporting (CSRD, SBTi, Net Zero…).
Dans cet article nous faisons le point sur les entreprises soumises à l’obligation de bilan GES, ce qu’un bilan conforme doit contenir, et les bonnes pratiques pour réaliser un bilan carbone complet et structurant (même sans obligation !).
Ce qu’il faut retenir
Le BEGES est une obligation légale pour certaines structures, et son non-respect peut entraîner des amendes et nuire à la réputation.
Le bilan carbone devient incontournable pour piloter une stratégie climat crédible, même lorsqu’il n’est pas obligatoire.
Réaliser un bilan carbone, c’est anticiper les risques liés au climat, optimiser ses coûts et améliorer son attractivité commerciale.
La CSRD impose dès 2025 un reporting extra-financier rigoureux, incluant les émissions de GES sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Des aides comme le Diag Décarbon’Action financent jusqu’à 40 % de l’accompagnement pour les PME, rendant la démarche accessible et structurée.
Le bilan carbone est-il obligatoire pour votre entreprise ?
Non, le bilan carbone n’est pas obligatoire. Mais certaines entreprises ont l’obligation de réaliser un bilan GES réglementaire, aussi appelé BEGES.
Ce point de départ crée souvent de la confusion. On emploie le terme bilan carbone de façon générique, sans distinguer les cadres réglementaires ou méthodologiques. Mais plusieurs notions coexistent.
Le bilan carbone (générique) désigne toute estimation des émissions de gaz à effet de serre d’une organisation. Il peut s’agir d’une approche maison, simplifiée ou fondée sur des outils reconnus. Sa rigueur dépend de la méthode utilisée.
Le Bilan Carbone® est une méthodologie précise, conçue par l’ADEME et aujourd’hui pilotée par l’ABC (l’Association pour la transition bas-carbone). C’est l’une des approches les plus complètes et reconnues en France.
Le BEGES réglementaire, quant à lui, est une obligation légale pour certaines structures. Il s’impose notamment aux entreprises de plus de 500 salarié·es en métropole, aux collectivités de plus de 50 000 habitants ou encore aux établissements publics de grande taille. Ce cadre est défini dans le Code de l’environnement.
Et pour les entreprises soumises à la CSRD, une autre exigence s’ajoute. Elles devront publier un reporting extra-financier intégrant leurs émissions de GES, selon une méthode basée sur le GHG Protocol. Une méthode plus internationale, mais tout aussi exigeante.
Après avoir clarifié les définitions, voyons maintenant quelles structures sont légalement concernées.
Le Bilan GES réglementaire ne s’applique pas à toutes les entreprises. Sont obligées de le réaliser :
Les entreprises de plus de 500 salarié·es en métropole. En Outre-mer, le seuil est abaissé à 250 salariés.
Les personnes morales de droit public de plus de 250 agents. Cela concerne par exemple des établissements publics comme des universités ou des hôpitaux.
Les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants. Communes, départements ou régions doivent aussi publier ce bilan.
La fréquence de publication varie selon le type de structure :
Les entreprises doivent publier un bilan GES tous les 4 ans.
Les collectivités et les établissements publics sont tenus de le faire tous les 3 ans.
Ces bilans doivent être transmis via la plateforme dédiée de l’ADEME et respecter le format réglementaire prévu.
Attention ! Ne pas publier son bilan GES réglementaire expose à plusieurs types de risques.
Quels sont les risques en cas de non-publication du BEGES ?
Le premier est juridique. La loi prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 €, portée à 20 000 € en cas de récidive. Ces sanctions sont prévues à l’article L.229-25 du Code de l’environnement.
Ce sont les DREAL (Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement) qui assurent le contrôle du respect de cette obligation. Elles peuvent solliciter les documents justificatifs, vérifier la conformité du contenu et engager une procédure de sanction.
Mais au-delà du risque légal, il y a des conséquences sur la réputation d’une organisation. Un défaut de publication peut nuire à la crédibilité de l’entreprise, notamment dans les appels d’offres publics ou privés. Les donneurs d’ordre sont de plus en plus attentifs à la performance extra-financière de leurs partenaires.
Certaines entreprises risquent aussi de perdre des clients ou de subir une pression accrue de la part de leurs parties prenantes : investisseurs, banques, salariés ou ONG.
La transparence sur les émissions devient une attente sociale et économique forte. Ne pas se conformer à cette exigence peut freiner le développement commercial ou l’accès au financement.
Pourquoi réaliser un bilan carbone complet même sans obligation ?
Anticiper vaut mieux que subir. Attendre l’obligation, c’est prendre le risque d’agir trop tard.
Les effets du dérèglement climatique impactent déjà les entreprises : hausse du coût des matières premières, tensions sur les chaînes d’approvisionnement, aléas climatiques, pressions réglementaires croissantes. Et comme le souligne le rapport Stern, ne rien faire coûterait entre 5 et 20 % du PIB mondial, contre environ 1 % pour une stratégie de prévention.
Réaliser un bilan carbone même sans obligation permet d’anticiper ces risques, de mieux piloter ses investissements et de préserver la viabilité économique de son activité. C’est aussi un levier de transformation pour améliorer sa performance, répondre aux attentes des clients, des talents et des financeurs.
Ce que doit contenir un Bilan GES conforme en 2025
À partir de 2025, le cadre réglementaire évolue pour renforcer la lisibilité des bilans GES.
La version 5 de la méthode réglementaire s’appuie sur la norme ISO/TR 14069. Elle remplace la classique séparation en scopes 1, 2 et 3par six grandes catégories d’émissions, plus faciles à appréhender pour les non-spécialistes.
Ce changement vise à clarifier les postes d’émissions pour les organisations comme pour les lecteurs externes (clients, partenaires, institutions…). Détaillons ensemble ces 6 catégories d’émissions.
1. Émissions directes de GES
Ce sont les émissions que l’entreprise génère directement : chaudière au gaz, flotte de véhicules, climatisation. Cela correspond au scope 1 dans l’ancienne classification.
→ Exemples de données à collecter : consommations de gaz, carburants, fluides frigorigènes…
2. Émissions indirectes liées à l’énergie
Elles correspondent au scope 2. On y retrouve l’électricité achetée, mais aussi la chaleur, le froid ou la vapeur fournis par un prestataire externe.
→ Exemples de données à collecter : factures d’énergie, consommations détaillées par site…
3. Émissions indirectes liées au transport
A partir d’ici, les émissions correspondent au scope 3.
Cette catégorie regroupe les transports que l’entreprise ne maîtrise pas directement : livraisons, déplacements domicile-travail, visites clients.
→ Exemples de données à collecter : kilomètres parcourus, type de véhicule, données RH ou logistiques…
4. Émissions liées aux produits achetés
Elles couvrent les achats de biens, services, immobilisations ou déchets, très présents dans les secteurs à forte dépendance matière.
→ Exemples de données à collecter : factures, quantités, nature des produits ou matériaux...
5. Émissions liées aux produits vendus
Ce sont les émissions générées après la vente : usage du produit par les clients, fin de vie, recyclage ou élimination.
→ Exemples de données à collecter : scénarios d’usage, durée de vie estimée, hypothèses de fin de vie…
6. Autres émissions indirectes
Cette dernière catégorie regroupe les émissions plus diffuses : numérique, cloud, investissements financiers, etc.
→ Exemples de données à collecter : données d’usage numérique, postes comptables, services utilisés…
Tableau comparatif : BEGES, Bilan Carbone® et GHG Protocol
Pour mieux comprendre la correspondance entre les différentes méthodes de comptabilité carbone, le tableau ci-dessous met en parallèle les catégories et postes de la méthode réglementaire (version 5 / ISO TR 14069), du Bilan Carbone® et du GHG Protocol.
Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, Ademe
Cette mise en correspondance illustre la compatibilité entre les approches françaises et internationales.
Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez consulter les bilans déjà publiés par d’autres entreprises sur la plateforme officielle de l’ADEME. Ces exemples permettent de mieux visualiser ce que doit contenir un bilan GES conforme et d’anticiper vos propres obligations.
6 étapes pour réaliser un Bilan GES réglementaire
Un Bilan GES ne se réduit pas à un calcul d’émissions. C’est une démarche structurée qui aide votre organisation à comprendre son impact et à définir une trajectoire crédible.
En suivant une méthode reconnue par l’ADEME, vous gagnez en clarté et en crédibilité.
1. Sensibiliser et mobiliser les équipes
Avant même de cadrer le projet, il est utile de prendre un temps pour expliquer la démarche. L’objectif est de mobiliser les personnes clés dès le départ.
Un atelier interne ou un point d'information permet de :
clarifier les enjeux (climat, réglementation, stratégie),
définir les rôles de chacun dans le processus,
faciliter la collecte de données par les équipes métiers.
Cette étape, souvent sous-estimée, fluidifie le projet et évite les blocages dus à une mauvaise compréhension
2. Choisir une méthodologie adaptée à vos besoins
Le BEGES réglementaire suit un format défini par l’État, en cohérence avec la norme ISO 14064-1 et son rapport d’application ISO/TR 14069.
Ce cadre garantit la comparabilité et la fiabilité des bilans publiés, mais il reste compatible avec d’autres référentiels reconnus comme le Bilan Carbone® ou le GHG Protocol.
Ces méthodologies peuvent être utilisées en complément du cadre réglementaire pour aller plus loin : affiner la précision des calculs, couvrir l’ensemble des scopes (1, 2 et 3) et structurer une stratégie climat cohérente.
Le bon choix dépend de votre secteur d’activité, de vos contraintes de reporting (CSRD, SBTi, appels d’offres…) et du niveau de maturité de votre démarche.
💡Bon à savoir : WeCount vous guide dans le choix de la méthode la plus adaptée à votre bilan carbone et met à votre disposition sa plateforme de comptabilité carbone pour réaliser rapidement et sereinement vos reportings réglementaires. Besoin d’aide pour choisir la méthode la plus adaptée à votre entreprise ? Contactez-nous !
3. Cadrer le projet et définir votre périmètre
Une fois la méthodologie choisie, il faut structurer le projet et poser un cadre clair. La première étape consiste à désigner un chef de projet, qu’il s’agisse d’un membre de l’équipe RSE, QHSE ou d’un accompagnateur externe comme WeCount.
Trois éléments sont à définir :
le périmètre organisationnel : entreprise entière, site, filiale…
le périmètre opérationnel : quelles activités et sources d’émissions couvrir ?
l’année de référence : généralement N-1, l’année la plus récente avec des données fiables et réprésentative de l’activité de l’entreprise (éviter une année COVID par exemple)
Ce cadrage garantit la cohérence du diagnostic, la comparabilité dans le temps et la clarté des résultats publiés.
4. Collecter les données utiles selon votre activité
La qualité d’un Bilan GES repose avant tout sur la fiabilité des données collectées.
Commencez par les informations les plus accessibles : consommations d’énergie (gaz, électricité, carburants), déplacements professionnels ou factures d’achats majeurs.
Vient ensuite le travail d’affinage, qui dépend directement de votre secteur. Dans le textile, les fournisseurs et les matières premières sont prioritaires. Dans les services, ce sont surtout les déplacements des collaborateurs, le parc numérique ou l’usage du cloud qui pèsent lourd. Dans la culture ou le spectacle vivant, les déplacements des artistes et des publics représentent souvent la part la plus importante.
💡Bon à savoir : ce qui est coûteux ou stratégique pour votre activité correspond très souvent à une source majeure d’émissions.
5. Convertir et analyser les émissions
Une fois les données collectées, il faut les convertir en équivalents CO₂ grâce à des facteurs d’émission.
La référence en France est la Base Carbone® de l’ADEME, régulièrement mise à jour. Elle permet d’associer à chaque donnée un coefficient de conversion.
L’analyse permet de hiérarchiser les postes d’émissions. Dans la majorité des cas, le scope 3 (achats, transport, usage des produits) représente la plus grosse part.
Cette phase est itérative. Face à la masse d’informations à collecter, certaines données difficiles d’accès peuvent être saisies de manière approximative si elles semblent peu significatives. Mais une fois les premiers résultats obtenus, on peut constater que ces postes ne sont pas négligeables et chercher à en affiner la précision lors des cycles suivants. En pratique, lorsqu’il manque des données, on préfère d’ailleurs les surestimer plutôt que les sous-estimer.
6. Définir une stratégie de réduction et publier son bilan
Un Bilan GES n’a de valeur que s’il débouche sur une stratégie.
L’objectif est de transformer vos résultats en priorités claires et en actions de réduction mesurables. Cela peut passer par une baisse des consommations énergétiques, une réorganisation des flux logistiques ou une nouvelle approche des achats et de l’offre produit.
Pour être crédibles, vos engagements doivent s’inscrire dans des cadres reconnus comme la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) ou la Science Based Target Initiative (SBTi).C’est ce qui donne du sens à votre trajectoire climat et en garantit la robustesse.
Enfin, si votre entreprise est soumise à l’obligation réglementaire, deux démarches sont indispensables : publier votre bilan sur la plateforme officielle de l’ADEME et déposer un plan de transition, comme le prévoit la Loi Climat et Résilience.
Une fois le bilan réalisé et publié, reste à passer à l’action pour donner corps à vos engagements. Pour franchir cette étape décisive, il existe aujourd’hui des dispositifs et des accompagnements pensés pour faciliter le passage à l’action.
Comment faciliter le passage à l’action ?
Anticiper vous permet de gagner en performance et en crédibilité. Les organisations qui s’engagent tôt réduisent leurs coûts, optimisent leurs ressources et améliorent leur image auprès de clients, investisseurs et partenaires.
Pour atteindre les objectifs fixés (internes ou imposés), vous devez mettre en place un plan d’action concret et mesurable comme nous l’avons détaillé au travers des étapes.
Pour vous aider dans cette démarche, le Diag Décarbon’Action, piloté par Bpifrance et co-financé par l’ADEME, est un levier puissant pour les TPE, PME et ETI de moins de 500 salarié·es, sans bilan GES réalisé depuis 5 ans.
Le coût total est de 10 000 € HT, la subvention couvre 40 %, soit 6 000 € HT à votre charge ;
Il inclut un accompagnement de 12 jours-homme sur 6 à 8 mois : diagnostic, plan d’action et valorisation interne/externe.
Avec le programme bilan Carbone de WeCount, vous êtes accompagné à chaque étape de ce parcours : vérification rapide de votre éligibilité et aide au dépôt du dossier, réalisation du bilan GES (scopes 1, 2 et 3), co-construction d’un plan d’action adapté à votre secteur et valorisation de vos engagements auprès de vos parties prenantes.
Contactez un expert WeCount pour en savoir plus et vous accompagner dans vos démarches.
Au-delà des dispositifs d’aide comme le Diag Décarbon’Action, réussir un bilan carbone suppose une méthode adaptée à votre secteur et un accompagnement qui fédère vos équipes sur le long terme. C’est précisément l’approche que nous développons chez WeCount.
L’approche collective de WeCount pour réussir votre bilan carbone
Chez WeCount, nous accompagnons les entreprises par secteur d’activité : BTP, textile, numérique, santé, culture, etc. Chaque secteur a ses spécificités, ses enjeux, ses données clés. Notre méthode s’adapte à votre réalité.
Nous misons sur l’intelligence collective. Les groupes d’entraide entre pairs permettent de partager des bonnes pratiques, de gagner en efficacité et de monter en compétence sur la durée.
Pour faciliter le pilotage, notre plateforme carbone centralise toutes vos données d’émissions. Elle offre :
une interface simple, pensée pour les non-spécialistes ;
un suivi structuré des scopes 1, 2 et 3 ;
des tableaux de bord prêts à l’emploi pour vos reportings extra-financiers (ESG, CSRD).
Et surtout, notre plateforme permet de générer facilement vos reportings réglementaires et extra-financiers : un BEGES conforme aux exigences de l’ADEME pour les structures concernées, mais aussi des livrables adaptés aux démarches volontaires (CSRD, SBTi, Net Zero, etc.).
En combinant expertise sectorielle, dynamique collective et outil de pilotage, nous vous aidons à transformer la contrainte réglementaire en véritable levier de performance et d’engagement durable. Contactez un expert WeCount pour faire le point sur votre situation.