Auguste BASSET

Consultant carbone

Culture

Enseignement Supérieur

Services & Conseil

Bilan Carbone

Plan d'action Climat

Stratégie Climat

Les ressources crées par Auguste BASSET

Mais de quoi s’agit-il exactement, quelle méthodologie appliquer, et comment la mettre en place efficacement ? Découvrez les principes, méthodes de calcul et outils pour réussir votre transition bas carbone.

A retenir

  • La comptabilité carbone consiste à mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) directes et indirectes d’une organisation.
  • En France et en Europe, certaines entreprises et organisations sont soumises à l’obligation de tenir une comptabilité carbone régulière (BEGES, CSRD).
  • Au-delà de la conformité, la comptabilité carbone est un outil de pilotage stratégique, permettant de réduire les coûts, limiter les risques et répondre aux attentes de vos clients et investisseurs.
  • Il existe 3 grandes méthodes de calcul :
    • Approche liée aux données fournisseurs
    • Approche par flux physiques
    • Approche liées aux dépenses
  • Un logiciel de comptabilité carbone permet de gagner du temps et de définir une véritable trajectoire de réduction des émissions.

Qu'est-ce que la comptabilité carbone et que mesure-t-elle ?

On appelle comptabilité carbone le fait d’attribuer un coût environnemental (exprimé en équivalent CO2), à l’activité d’une structure, d’une entreprise ou d’un individu. On parle aussi de comptabilité extra-financière.

Concrètement, il s’agit d’évaluer la quantité de gaz à effet de serre émise par une entité donnée, que ce soit directement (chauffage, machines, véhicules…) ou indirectement (électricité, transport des matières premières, traitement des déchets…).

A quoi sert la comptabilité carbone ?

Commençons par remettre les choses dans leur contexte. D’après une estimation du Citepa et un rapport du Haut Conseil pour le Climat, la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France devrait être d’environ - 0,8 à - 1,3 % seulement en 2025 par rapport à 2024. Or, ce rythme est largement en deçà des - 5 % qu’il faudrait obtenir chaque année pour respecter les engagements climatiques de l’Accord de Paris, déclinés dans la Stratégie nationale bas-carbone en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Il va donc falloir drastiquement accélérer nos efforts. Mais difficile de réduire ce que l’on ne peut pas mesurer…

C’est là que la comptabilité carbone prend toute son importance. En offrant un moyen aux entreprises et aux établissements publics de quantifier leurs émissions de GES, elle permet de choisir les actions de réduction les plus pertinentes à mettre en place pour avoir un réel impact.

Explorez la plateforme WeCount dès aujourd'hui

Les grands principes de la comptabilité carbone

Avant d’entrer dans les détails des différentes méthodologies, il est d’abord important de saisir les grands principes qui régissent la comptabilité carbone. On peut citer : 

  • La pertinence du périmètre étudié : les données choisies doivent bien représenter la réalité de l’activité et prendre en compte les postes d’émission les plus conséquents ;
  • La transparence et la traçabilité : la méthodologie et les hypothèses doivent être clairement exposées, ainsi que l’origine des données utilisées ;
  • La comparabilité : les résultats doivent être facilement comparables d’une année sur l’autre, pour pouvoir étudier l’évolution des émissions dans le temps ;
  • L’intégration dans la stratégie globale de l’entreprise : la comptabilité carbone doit devenir un véritable outil de pilotage pour aider à la prise de décisions stratégiques pour l’entreprise ;
  • La fiabilité : les données utilisées doivent être précises et éviter les doublons / oublis, afin de réduire au maximum les incertitudes.

Quelle est la différence entre comptabilité carbone et bilan carbone ?

C’est en effet une question importante, car ces deux notions sont bien distinctes.

D’un côté, la comptabilité carbone désigne la démarche qui consiste à mesurer, suivre et analyser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’une organisation. C’est un concept global, qui englobe différentes pratiques et méthodologies permettant de mesurer et d’optimiser ces émissions sur le long terme.

Le bilan carbone, quant à lui, est une photo à un instant T des émissions d’une organisation (ou d’un produit, projet, territoire), sur une durée donnée. Il se réalise en appliquant une méthodologie normalisée (Bilan Carbone®, GHG Protocol, BEGES ISO 14064, etc.). 

💡 Bon à savoir : la plateforme WeCount est compatible avec les principales méthodologies de comptabilité carbone (Bilan Carbone®, GHG Protocol, ISO 14064). Elle facilite la collecte et l’analyse des données, automatise le reporting et vous aide à piloter vos émissions :

✅ Conformité avec les standards actuels
: votre bilan suit les standards internationaux et répond aux exigences réglementaires (BEGES réglementaire, CSRD), ainsi qu’aux démarches volontaires (VSME, SBTi, CDP)
Ergonomie : facile à prendre en main pour des non-experts
Plan d’action clair & pilotable : une vision claire de vos émissions pour orienter vos décisions et réduire efficacement votre empreinte carbone

Demander une démo

Est-ce obligatoire de tenir une comptabilité carbone en France ?

Oui et non, tout dépend de votre situation.

Il existe aujourd’hui en France deux réglementations imposant à certains acteurs de tenir une comptabilité carbone : 

  • Le Bilan réglementaire BEGES : il impose un bilan carbone obligatoire tous les 4 ans pour les entreprises et tous les 3 ans pour les structures publiques concernées, à savoir :
    • les sociétés privées de plus de 500 salariés (250 en Outre-mer) ;
    • les personnes morales de droit public de plus de 250 agents ;
    • les collectivités de plus de 50 000 habitants.
  • La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : une directive européenne qui impose à certaines entreprises de mettre à jour leur comptabilité carbone tous les ans, sous la forme d’un reporting extra-financier.

💡 Bon à savoir : pour les entreprises qui ne sont pas encore soumises aux obligations en matière de comptabilité carbone, il existe aussi des démarches volontaires, comme la VSME. Cette norme européenne propose un cadre commun de reporting RSE, pour les PME et micro-entreprises qui souhaitent communiquer sur leur impact environnemental, social et de gouvernance.

Quel intérêt de tenir une comptabilité carbone pour une entreprise ?

Aujourd’hui, la comptabilité carbone a le vent en poupe au-delà de l’obligation réglementaire. Les entreprises françaises y voient un outil puissant pour mettre en place une vraie stratégie RSE (et pas seulement du greenwashing).

En plus d’engendrer des économies financières (en vous permettant de réduire vos consommations d’énergie notamment), il faut savoir que la comptabilité carbone est un précieux outil d'aide à la décision.

Correctement utilisée, elle offre une visibilité chiffrée sur vos émissions, en mettant en lumière les postes les plus exposés (énergie, matières premières, transport…). Cette analyse permet d’anticiper l’évolution des coûts et d’intégrer la résilience climatique dans votre stratégie, afin de protéger durablement votre activité.

Sans oublier les exigences croissantes des clients et investisseurs en matière de durabilité, auxquelles il vous faudra répondre avec des données de plus en plus précises ! Dans son témoignage, la responsable RSE de Hardis Group explique qu’avant de s’être lancée dans une démarche de comptabilité carbone, elle devait répondre à 6 questionnaires clients par semaine sur ses engagements RSE !

Si la comptabilité carbone est un outil essentiel de transition, sa mise en œuvre n’est pas sans défis !

La première difficulté réside dans la collecte des données, souvent dispersées entre plusieurs services, fournisseurs ou partenaires, et dont la qualité peut varier.

Vient ensuite la complexité méthodologique. Pas évident de savoir comment choisir le bon périmètre d’analyse ou comment prendre en compte les émissions indirectes (notamment le scope 3). Cela demande une expertise spécifique, apportée généralement par un accompagnement extérieur.

Certaines entreprises peuvent aussi rencontrer des freins organisationnels, comme le manque de ressources internes, de temps, ou de sensibilisation des équipes et des acteurs de la chaîne de valeur.

Ces obstacles expliquent pourquoi de plus en plus d’organisations font appel à des entreprises spécialisées en comptabilité carbone, surtout lorsqu’il s’agit de réaliser leur tout premier bilan carbone ou de fiabiliser les suivants.

C’est à ce moment-là que l’accompagnement est le plus bénéfique car il y a tout à mettre en place : définition du périmètre d’étude, cartographie des flux, choix des méthodes de calcul et des facteurs d’émission… C’est donc généralement à ce moment-là que les entreprises font appel à nous et à notre Programme Bilan Carbone : un accompagnement collectif de 4 mois, entre entreprises qui partagent les mêmes enjeux et la même volonté d’avancer vers un futur souhaitable 😊

Besoin d’aide pour votre bilan carbone ? Prenez rendez-vous avec un de nos experts !

Quelles sont les différentes méthodes de comptabilité carbone et comment classent-elles les émissions ?

Lorsqu’on souhaite comptabiliser ses émissions de GES, l’une des étapes clés consiste à choisir la méthode de calcul que l’on va adopter. 

Il existe trois méthodes principales : 

  • L’approche liée aux données fournisseurs ;
  • L’approche par flux physiques (ou données d’activité) ;
  • L’approche liée aux dépenses (ou monétaire).

Le choix de la méthode (ou des méthodes) se fait principalement en fonction des données à votre disposition. Explications.

L’approche liée aux données fournisseurs

Cette méthode se base sur un inventaire exhaustif des émissions de gaz à effet de serre émises par les fournisseurs, dans le cadre des produits et services vendus à l’entreprise.

Concrètement, les émissions sont calculées en fonction du nombre d'unités physiques consommées ou utilisées par l’entreprise (une quantité d'électricité en kWh, un volume d’essence consommée en litres, un nombre de kilomètres parcourus par les produits…). A chaque activité est attribué un facteur d'émission, qui permet d’obtenir une quantité d’émissions en équivalent CO2.

Dans l’approche liée aux données fournisseurs, ce facteur d’émission est obtenu via une Analyse du Cycle de Vie (ACV) menée par le fournisseur sur ses produits.

C’est la méthode la plus fiable car elle se base sur des données réelles. Malheureusement, c’est aussi celle qui demande le plus de temps et de ressources, car elle implique une mobilisation conséquente des équipes et une collaboration étroite avec les fournisseurs (pas toujours disposés à réaliser cette démarche).

Cette approche est recommandée lorsque la chaîne de valeur contient peu d’acteurs, ce qui facilite grandement la collecte des données.

Les plus : elle a l’avantage d’être précise et fiable, tout en incitant les fournisseurs à s’engager eux-mêmes dans une démarche de comptabilité carbone.

Les moins : c’est la méthode la plus chronophage et complexe en termes de collecte de données.

📝 Exemple : calcul des émissions de GES associées aux ordinateurs utilisés par l’entreprise. L’entreprise demande directement à son fournisseur d’ordinateurs les émissions de GES associées à la fabrication et au transport de chaque appareil. Le fournisseur fournit une fiche d’empreinte carbone (par ex. 300 kgCO₂e par ordinateur). Résultat : l’entreprise additionne les données réelles pour obtenir l’impact total (ex : 45 000 kgCO2e pour 150 ordinateurs achetés).

L’approche par flux physiques

Ici, on fonctionne de la même manière que pour l’approche liée aux données fournisseurs, sauf que les facteurs d’émission proviennent de bases de données génériques, et non d’une analyse approfondie du fournisseur. On obtient donc un résultat approximé, basé sur une moyenne nationale.

En France, la Base Empreinte® de l’ADEME est la base de données officielle de facteurs d’émission à prendre en compte pour sa comptabilité carbone.

C’est l’approche la plus largement utilisée, car il est souvent difficile d’obtenir des données fournisseurs précises (issues d’analyses du cycle de vie) pour les produits ou services achetés.

Les plus : Elle a l’avantage de faire un lien direct entre les activités de l’entreprise et ses émissions, permettant ainsi d’identifier les postes à fort impact.

Les moins : Elle est toutefois moins précise que l’approche liée aux données fournisseurs, car basée sur des facteurs d’émissions moyens.

📝 Exemple : calcul des émissions de GES associées à la consommation d’électricité. Une usine consomme 1 000 kWh d’électricité par an. Elle applique le facteur d’émission de l’électricité en France : environ 0,06 kgCO₂e/kWh. Résultat : par sa seule consommation d’électricité, l’usine émet donc environ 60 kgCO₂e par an.

L’approche liée aux dépenses

Cette dernière méthode se base sur la valeur monétaire des produits et services achetés par l’entreprise (montants dépensés pour l’achat de matériel informatique ou de matières premières, achat de prestations intellectuelles…).

De la même manière que pour l’approche par flux physiques, la donnée est ensuite multipliée par un facteur d’émission (cette fois-ci monétaire), permettant ainsi d’obtenir la quantité d'émissions de GES produite pour chaque achat.

Cette approche étant la moins précise des trois, elle est adoptée lorsque les données relatives aux fournisseurs ou aux activités ne sont pas accessibles. On se sert alors des factures et sommes engagées pour estimer une quantité hypothétique d'émissions.

Cette approche doit être utilisée en dernier recours, lorsque les deux premières sont trop complexes à mettre en œuvre. L’idée est ensuite de mettre en place des actions pour améliorer la collecte des données d’année en année.

Les plus : Elle permet de réaliser des estimations lorsque l’acquisition de données s’avère trop complexe, en particulier pour les émissions du scope 3.

Les moins : Peu précise, elle utilise des facteurs d’émissions très génériques, et pas toujours adaptés aux contextes spécifiques des entreprises, ni aux réalités du marché.

📝 Exemple : calcul des émissions de GES associées à l’achat de prestations externes. Une entreprise de conseil dépense 15 000 € en prestations externes. Elle applique un facteur d’émission monétaire de 0,2 kgCO₂e/€. Résultat : cette entreprise estime à environ 3 tCO₂e par an ses émissions liées aux prestations externes.

Besoin d’un coup de main pour choisir la bonne méthode ? Contactez-nous pour en discuter.

Par où commencer pour établir une comptabilité carbone dans son entreprise ?

Vous avez compris comment fonctionne la comptabilité carbone ? Bravo, c’est un bon début ! Il s’agit maintenant de passer à l’action.

Pour bien démarrer, nous vous conseillons de suivre les étapes suivantes :

  1. Définir un chef de projet et les ressources internes à allouer (à préciser en fonction des types de données à récolter)
  2. Répondre à la question de l’objectif : dans quel cadre s’inscrit cette démarche ? S'agit-il de répondre à une obligation réglementaire (BEGES) ? Ou bien est-ce une démarche volontaire (SBTi, VSME...) ?
  3. Définir le périmètre d’étude (entreprise avec des entités autonomes, mono-site ou multi-sites, différents niveaux de hiérarchies, sélection des activités à mesurer…)
  4. Choisir la méthodologie à suivre en fonction de l’objectif (GHG, Bilan Carbone...)
  5. Décider de la manière dont sera menée l’étude : le sujet sera-t-il géré entièrement en interne ou bien y a-t-il besoin d'un accompagnement extérieur ?
  6. Réaliser l’inventaire des données disponibles
  7. Choisir l’outil de comptabilité carbone que vous allez utiliser (on en parle ici)
  8. Choisir les méthodes de calculs et les facteurs d’émissions à appliquer
  9. Explorer les financements et subventions à votre disposition (ex: Diag Décarbon’Action, ACT Pas à pas…)
  10. Identifier les formations nécessaires (bases de la comptabilité carbone, sensibilisation des équipes et fournisseurs…)

A quoi sert un logiciel de comptabilité carbone ?

Extrait du module analyse de la plateforme comptabilité carbone WeCount

Avant d’aller plus loin, il est important de s’attarder sur une étape en particulier : “7. choisir un outil de comptabilité carbone”. C’est pour nous une étape essentielle du processus car elle peut vous faciliter la vie, comme vous coûter cher si elle n’est pas réalisée correctement.

Il faut savoir qu’il existe aujourd'hui une multitude de plateformes de comptabilité carbone sur le marché. Leur objectif : structurer la collecte des données, automatiser les calculs d’émissions et simplifier le reporting de durabilité.

Là où un suivi manuel via Excel peut vite devenir complexe et chronophage, le logiciel centralise les informations et génère des tableaux de bord clairs pour piloter votre trajectoire de réduction des émissions.

Mais attention, toutes les plateformes de comptabilité carbone ne se valent pas ! Ainsi, pour faire le bon choix, nous vous conseillons de sélectionner un logiciel qui intègre à minima les 7 modules suivants : 

  • Cartographie des activités et processus de l’entreprise ;
  • Collecte de données via saisie manuelle ou import (CSV, API) ;
  • Calcul et analyse des résultats ;
  • Projection d'émissions futures ;
  • Préconisation d’actions à mettre en place pour réduire les émissions ;
  • Mise à jour régulière du bilan carbone ;
  • Outil de reporting.

Comment WeCount peut vous aider

Vous l’aurez compris, la comptabilité carbone est un outil formidable mais relativement complexe à mettre en place. La plupart des entreprises font appel à un cabinet spécialisé pour réaliser leur premier bilan carbone.

Mais attention, car cela peut être à double tranchant. Déléguer l'entièreté de la démarche vous rend dépendant d’une aide extérieure : chaque année, vous devrez à nouveau passer par un prestataire spécialisé pour réaliser votre bilan carbone.

Chez WeCount, notre objectif n’est pas de vous prendre la main, mais au contraire de vous rendre autonome. Notre programme collectif bilan carbone a été conçu spécialement pour vous accompagner et vous donner les moyens de réaliser vos prochains bilans carbone en toute autonomie !

Pendant 4 mois, vous alternez entre ateliers collectifs, accompagnements individuels et temps de formation, pour obtenir in fine

  • Un Bilan Carbone robuste prenant en compte les spécificités de votre secteur d’activité ;
  • Un plan d’action concret pour réduire vos émissions de gaz à effet de serre et réussir votre transition bas-carbone ; 
  • Une équipe formée et en capacité de pérenniser votre démarche sur le long-terme !

En savoir plus sur le programme

Sources

https://www.ecologie.gouv.fr/presse/ralentissement-baisse-emissions-gaz-effet-serre-attendu-2025-agnes-pannier-runacher-appelle

Article
Tout savoir sur la comptabilité carbone : un incontournable de la transition écologique

Comprendre la comptabilité carbone en quelques minutes : définition, obligations et outils pour piloter vos émissions et réussir votre stratégie bas carbone.

Auguste BASSET
Temps de lecture
0
15/10/25

La formation est un outil indispensable pour pérenniser la démarche bilan carbone d’une entreprise mais entre les méthodologies françaises ou internationales et les réglementations nationales ou européennes, on peut rapidement s’y perdre.

Quels types de formations existent ? Quelle est celle faite pour vous ? À quelle méthodologie vous former ? À qui s’adressent ces formations ? Comment les financer ? On vous présente les différentes options qui s’offrent à vous.

Qu'est-ce qu'un bilan carbone ?

Le bilan carbone est un ensemble de méthodes de mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par une activité, une organisation ou un produit. Il prend en compte les émissions directes et indirectes liées à la consommation d’énergie, aux transports, ou encore aux matières premières.

Cet outil permet d'identifier les principales sources d'émissions, pour mieux les réduire et limiter l'empreinte environnementale. Réalisé régulièrement, il constitue une étape clé dans une démarche de transition écologique.

Qui peut faire une formation au bilan carbone ? 

Toute organisation peut réaliser son bilan carbone. Pour cela, le bilan carbone doit être fait par un expert formé aux méthodologies de comptabilité carbone officielles et reconnues par la réglementation.

Il peut s'agir par exemple d'un collaborateur en interne qui aura suivi une formation ou d'un consultant carbone externe à l'entreprise.

Quelles sont les missions d'un consultant expert en bilan carbone ?

Le consultant expert en bilan carbone joue un rôle clé dans l'accompagnement des entreprises et des organisations vers une transition écologique durable. 

C’est grâce à son expertise qu'il identifie les sources d'émissions de gaz à effet de serre, propose des solutions concrètes pour les réduire et assure le suivi de l’ensemble des résultats. Voici ses principales missions :

  • évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) : il contribue à la réalisation de bilans carbone précis grâce à la collecte et à l’analyse des données énergétiques et environnementales ;

  • identifier les sources d'émissions : il détermine les postes les plus émetteurs pour prioriser les actions de réduction ;

  • proposer des stratégies de réduction : il élabore des plans d'action concrets et adaptés pour diminuer l'empreinte carbone et les performances énergétiques ;

  • accompagner la transition écologique : il conseille et sensibilise les équipes internes aux bonnes pratiques environnementales ;

  • suivre et mesurer les progrès : il met en place des indicateurs de suivi et encourage la mise en place d’une évaluation régulière des résultats ;

  • assurer la conformité réglementaire : il aide les entreprises à respecter les normes environnementales et les obligations légales en matière de bilan GES ;

  • former et sensibiliser : il organise des ateliers et sessions de formation pour ancrer une culture bas carbone au sein des organisations.

Pourquoi se former au bilan carbone ?

Réaliser un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques comme la comptabilité carbone, des connaissances environnementales et réglementaires.

Les risques à éviter en formation

Sans une formation solide, le résultat de votre bilan carbone risque de manquer de précision. Un bilan mal fait peut non seulement être inutile, mais également devenir pénalisant en cas d'audit. Par manque de rigueur dans la collecte des données ou l'analyse, vous pourriez vous retrouver avec un rapport incomplet ou même incorrect, mettant en péril toute votre démarche.

Les bénéfices clés d’une formation

Réaliser un bilan carbone permet dans un premier temps de mieux comprendre les enjeux climat et in fine d’améliorer votre stratégie RSE. Vous êtes capable de quantifier et analyser ses émissions de gaz à effet de serre pour mettre en place une stratégie adaptée pour réduire ses plus gros postes d’émissions. Vous êtes aussi capable d’anticiper les risques législatifs ou climatiques, ou encore les risques de marché.

Enfin, au-delà de ses bénéfices internes, une formation au bilan carbone vous permet aussi de répondre aux nouvelles exigences réglementaires. L’arrivée de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) en est un parfait exemple.

Cette directive européenne hisse le bilan carbone au rang d’outil indispensable pour toutes les entreprises concernées, car elle les oblige à publier des rapports de durabilité détaillés. Le bilan carbone devient alors l’outil central pour collecter, mesurer et rapporter les données environnementales exigées par la directive, et ainsi se conformer à la loi.

Méthode Bilan Carbone®, GHG protocol, BEGES-R, normes ISO… Comment choisir ?

Il est souvent difficile de s'y retrouver entre les différentes méthodes d'évaluation de l'empreinte carbone. Comment choisir entre la Méthode Bilan Carbone®, le GHG Protocol, la méthode réglementaire française (BEGES-R) et les normes ISO 14064-1 & 14069 ? Bien qu'elles partagent des principes communs, leurs approches et leurs objectifs sont distincts, et le choix dépendra de vos besoins spécifiques.

Critères Méthode Bilan Carbone® GHG Protocol Méthode réglementaire française (BEGES-R) ISO 14064-1 & 14069
Origine et reconnaissance France – portée par l’ABC, reconnue nationalement International – standard le plus diffusé pour le reporting GES à l’échelle mondiale ; recommandé pour les organisations multinationales Cadre officiel et obligatoire en France pour les organisations concernées ; reconnu par les autorités françaises International – normes ISO, reconnues dans les systèmes de management et de certification
Objectif et périmètre Adapter la comptabilité carbone au contexte et aux spécificités des organisations françaises ; inclut scopes 1, 2 et 3 Structurer le reporting des émissions (scopes 1, 2, 3) de manière comparable et cohérente pour les entreprises et groupes Répondre aux obligations de déclaration des émissions (principalement scopes 1 et 2, extension partielle au 3 selon cas) Fournir un cadre standardisé et certifiable pour quantifier, surveiller et rapporter les émissions GES (scopes 1, 2, 3)
Conformité réglementaire Permet de répondre aux obligations françaises (BEGES) si utilisé en cohérence avec les exigences réglementaires Référence pour de nombreuses réglementations et cadres volontaires (CSRD, SBTi) mais nécessite alignement local Cadre officiel et obligatoire en France pour les entités concernées (périmètre fixé par la loi) Méthode reconnue dans le cadre d’audits, certifications et vérifications ; utile pour démontrer la conformité
Spécificités prises en compte Réglementation et spécificités françaises Large applicabilité multi-secteurs, approche générale Obligations légales françaises, applicables à certaines catégories d’organisations Approche normative, compatible avec toutes les tailles d’organisations
Structure et approche Guides, facteurs d’émission et retours d’expérience adaptés au contexte FR ; forte pédagogie Cadre méthodologique très structuré pour le reporting et la comparabilité entre organisations Fixe un cadre minimal légal, sans détailler la mise en œuvre opérationnelle au-delà des obligations Norme très structurée, axée sur la vérification et la traçabilité des données
Utilité Outil opérationnel pour piloter une démarche climat en France (diagnostic + plan d’action) Base commune de reporting, utile pour consolider des périmètres internationaux Assure la conformité réglementaire en France Apporte une reconnaissance internationale et crédible dans les démarches auditables
Interopérabilité Compatible avec GHG Protocol, BEGES-R et normes ISO ; ponts faciles pour reporting Très interopérable avec d’autres cadres (SBTi, ISO, CSRD), nécessite parfois des compléments pays Compatible avec plusieurs méthodes (Bilan Carbone®, GHG Protocol) pour aller au-delà du minimum légal Utilisable en parallèle de toutes les méthodes (cadre de vérification / certification)
Recommandé pour Organisations opérant en France souhaitant une démarche complète (diagnostic, plan, mobilisation) Groupes internationaux et entreprises multi-pays souhaitant un référentiel commun de reporting Entreprises et collectivités soumises à l’obligation BEGES en France Organisations recherchant une certification, ou exposées à des audits et exigences tierces

Le choix de la méthodologie dépend entièrement de votre stratégie, de vos objectifs et de votre implantation locale, nationale ou internationale. 

💡Bon à savoir : Notre accompagnement et notre plateforme vous permettent de produire un reporting compatible avec toutes les méthodes. En seulement 4 mois, nos consultants et experts vous aident à réaliser votre bilan carbone, établir un plan de réduction aligné avec les objectifs de l'Accord de Paris, internaliser et acquérir les compétences nécessaires pour piloter vous-même le plan de transition de votre entreprise. Le tout, en collectif sectoriel : une dizaine d’acteurs avancent ensemble, partagent leurs défis et s’inspirent mutuellement pour accélérer le passage à l’action. Découvrir le programme Bilan Carbone dès aujourd'hui.

La formation à la Méthode Bilan Carbone® par l’ABC et l’IFC

L’Association pour la transition Bas Carbone est pionnière de la méthodologie Bilan Carbone® en France. Elle a été créée en 2011 par l’ADEME et l’APCC. Elle fédère, forme et sensibilise organisations et citoyens aux enjeux environnementaux en mettant à disposition un ensemble de ressources pour décarboner nos activités.

Le format de reporting Bilan Carbone® de l’ABC est aujourd’hui la référence pour les entreprises françaises qui souhaitent communiquer à une échelle nationale. En outre, certaines formations de mise à niveau sont même obligatoires pour les personnes déjà formées aux versions précédentes.

L’ABC propose deux niveaux de formation avec l’Institut de Formation Carbone : l’initiation et la maîtrise de la méthode. 

L’initiation pour pouvoir réaliser le Bilan Carbone® de sa structure

L’initiation à la méthode Bilan Carbone® offre une vision synthétique des enjeux climatiques. C’est une formation découverte de la méthodologie qui permet de réaliser un premier bilan carbone en interne en fournissant les bases de compréhension de la méthode et des outils.

  • Durée : 7 h

  • Prix : 1 150 € HT

  • Déroulé : présentiel ou distanciel

☝️ L’avis de WeCount : S’il s’agit d’une bonne première approche pédagogique pour s'approprier le sujet, cette formation aux enjeux climat et énergie ne permet pas d'acquérir une autonomie suffisante pour analyser un bilan carbone.

Le module de niveau 2, pour approfondir sa connaissance de la méthode

Le niveau 2 de la formation à la méthode Bilan Carbone® complète les connaissances de l’initiation en approfondissant les différentes étapes de réalisation d’un bilan carbone et la maîtrise des outils.

  • Durée : 15 h ou 18 h

  • Prix : 1 250 € HT

  • Déroulé : 15 h en présentiel ou 18 h en distanciel.

  • Pour : formation complète à la méthode Bilan Carbone®, premières pistes d’actions.

  • Contre : il faut nécessairement avoir passé le niveau 1 de la formation qui est assez théorique, le module sur le plan d’action est bref.

Durant l’année qui suit la formation, vous aurez accès à une licence d’utilisation de l’outil Bilan Carbone de l’ABC (format Excel) : de quoi réaliser le bilan carbone de votre entreprise. Et si vous avez suivi la deuxième formation, vous aurez accès à une licence d’exploitation vous permettant de réaliser un Bilan Carbone pour des clients.

💡 Bon à savoir : L’institut de Formation Carbone est certifié Qualiopi, une prise en charge de la formation au sein de votre entreprise est possible !

La formation au GHG Protocol

Le GHG Protocol est la référence internationale du bilan carbone et reporting carbone. C’est la méthode utilisée par tous les grands groupes internationaux et entreprises qui souhaitent communiquer les BEGES à l'international. Le GHG Protocol propose plusieurs formations en anglais, payantes ou gratuites.‍

Les formations bilan carbone en ligne et gratuites

Le GHG Protocol propose deux modules gratuits de formation au bilan carbone. 

  • Le Corporate Standard Training Webinar qui donne le socle de connaissances nécessaires pour comprendre les concepts clés du GHG Protocol, pour quantifier et déclarer les émissions de gaz à effet de serre conformément aux exigences du Corporate Standard. Un webinaire détaille aussi les exigences de vérification du Corporate Standard et sa mise en œuvre au sein d’une organisation. Ce module se compose de 3 webinaires pour un total de 8 h 30 de formation.

  • Le webinaire Scope 2 Guidance Training Webinar. La formation se concentre sur les émissions indirectes liées à l’énergie, le scope 2 du GHG Protocol. Le webinaire couvre les fondamentaux du scope 2 : les facteurs d'émission, les méthodes de calcul, les exigences de vérification et de conformité, ainsi que des études de cas pratiques. Il approfondit les connaissances de la première série de webinaires et dure près de 4 h.

☝️ L’avis de WeCount : La formation proposée présente un vrai atout, elle est dispensée gratuitement par des experts du GHG Protocol. Cependant, elle se concentre en partie sur le Scope 1 et 2, ce qui peut limiter la portée pour ceux qui visent une compréhension plus exhaustive des émissions. De plus, le format en webinaires pré-enregistrés ne permet pas d'interagir directement avec les formateurs pour poser des questions, ce qui peut freiner l'approfondissement et la clarification de certains points.

Pour suivre ces deux formations, il vous suffit de vous rendre sur la page du GHG Protocol.

La certification payante, pour aller plus loin

Le GHG Protocol propose également des formations payantes dont un module Corporate Value Chain (Scope 3) Standard E-Learning. Il couvre exclusivement le scope 3 du bilan carbone, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre indirectes. Elles se produisent en amont et en aval de la chaîne de valeur d'une entreprise. La formation se réalise totalement en ligne et dure entre 8 et 20 h selon chacun pour un montant de $325.

  • Durée : 8 à 20 h

  • Prix : $325

  • Déroulé : en distanciel.

Le module Product Life Cycle Standard Online Course se concentre sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). L’approche de l’ACV est complémentaire du bilan carbone car elle prend en compte l’impact sur l’ensemble du cycle de vie du produit tandis que le bilan carbone se concentre sur les émissions carbones. Elle dure environ 12 h et coûte $325.

  • Durée : 12 h

  • Prix : $325

  • Déroulé : en distanciel.

  • Pour : la formation est dispensée par des experts du GHG Protocol, le prix est bas.

  • Contre : les formations sont exclusivement en ligne sans accompagnement personnalisé et uniquement en anglais.

Les formations gratuites ou finançables

Les formations ABC ou GHG Protocole sont accessibles aux entreprises et aux particuliers. Mais en tant que particulier, nous n’avons pas toujours les moyens de prendre en charge les coûts de formation. Heureusement, d’autres options s’offrent à vous.

Formation gratuite : le MOOC Énergie & Climat de l’ABC

Ce MOOC est issu d’une collaboration avec Avenir Climatique. Il est aussi soutenu par l'ADEME depuis 2017. C’est un cours introductif complet qui vous donnera les bases en trois saisons de cinq épisodes.

  • La première saison se concentre sur la compréhension des enjeux énergie-climat et vous propose des actions individuelles et collectives.

  • La deuxième se penche sur le bilan carbone d'une activité, l'importance de la comptabilité carbone. Elle vous fournit un guide pour construire votre plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

  • La dernière explore les freins qui bloquent la mise en mouvement vers la décarbonation de nos sociétés.

La formation est gratuite et adaptée à tout le monde. Chaque saison dure environ 1 h 30.

Formation avec son CPF par l'Institut de Formation Carbone

Il existe malheureusement encore trop peu d’options de formation au bilan carbone lorsqu’on est un particulier en reconversion, en évolution professionnelle sur ce marché d'avenir ou simplement intéressé. Cependant, des aides de financement existent pour le module d’initiation de l’Institut de Formation Carbone de l’ABC via la région ou France Travail sous certaines conditions.

Les subventions pour votre bilan carbone

Pour alléger le coût de votre démarche, des aides et subventions existent.

  • Diag Décarbon’Action : ce programme, financé par Bpifrance et l’ADEME, s'adresse aux entreprises de moins de 250 salariés. Il accompagne les PME dans la réalisation de leur bilan carbone (Scopes 1, 2 et 3), pendant 12 jours répartis sur 6 à 8 mois. Il prend en charge 40 % du coût de votre bilan carbone, ce qui réduit votre investissement tout en vous permettant de bénéficier d'un accompagnement expert pour identifier les leviers de réduction d’émissions et construire un plan d’action détaillé. C’est le dispositif central pour la subvention du bilan carbone des entreprises.

Nous vous invitons à consulter notre article dédié au Diag Décarbon'Action pour en connaître tous les détails et les conditions d'éligibilité.

Les subventions régionales

Au-delà de ce dispositif national, il est important de savoir que des subventions existent aussi à l’échelle des régions. Ces aides visent à soutenir les entreprises locales dans leur démarche de transition. Exemples :

  • En Auvergne Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon a par exemple mis en place des appels à projets pour financer les bilans carbone collectifs des entreprises de moins de 250 salariés. La prise en charge était alors de 50 % du prix total du programme.

  • En région PACA, le dispositif CEDRE peut proposer une aide allant jusqu’à 3 000 € pour les PME.

  • La Bretagne soutient la transition bas-carbone de l’agriculture avec le dispositif AGRI Bas carbone.

Nous vous conseillons de vous rapprocher des services de votre région pour connaître les modalités et financements possibles. 

Pour compléter, découvrez notre article qui recense les principales subventions pour réaliser un bilan carbone ou former vos équipes à la transition climatique.

Si vous préférez en parler directement ou poursuivre la discussion, notre équipe peut vous accompagner dans le choix de la subvention la plus adaptée à votre situation et vous aider à constituer les dossiers de demande. Prenez rendez-vous avec nos experts.

Les formations pour les entreprises : combiner théorie et pratique

Les parcours de formation de l’ABC et du GHG Protocol sont denses et théoriques. C’est ensuite à vous d’appliquer vos connaissances en entreprise, de monter votre équipe bilan carbone, de choisir vos outils et de mettre en place votre première campagne de mesures d’émissions.

Pour capitaliser au mieux sur votre bilan carbone, votre équipe devra également monter en compétences sur d’autres sujets connexes :

  • la structuration d’une stratégie climat ;

  • les enjeux et risques climatiques ;

  • la conduite du changement dans une démarche de transition bas carbone.

‍Après avoir échangé avec des centaines d’entreprises, nous avons constaté que la mise en pratique du bilan carbone est un challenge pour celles et ceux qui se sont formés seuls. Ils sont confrontés à de nombreux obstacles comme l’identification du périmètre d’action, la collecte des données ou l’embarquement des collaborateurs et de la direction.

Un bon moyen d’économiser du temps, de gagner en efficacité et de pérenniser la démarche est de vous former tout en réalisant le bilan carbone de votre entreprise. C’est un des objectifs de nos programmes Bilan Carbone.

Zoom sur le programme Bilan Carbone de WeCount

Une approche collective et pédagogique

Chez WeCount, nous sommes convaincus que la transition bas carbone se réussit mieux ensemble. C’est pourquoi notre programme Bilan Carbone repose sur la force du collectif : chaque promotion réunit une dizaine d’organisations qui avancent côte à côte, partagent leurs défis et s’inspirent mutuellement.

Un parcours structuré sur 4 mois

Le programme Bilan Carbone® n’est pas une simple formation, mais un accompagnement complet qui combine :

  • la réalisation de votre premier bilan carbone sur notre plateforme dédiée ;

  • la définition d’un plan d’actions climat aligné sur l’Accord de Paris, guidée par un consultant expert de votre secteur ;

  • des sessions d’échanges entre pairs pour nourrir vos réflexions et renforcer la dynamique de passage à l’action.

Bien plus qu’un bilan : une montée en compétence

Notre objectif est double : vous permettre de réaliser votre bilan carbone et surtout, d’internaliser cette compétence pour pérenniser votre démarche. Vous devenez ainsi acteur·rice de votre transition, en comprenant vos données, leur collecte et leur suivi dans le temps.

Un collectif qui perdure

L’expérience ne s’arrête pas à la fin du programme. Par exemple, avec nos webinaires mensuels sectorisés ou  trimestriels « Les Pépites », les participants continuent de partager leurs retours d’expérience et de découvrir des solutions concrètes.

Une formation certifiée et finançable

Le programme Bilan Carbone® est certifié Qualiopi, ce qui le rend finançable par l’OPCO de votre entreprise.

Comparatif des formations bilan carbone

Pour vous aider à bien choisir la formation qui correspond à vos besoins, nous avons condensé les formations citées dans cet article dans un tableau de comparaison.

🌱🌱🌱 = étant la meilleure note

Que faire après votre projet de formation au bilan carbone ?

Réaliser son premier bilan carbone est une étape essentielle. Mais pour qu’il soit utile, il doit s’inscrire dans une trajectoire à long terme, avec un plan d’actions concret et une vision claire de la place de votre organisation dans un monde bas-carbone.

C’est précisément ce que propose la méthodologie ACT Pas-à-Pas, développée par l’ADEME et le CDP. Adoptée par plus de 1 000 organisations, elle permet de :

  • définir une trajectoire de réduction alignée sur l’Accord de Paris ;

  • construire un plan d’actions chiffré et priorisé ;

  • répondre aux exigences de reporting de la CSRD (ESRS E1) ;

  • sécuriser un engagement SBTi crédible.

Le programme ACT Pas-à-Pas s’étale sur 12 à 18 mois et bénéficie de financements de l’ADEME (jusqu’à 80 % selon votre profil). Il peut être suivi individuellement ou dans un format collectif, animé par WeCount aux côtés de fédérations et réseaux professionnels.

Chez WeCount, nous croyons que la transition se construit mieux ensemble. C’est pourquoi nous proposons un programme ACT Pas-à-Pas collectif sur 12 mois, combinant accompagnement par nos consultants, outils de pilotage carbone et dynamique d’entraide sectorielle.

Vous souhaitez prolonger votre démarche après la formation bilan carbone ? Contactez notre équipe pour en savoir plus sur le programme ACT Pas-à-Pas.

FAQ - Ce qu'il faut retenir avant une formation bilan carbone

Pourquoi est-il important de se former au bilan carbone ?

Se former permet d’acquérir les compétences nécessaires pour réaliser un bilan carbone précis et mettre en place une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aussi, cela apprend à le mettre à jour et à pérenniser la démarche.

Qui peut faire des bilans carbone ?

Les bilans carbone peuvent être réalisés par des collaborateurs formés ou par des consultants spécialisés comme Wecount.

Quel est le prix d'un bilan carbone ?

Un bilan carbone réalisé par un cabinet spécialisé a généralement un coût compris entre 10 000 € pour une PME, et plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un grand groupe.

Comment devenir consultant expert en bilan carbone ?

Il est nécessaire de suivre une formation spécialisée, souvent proposée par l’ADEME ou des instituts comme l'Institut de Formation Carbone (IFC).

Existe-t-il des aides financières pour suivre une formation au bilan carbone ?

Oui, certaines formations peuvent bénéficier d'une aide financière pour tout ou partie, via le CPF, les OPCO ou des dispositifs régionaux. Le Diag Décarbon’action offre également des subventions accessibles pour les entreprises.

Article
Formation bilan carbone : tout savoir pour bien choisir

Vous souhaitez vous engager dans une démarche de transition bas-carbone ? Vous voulez former vous ou votre équipe aux enjeux de la décarbonation ? Vous êtes au bon endroit !

Auguste BASSET
Temps de lecture
0
1/10/25

Face à l'urgence climatique, la décarbonation du secteur culturel n'est plus une option, mais une nécessité. Pourquoi décarboner le secteur culturel ? Quels sont les défis et les solutions concrètes pour une culture décarbonée ? Réponses dans cet article.

Au-delà de son rôle de créateur de lien social et de préservation du patrimoine, la culture possède le potentiel de façonner nos imaginaires. En racontant de nouveaux récits et en diffusant des visions différentes du futur, elle devient le moteur de transition de notre société.

Choisir de décarboner la culture, c’est préserver sa place de choix au sein de notre société. Mais c’est surtout choisir d’anticiper les changements à venir plutôt que les subir. Face à l’urgence climatique, pourquoi décarboner la culture ? Quelle est est l'impact carbone du secteur ? Comment les structures culturelles peuvent-elles réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ? Nous répondons à ces questions.

Embarquons ensemble vers une culture décarbonée !

Un secteur culturel riche de sa diversité

Le secteur culturel tient une place de choix dans la vie des Français. En 2022, 40 % des personnes âgées de 16 ans ou plus sont allées au moins une fois au cinéma, 22 % ont vu au moins un spectacle vivant au cours de l’année, et 32 % ont visité au moins un site culturel (musée, galerie, monument, site archéologique, etc.) selon l’Insee.

Le secteur culturel est riche de sa diversité. C’est tout un ensemble de disciplines rassemblées autour d'objectifs communs : raconter des histoires, créer du lien et transmettre notre identité culturelle.

Et pour cela, elle compte 8 branches :

  • Le patrimoine (bibliothèques, musées, et sites historiques) ;
  • Le livre et la presse (imprimeries de journaux, éditions de livres, de journaux et de revue) ;
  • Les métiers d'Art (reliure, la joaillerie, et la fabrication d'instruments de musique) ;
  • Les arts visuels (création artistique, photographie, et design) ;
  • L’architecture.
  • Le spectacle Vivant (arts du spectacle et les activités de soutien associées).
  • L’audiovisuel et le multimédia (production de films, postproduction, et édition de jeux électroniques) ;
  • L’enseignement culturel.

La Culture est un secteur important pour l’économie française avec 45,3 milliards d’euros de valeur ajoutée et près de 740 000 personnes employées (1). Parmi les 145 000 structures, 97% emploie moins de 9 salariés !

Le secteur culturel est diversifié et hétérogène. Mais au-delà des chiffres, la culture française rayonne hors frontière. Écrivain, artistes, réalisateurs ou encore publicistes érigent la force culturelle de la France en Europe et à l’international.

Façonner l’imaginaire et raconter des récits

Enfin, la culture joue aussi un rôle fondamental dans la cohésion sociale, la préservation du patrimoine, le sentiment d’appartenance ou le bien-être des citoyens.

Outre le caractère économique, la culture joue un rôle déterminant dans la création de nouveaux imaginaires collectifs et la diffusion des récits. Par ses diverses représentations, telles que la littérature, le cinéma, et l'art, elle façonne la perception et les valeurs de chacun, elle crée des liens entre les générations et révèle les évolutions sociales.

Cette capacité à structurer les pensées et les comportements se manifeste partout : dans les mythes fondateurs, les œuvres littéraires, les articles de presse, les productions audiovisuelles, les arts. Selon l'UNESCO, la culture est essentielle pour promouvoir la diversité et l'identité tandis que la Fondation Culture et Diversité souligne son importance dans l'éducation et l'inclusion sociale.

En définitive, elle est indispensable à notre société. Et c’est pourquoi nous devons la décarboner !

La culture face aux risques climatiques

Fonte des glaciers, montées des eaux, le changement climatique montre déjà des bouleversement réels. Mais face à un réchauffement supérieur à 2°C, nous risquons un emballement immaîtrisable de ces phénomènes. Difficultés d’accès aux ressources vitales, crises sanitaires ou accélération des événements climatiques extrêmes, nous nous exposons à de multiples conséquences !

Identifier dès maintenant les risques climatiques, c'est pouvoir bâtir une stratégie de décarbonation pour rendre son établissement résilient. C'est aussi participer activement au monde de demain et inspirer les autres acteurs à rejoindre le mouvement.

Mais concrètement, quels sont les risques pour le secteur culturel ? On en distingue cinq : réglementation, marché et réputation, technologie et physique.

Des évolutions réglementaires en faveur du climat

La lutte contre le changement climatique influence déjà les nouvelles lois au profit de la transition bas-carbone. Ces mesures peuvent impacter les établissements culturelles de plusieurs façons au cours des prochaines années :

  • La mise en place d’éco-conditionnalité des subventions ;
  • L’application de quotas d'émission par établissement, activité ou œuvre. Ces quotas pourraient obliger certains lieux à fermer ou à réaliser des travaux de rénovation ;
  • Une restriction des mobilités pour les compagnies et artistes : limitation des vols en avion et des distances parcourues ;
  • La limitation de la consommation énergétique des lieux pour les énergies carbonées comme le gaz ou le fioul ;
  • Etc.

Ces exemples illustrent pourquoi nous devons anticiper dès maintenant les évolutions réglementaires !


Des risques économiques et de réputation pour les structures

Les aléas climatiques extrêmes entraînent des risques pertes financières  et de réputation quelque soit le secteur d'activité. En voici quelques exemples pour la culture :

  • Les représentations par fortes chaleurs provoquent des risques pour la santé des artistes et des spectateurs ou l’annulation d’événements ;
  • L'augmentation du prix de l’énergie pour le déplacement des artistes ;
  • Le catering ou ventes alimentaires à fort impact carbone ;
  • Les phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, sécheresses, cyclones) peuvent perturber les représentations ou la production des œuvres.
  • Perte du pouvoir d’achat des publics avec l’augmentation du coût de la vie (énergie, transport, etc.) ;

Sans adaptation au changement climatique, ces aléas peuvent aussi ternir la réputation des organisations culturelles !

Des conséquences technologiques

Ces risques correspondent à des futurs enjeux technologiques qui pourraient avoir un impact sur l’activité des structures culturelles tels que :

  • L’adaptation des infrastructures avec des systèmes de chauffage et de climatisation bas-carbone pour les représentations, la conservation des œuvres d’art ; ​​
  • L'approvisionnement en équipements technologiques (son et lumière) plus coûteux et plus difficile à cause de la raréfaction des ressources ;
  • La pénurie énergétique qui impacte la création artistique, les représentations culturelles, la conservation des œuvres d’art ou les cuisines de certains lieux (pour ne citer quelques exemples) ;
  • Le risque de surchauffe du matériel ;

Les dangers physiques du changement climatique

Enfin, le changement climatique affecte directement la santé humaine de plusieurs manières :

  • Les canicules répétées et vagues de chaleur augmente le risque de déshydratation et de coup de chaleur pour les publics, les équipes techniques, administratives et les artistes ;
  • Les inondations et la montée des eaux menacent les infrastructures ;
  • Les vents de forte intensité peuvent entraîner une interdiction d'ouverture des sites au-dessus de certaines vitesses de vent ;
  • Le changement climatique augmente les risques sanitaires, y compris la multiplication des pandémies.

Le secteur culturel rassemblent les individus. Il est particulièrement vulnérable à ces crises sanitaires, comme l'a montré la crise du coronavirus de 2020.

Ces phénomènes sont amenés à se répéter de plus en plus fréquemment avec une intensité de plus en plus forte. Sans plan d’adaptation, la viabilité des établissements culturels est menacée. Mais en identifiant vos risques et vos dépendances, votre structure devient résiliente. Pour toutes ses raisons, il faut décarboner la Culture !

Et pour cela, amorçons notre réflexion en analysant l’empreinte carbone du secteur culturel.

Quel est l’impact carbone de la Culture ?

Quelques chiffres pour démarrer : 1 tonne d’équivalent CO2 correspond à l’empreinte carbone mensuelle d’un Français ou à un aller simple Paris-New York en avion.

Un impact aux multiples facettes  

L'empreinte carbone du secteur culturel diffère selon les branches, les activités et les formats des œuvres.

Par exemple, les festivals ou les concerts ont une empreinte carbone élevée en raison des déplacements des spectateurs et des visiteurs. Un grand festival peut générer jusqu'à 28 000 tonnes équivalent CO2. C’est 14 000 aller-retours Paris-New York en avion !

Au contraire, les résidences d'artistes émettent moins de gaz à effet de serre, car les déplacements sont plus restreints et la création se concentre dans un lieu fixe. Cependant, gardons en tête que le transport des artistes, des décors et du public produisent la plupart des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Les installations artistiques ainsi que les infrastructures peuvent aussi s’avérer énergivores et donc engendrer des émissions de GES.

Enfin, l'impact  carbone de la diffusion d'œuvres artistiques varie selon le canal de diffusion, le format  et la qualité souhaitée. L’impact du numérique est souvent sous-estimé dans le secteur, alors qu’il représente un poste d’émission important et grandissant !

Or, 86 % des internautes français de 15 ans et plus ont consommé au moins un bien culturel dématérialisé selon le baromètre 2022 de l’ARCOM. C’est près de 45 millions de consommateurs !

💡 Bon à savoir : les biens culturels dématérialisés incluent musique, films, séries TV, jeux vidéo, livres, photos, logiciels, retransmissions sportives en direct, presse, podcasts, spectacles vivants et documentaires.

Le streaming vidéo représente à lui seul 58% de la bande passante numérique. Une heure de streaming vidéo émet environ 64 g CO2e. En comparaison, visionner l'intégrale de la série Friends - soit 10 saisons - émet presque autant de CO2e que deux aller-retours Paris-Marseille en TGV (source : impact CO2) !

Quelles sont les enjeux de décarbonation pour la Culture ?

Analyser l'impact carbone du secteur culturel est complexe. Édition de livres, tournées, expositions artistiques ou production audiovisuelle, chaque branche possède son propre fonctionnement et ses spécificités. Par ailleurs, les données sont souvent indisponibles car le secteur ne dispose pas des ressources ni des compétences nécessaires pour les collecter.

Néanmoins, les structures culturelles partagent des enjeux communs.

Les déplacements des publics et des équipes artistiques, la consommation énergétique des bâtiments et des équipements techniques, et l'alimentation génèrent la majorité des émissions de gaz à effet de serre du secteur.

💡 Bon à savoir : Les événements tels que les festivals, les sorties de résidence ou autres représentations, montrent eux aussi leurs propres spécificités lorsqu'on les isolent de la comptabilité globale des établissements. Ils peuvent être pris comme un produit à part entière.

Prenons l’exemple d’une salle de spectacle. Une salle de taille moyenne mesure environ 800m2 pour une jauge de 1000 places. Elle accueille 70 000 à 90 000 spectateurs à l’année et embauche en moyenne une quinzaine d’équivalent temps plein (ETP).

Le public et les artistes se déplacent pour la représentation. Il y a sûrement un espace restauration et un bar pour les spectateurs, peut-être un catering pour les artistes. La salle utilise également de l'énergie pour les lumières, le chauffage, le système sonore. Toutes ces activités génère des émissions de GES.

D’ailleurs, le Shift Project estime qu’une salle de spectacle moyenne en périphérie produit environ 1 500 tonnes d'équivalent CO2 par an, principalement en raison des déplacements des spectateurs et des équipes artistiques. Par rapport à nos mesures de référence, ce sont 750 aller-retours Paris-New York en avion !

Notre tour d’horizon carbone est fait. Creusons maintenant du côté des trois plus gros enjeux de décarbonation.

Zoom sur les 3 principaux postes d’émission

La mobilité, l’énergie et l’alimentation constituent la majorité des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Pourquoi l’impact carbone de ces trois postes d’émissions est-il si élevé ?

💡 Les postes d’émissions à suivre viennent de notre expérience dans l’accompagnement de structures culturelles sur la décarbonation de leurs activités. Ces postes peuvent différer d’une branche à l’autre, notamment pour le livre et la presse, les métiers d'art ou l’architecture.

La mobilité, nerf de la guerre du secteur culturel

La majorité des émissions proviennent du déplacement des publics, des artistes et des équipes. Cela en fait le poste principal d’émissions de gaz à effet de serre !

Selon le rapport “Décarbonons la Culture” du Shift Project, la culture et les loisirs sont la troisième raison de mobilité des Français derrière le travail et les achats. Mais ce n’est pas tout puisque 43 millions de touristes internationaux visitent nos institutions culturelles.

Le musée du Louvre reçoit tous les ans plus de visiteurs internationaux qu’il n’y a d’habitants dans les vingt communes les plus peuplées de France. La mobilité des visiteurs représentent plus de 99 % de son bilan carbone pour près de 4 millions de tonnes équivalentes de CO2 !

Lorsqu’on parle de mobilité, il faut distinguer les différents types de déplacement, car les modalités de transport et le calcul des émissions varient :

  • Déplacement artistes et équipes techniques : kilomètres parcourus, souvent en avion ou en véhicule motorisé ;
  • Déplacement des visiteurs : kilomètres parcourus principalement en voiture ;
  • Déplacements des  collaborateurs (domicile-travail et professionnel) : kilomètres parcourus en voiture, train et avion ;
  • Déplacement des décors : en tonnes par kilomètres parcourus souvent en camion

💡 Bon à savoir : mesurer la tonne de CO2 par collaborateur, par spectateur ou par entrée peut être une métrique pertinente pour le bilan carbone d’une structure culturelle.

Déplacement des publics

Sans inclure les festivals, les déplacements du public pèsent lourd dans l’empreinte carbone des établissements culturels.

C’est le cas de la Biennale de Lyon. Dans sa stratégie bas-carbone 2022, la Biennale de la Danse montre que les déplacements des spectateurs contribuent pour 46% de son bilan carbone.

C’est aussi le cas des salles de concerts l’Autre Canal de Nancy et les 4Ecluse de Dunkerque, l'impact de la mobilité des publics monte à 68% et 61% de leur bilan carbone selon le rapport du projet Déclic ! (3)

Les déplacements des spectateurs font partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) les plus importantes du secteur culturel.

Pour quelle raison? La mobilité est le premier poste d'émission à l'échelle individuelle et le moyen de transport le plus utilisé reste la voiture. Les trajets en voiture représente environ 2.1 tonnes de CO2e par personne et par an. Elle a encore une place prépondérante dans nos vies actuelles. Or, c’est un moyen de transport qui génère d’importantes quantités de gaz à effet de serre.

Ces émissions de gaz à effet de serre sont aussi les plus difficiles à quantifier pour les établissements, car ce sont des données qui n'ont jamais été étudiées par l’écosystème culturel. Mais aujourd’hui, c’est en train d’évoluer. Grâce aux labels écoresponsables ou au calcul du bilan carbone, ces informations sont de plus en plus accessibles !

D'autre part, d’une structure à l’autre, l'impact carbone des déplacements varie. Prenons l’exemple du Périscope et de la Tannerie, deux lieux culturels à la programmation riche. Les deux salles accueillent un grand nombre de spectateurs chaque année.

L’un se situe en plein Lyon, l’autre à Bourg-en-Bresse. La Tannerie attire beaucoup de visiteurs des villes et des villages aux alentours, son empreinte carbone est plus élevée que celle du Périscope qui s'appuie sur les transports en communs.

Le poids de la mobilité des publics varie selon le nombre de spectateurs, la distance parcourue, l'accessibilité du lieu et le mode transport. Mais en développant nos infrastructures autour des transports bas-carbone - comme le train ou les transports en commun- et en instaurant des actions incitatives, alors on peut réduire ces émissions !

Déplacement des artistes, des décors et des oeuvres

Les déplacements nationaux ou internationaux des artistes et des œuvres contribuent eux aussi à l’empreinte carbone du secteur. Les tournées, les carrières internationales ou encore la mondialisation poussent les artistes à effectuer leurs trajets en avion, en camion, ou en tour-bus.

Si nous reprenons l’exemple du Périscope, la salle lyonnaise accueille des artistes venus de tout horizon. Pour l’année 2019, le déplacement des artistes compte pour 35% de son bilan carbone ! En ajoutant les 18% de déplacements visiteurs et les déplacements professionnels et domicile-travail (13%), la mobilité représente 66% du bilan carbone du Périscope, soit les deux-tiers de ses émissions de gaz à effet de serre ! (4)

C’est aussi le cas du Kabardock, salle de concert réunionnaise de taille moyenne. En 2022, le déplacement des artistes pesait pour 34% de son bilan carbone et celui des publics représentait 32% !

Mais là encore, les mœurs évoluent. Le groupe de rock alternatif Shaka Ponk a décidé en 2023 d’arrêter les tournées pour des raisons écologiques. En 2024, c’est le festival marseillais Le Bon Air qui a déprogrammé l’artiste I Hate Models à cause de sa venue en jet privé. Avec des prises de positions fortes des acteurs culturelles, les pratiques peuvent changer !

Pour finir, les œuvres d'art voyagent souvent en avion pour des ventes ou des expositions temporaires. Cela alourdit considérablement le bilan carbone des musées et des galeries. Dans son rapport d’impact environnemental sur ’exposition “Expérience Goya” qui s’est tenu d’octobre 2021 à février 2022, le Palais des Beaux-Arts de Lille mentionne 36 tonnes d’équivalent CO2 émises pour le transport des œuvres, soit 20 aller-retour Paris-New York en avion ! (5)

Déplacements professionnels

Enfin, les déplacements professionnels sont le troisième volet de la mobilité culturelle. Ils comprennent :

  • Les rencontres artistiques, techniques ou logistiques ;
  • Les déplacements nécessaires à l'organisation des événements ;
  • Les tournages (pour certains secteurs) ;
  • Les tournées dans certains cas ;
  • Tout déplacement des équipes salariés de l’établissement.

Prenons l’exemple des tournages de films et des séries. Ils impliquent des déplacements fréquents pour les équipes techniques, les acteurs et les équipements lourds. Les équipes et le matériel se déplacent souvent en avion lors des tournages. Selon l’étude d’impact d’Ecoprod, les transport représente en moyenne 32% du bilan carbone des productions audiovisuelles !

C’est pourquoi un film avec des lieux de tournage dispersés géographiquement aura un impact carbone élevé, car les vols et les transports sont importants.

Une consommation énergétique parfois difficile à maîtriser

La consommation énergétique est une autre source significative d'émissions de GES. Les bâtiments culturels tels que les musées, les théâtres ou les cinémas sont énergivores en raison des grandes superficies à chauffer, à climatiser, à éclairer ou à alimenter en équipements techniques.

Les émissions de GES sont surtout dues  à l'utilisation d'énergie fossile comme le gaz.

La consommation énergétique d’une petite salle de cinéma en périphérie émet environ 24 tonnes de CO2e annuelles, soit 15% de son bilan carbone !

Une scène nationale, quant à elle, peut consommer jusqu’à près de 1 000 MWh (mégawatt par heure) par an d’électricité pour son éclairage, sa climatisation et le fonctionnement de son matériel de scène. En comparaison, une machine à laver consomme seulement 191 kWh par an !

Enfin, les musées et les galeries nécessitent un contrôle climatique strict pour la conservation des œuvres ce qui induit une grosse dépense énergétique.

💡 Bon à savoir : les infrastructures reposent encore trop sur les énergies carbonées, comme le gaz. Malheureusement, la plupart des structures culturelles sont locataires de leurs bâtiments ce qui peut rendre la décarbonation difficile. En se regroupant, les structures peuvent porter leur voix auprès de leur propriétaire ou de leur collectivité. Les réseaux sont aussi le moyen de porter des messages collectifs !

Des initiatives comme l'installation de chaudières à biomasse ou le raccordement au réseau de chaleur de la ville peuvent réduire significativement les émissions comme le montre la Papeteries de Vizille ou le CNAC le centre national des arts du cirque !

L’alimentation, un poste parfois sous-estimé

L'alimentation contribue aux émissions de GES du secteur lors des événements culturels, mais pas que ! Repas collaborateurs, résidences d’artistes, restauration des salles de concert, tournées, beaucoup de lieux et de productions culturelles déploient un catering ou autre food trucks pour rassasier les publics, les artistes et les équipes.

La consommation de viande, en particulier le bœuf, est une source majeure d'émissions. À valeur nutritive équivalente, un repas avec du bœuf relâche autant d’émissions de GES que 13 repas végétariens !

L’étude menée par le projet Déclic sur un 14 salles de concert montre que les achats pour la restauration et le bar représentaient 21% de leurs émissions de GES.

En 2019, le Hellfest a distribué 440 000 litres de bière. Selon le Shift Project, si la bière vendue provient d’un pays voisin et de l’agriculture dite « conventionnelle », son impact carbone s’élève à environ 600 tonnes de CO2e, soit 300 aller-retours Paris-New York !  

Mais ce chiffre descend à environ 450 tonnes de CO2e pour une bière locale et biologique.

En outre, le gaspillage alimentaire et les déchets contribuent à augmenter l'empreinte carbone des événements culturels.

Comment décarboner la culture ?

Vous connaissez désormais les trois plus grands postes d’émission du secteur culturel. Dorénavant, une question s’impose : quelles actions mettre en place pour réduire ses émissions ?

Agir sur la mobilité, l’alimentation et l’énergie, vous permets déjà réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre !

Diminuer l’impact des déplacements

Étude des publics, sensibilisation, réaménagement des plannings ou de la programmation, il existe plusieurs leviers à activer pour réduire les émissions de mobilité :

  • Réaliser une étude de mobilité de son public pour agir au plus juste ;
  • Mettre en place un plan de mobilité pour ses équipes afin de favoriser les mobilités douces (transport en commun, train, vélo, etc.) ;
  • Privilégier le covoiturage, le train voire la visioconférence pour les déplacements professionnels ;
  • Pour les publics, mettre en place des systèmes de covoiturage, de navette, aménager des parkings à vélo sécurisé et faire coïncider les horaires de représentation avec les bus et trains lorsque c’est possible ;
  • Sensibiliser les publics et les artistes aux mobilités douces par des campagnes de communication ;
  • Mettre en place une charte à destination des artistes incluant un engagement à utiliser des transports bas-carbone si cela est possible ;
  • Repenser sa programmation, communiquer avec les autres établissements culturels pour mutualiser les tournées des artistes ;
  • Supprimer le principe d’exclusivité avec les artistes pour diminuer les déplacements longues distances du public ;

Optimiser sa consommation énergétique

Maîtriser la consommation énergétique des infrastructures culturelles lorsqu'on est locataire peut s'apparenter à un défi. Mais là encore vous pouvez agir de différentes manières :

  • Sensibiliser les équipes et bénévoles aux éco-gestes ;
  • Mettre en place des sources d’énergies renouvelables ;
  • Changer les systèmes de chauffage carbonés (comme les chaudières au fioul) et isoler thermiquement les bâtiments ;
  • Pour les locataires, se regrouper pour demander aux acteurs publics ou aux propriétaires d’investir dans la rénovation énergétique des bâtiments culturels ;
  • Encourager les pratiques de production éco-responsable dans les domaines du cinéma et de la production télévisuelle.

Repenser l’alimentation

Avec quelques ajustements logistiques, vous pouvez déjà avoir un impact notable sur le poste alimentaire :

  • Proposer des options alimentaires biologiques, végétales et locales au sein de sa cantine ou lors des événements ;
  • Servir par défaut un repas végétarien et proposer une option carnée ;
  • Limiter l'utilisation de certains produits alimentaires polluants comme le bœuf ou l'avocat ;
  • Afficher l’éco-score des menus ou produits vendus ;
  • Utiliser de la vaisselle réutilisable sans plastique pour le service ;
  • Proposer des doggy-bag pour éviter les déchets alimentaires ;
  • Installer des points d'eau sur les événements, inciter à ramener sa gourde ;
  • Supprimer les bouteilles en plastique ;
  • Consigner le verre ;
  • Proposer les invendus comme dons alimentaires aux associations.

Mais ce ne sont pas les seuls leviers. La force du collectif est une des ressources les plus puissantes !

Agir collectivement pour décarboner durablement

Regrouper ses efforts et mettre en place des initiatives communes sont des moyens redoutables pour diminuer durablement ses émissions. Mais c’est aussi une manière de créer des réseaux et des partenaires sur lesquels s’appuyer !

Mutualiser ses ressources

La mutualisation des ressources permet de partager les coûts, les risques, de créer des dynamiques de solidarité et de profiter de la force du nombre ! Et pour cela, vous pouvez :

  • Création de zone de stockage pour les artistes et leurs oeuvres et le matériel de production ;
  • Mutualisation des scénographies, des décors, de la vaisselle pour le catering, etc. ;
  • Développer des projets de ressourceries comme la Ressourcerie du Cinéma, l'association ArtStock ou RécupScène (plateforme de réemploi de matériel) pour faciliter le partage de ressources, de matériaux et d'éléments de scénographie
  • Acheter collectivement du matériel technique ;
  • S’organiser autour de moyens logistiques communs ;
  • Commandes communes (catering végétarien, bureautique, etc.)

Se rassembler pour un effet de levier

Pour finir, la force du collectif réside dans sa capacité à porter des sujets communs pour mieux faire entendre sa voix. Et pour cela, rien de tel que :

  • Rejoindre un réseau culturel, une association, un label ou une fédération autour des enjeux environnementaux ;
  • Participer à des projets collectifs nationaux (tels que le collectif des festivals ou Arviva) et européens ;
  • Se rassembler autour d’enjeux communs (rénovation énergétique, accessibilité des transports, etc.) pour défendre d’une même voix ses besoins auprès des acteurs concernés.

Ces actions sont une première piste de réflexion, mais la liste n’est pas exhaustive. À vous de créer votre plan d’action climat en fonction de vos besoins et surtout de vos possibilités !

Pour aller plus loin, nous avons rédigé un guide de décarbonation du spectacle vivant. Ce guide est conçu comme un référentiel pour mettre en place votre plan d'action !

Et pour finir

Ce que vous devez retenir, c'est que les structures culturelles peuvent minimiser leur impact carbone grâce à quatre leviers principaux :

  • La mutualisation des ressources ;
  • La végétalisation de l'alimentation ;
  • L’incitation aux mobilités douces ;
  • La fédération pour porter sa voix auprès des acteurs publics et privés (par exemple les collectivités ou les entreprises de transport en commun)

Pour décarboner la culture, le dialogue est l'atout le plus puissant. Un dialogue entre tous les acteurs culturels : structures, spectateurs, artistes et pouvoirs publics.

Pourquoi ? Pour mutualiser les efforts, pour avancer plus vite, main dans la main et pour agir le plus efficacement possible.

Et pour aller plus loin, nous avons réuni six acteurs du secteur culturel lors d’un webinaire pour parler leviers d’action et retours d’expériences !

L’association Arviva met aussi à disposition des structures culturelles beaucoup de ressources pour se former aux enjeux climatiques, calculer son bilan carbone et construire son plan d’action climat.

Sinon, nous sommes des expert-es du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 organisations, dont 50 dans le secteur culturel ! Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

Sources

(1) Chiffres Clés 2023 de la culture et de la communication

(2) Décarbonons la culture ! Shift Project

(3) Décarbonons le live collectivement

(4) Stratégie Climat 2019-2030 du Périscope

(5) RAPPORT D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL - PBA LILLE

(5) Guide de décarbonation du spectacle vivant

Article
Décarbonons la culture, pourquoi et comment ?

Pourquoi décarboner le secteur culturel ? Quels sont les défis et les solutions concrètes pour une culture décarbonée ? Réponses dans cet article.

Auguste BASSET
Temps de lecture
0
14/6/24
Margaux Proffit
Gauthier LAFFONT
Constance Bassouls

Vous avez des questions sur la transition écologique et ESG ?

Échangez avec nos experts