Quel est le bilan carbone du numérique ?

Le numérique, c’est aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. C’est l’équivalent de 116 millions de tours du monde en voiture 🚗 ! Ce chiffre devrait doubler d’ici 2025. Le plus inquiétant : ces émissions liées à l’impact du numérique continuent d’augmenter de 6% par an. [ARCEP, 2020]
“Si le numérique était un pays, il aurait le même impact que 2 à 3 France cumulées”.
Dans le monde, plus de 34 milliards d’appareils informatiques connectés nous suivent au quotidien ou dorment dans nos placards. C’est 8 appareils en moyenne par personne !
Parmi ces appareils, on compte (Green IT, 2019 et The Shift Project, 2018) :
3,5 à 4 milliards de smartphones.
3,5 milliards de téléphones classiques.
Plus de 3 milliards d’appareils d’affichage (télévisions, écrans d’ordinateur, projecteurs,...)
Des objets connectés (“smartwatches”, “smartbands”, domotique...).
Les équipements sont de plus en plus nombreux, et les technologies proposées sont toujours plus exigeantes en ressources.
Quelles sont les principales émissions de CO2e du numérique ?
Quand on parle d’un produit et de son éco-conception, on prend en considération tout son cycle de vie. Soit : les matières premières, la transformation, la création du produit, son utilisation et sa fin de vie.
Ainsi, il y a pollution :
👉 Dès l’extraction des minerais nécessaires à leur fabrication et lors de leur acheminement (pollution des sols). 👉 Lors de leur fabrication : elle est coûteuse en énergie, en matières premières (métaux, pétrole, terres rares) et en eau (pollution chimique). 👉 Lors de leur mise à disposition du consommateur (fret par bateau, par camion et/ou par avion). 👉 Avec leur utilisation qui demande constamment l’accès à une source d’électricité (réseau électrique ou mise sur batterie). 👉 Lors de leur fin de vie, peu de recyclage est fait sur ces matériaux. Cela crée des montagnes de déchets toxiques.
À chacune de ces phases, le point commun est le besoin en énergie. Or il n’y a pas d’énergie sans émission de gaz à effet de serre.


La fabrication des appareils et la pollution numérique
La phase de production d’un appareil consomme 45% d’énergie du secteur du numérique et représente 37% de ses émissions de GES. C’est donc une part très importante de l’empreinte carbone du numérique sur laquelle il faut agir !
Plus l’appareil est petit et léger, plus il nécessitera des ressources conséquentes pour miniaturiser le produit. Mais ce n’est pas la seule problématique. Il faut aujourd’hui 50 métaux différents pour produire un smartphone, soit plus du double d’il y a 12 ans !
Pourtant les réserves s’amenuisent fortement.
En bref, consommer moins, c’est consommer mieux !
L’utilisation des outils numériques dans notre quotidien et leur impact sur le climat
Chaque like, message, mail envoyé, commentaire ou vidéo regardée provoque des émissions de CO2. C’est inévitable ! Focus sur 4 de nos utilisations qui consomment énormément (évidemment, ces focus sont une liste non exhaustive).
La pollution numérique de la vidéo
Qui aujourd’hui ne regarde pas de vidéo ? Sur Netflix, Amazon Prime, Youtube ou autre, nous sommes tous concernés ! 🎥
Pour vous donner un ordre d’idée, le trafic Internet se répartit comme ceci (The Shift Project, 2019 et CISCO) :
55 à 60% de streaming vidéo (Netflix, Youtube...).
20% autres types de vidéo (TV par internet, visioconférences...).
20 à 25% de données hors vidéo (recherches et accès aux sites web, partage de fichiers, jeux en ligne...).

Les formats actuels - écrans plus grands, de meilleure définition, contenus vidéo en HD - augmentent considérablement notre consommation électrique.
Le réseau mobile, énergivore et polluant
Les générations de notre réseau mobile (2G, 3G, 4G...) sont énergétiquement toujours meilleures que les précédentes. Seul problème : les flux augmentent fortement et participent à la pollution numérique ! 📱
En France, le Haut Conseil pour le Climat met en garde contre les conséquences du déploiement de la 5G. Que ce soit pour la production d’électricité ou pour sa consommation, la 5G va avoir encore plus d’impact que le 4G.
De même, le stockage des informations envoyées consomme énormément. Dans certains pays qui comportent beaucoup de datacenters, cela représente une part non négligeable des besoins nationaux (11% de l’électricité en Irlande est utilisée pour les datacenters !).
La cryptomonnaie, une nouvelle mode qui à des conséquences sur le climat
Parmi les usages du numérique polluant, la cryptomonnaie (Bitcoin étant son représentant le plus énergivore). Elle représente plus de 10% de la consommation électrique des datacenters.
En effet, le système de sécurité de cette monnaie se base sur une structure décentralisée et des calculs très complexes. Ils requièrent des ordinateurs toujours plus performants.
Autour du monde on retrouve de nombreuses “fermes de minage”, hangars informatiques dont la demande électrique est phénoménale. Au total, début mai 2022, l’électricité annuelle demandée par Bitcoin est estimée à 151 TWh, ce qui est supérieur à un pays comme la Malaisie !⚡
L’exception des datacenters, qui émettent plus ded CO2e à l’usage qu’à la fabrication
Lorsqu’un smartphone est acheté en France, c’est bien à la fabrication que le coût énergétique est le plus fort.
Pour les datacenters, ce sera l’inverse.
En effet, un datacenter demande bien plus d’énergie à l’utilisation qu’à la production. Pour avoir accès à toutes les informations en un clic, les datacenters doivent fonctionner 24h/24 et 7 jours/7. Ils sont extrêmement énergivores et donc polluants ! ☁
L’eau, une ressource indispensable pour les datacenters
De plus, ils demandent un refroidissement systématique, il faut donc utiliser de grandes quantité d’eau et d’énergie, même pendant les fortes chaleurs.
En 2019, Taiwan a subit sa plus grave sécheresse depuis un demi-siècle. Or l’ile est le premier producteur mondial de puces électroniques, dont la fabrication est très gourmande en eau. Elle a donc rationné les habitants et les agriculteurs pour continuer à produire les puces. Ainsi, plusieurs dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles n’ont pas été irriguées, un risque majeur pour la qualité des récoltes et la vie des habitants.
La fin de vie des outils numériques et leur conséquence sur le climat
50 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques sont générés chaque année et finissent en majorité dans des décharges à ciel ouvert. 25% de ces déchets proviennent du numérique.
Ce sont les pays sous-développés qui accueillent la majorité des déchets et subissent les conséquences directes de leur toxicité (sur la santé humaine et la pollution de la biodiversité environnante).

Que peut-on envisager de l’évolution de l’impact carbone du numérique ?
Le chercheur Anders Andrae prévoit une augmentation de 60% de l’empreinte du secteur entre 2020 et 2030 d’après son scénario le plus probable. Dans une autre étude, Malmodin et Lundén voient la possibilité d’une diminution de l’impact carbone du numérique, mais sous les conditions d’efficacité toujours meilleure et de mutualisation des infrastructures.
Avec l’explosion du trafic de données et l’apparition de nouveaux services (métavers et cloud gaming par exemple), l’empreinte carbone du numérique risque d’augmenter dangereusement.
Pour diminuer l’impact du numérique, il faudra forcément :
Augmenter les gains d’efficacité énergétique (usage, production et transport).
La sobriété dans l’usage
L’optimisation des infrastructures
La réduction de l’impact des nouveaux appareils
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Sources :