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  • Pauline Tatout

Impact environnemental des produits cosmétiques : L'empreinte carbone des produits cosmétiques

Environ 383 milliards USD, c’est la part de revenus mondiaux générés par les produits cosmétiques en 2020. D’après le Zion Market Research, cette part devrait augmenter de 5,5% de 2021 à 2028. Or, dans ce secteur, la France est le premier exportateur mondial et le pays européen qui investit le plus. C’est pourquoi, la France se positionne comme étant l’un pays vecteur de la transition écologique dans le domaine des cosmétiques.


Vous vous demandez quel est l’impact de l'industrie des cosmétiques et surtout comment le réduire ? Alors restez pour lire la suite de cet article !



Quelle est l’empreinte carbone des produits cosmétiques ?

Il existe très peu de données concernant l’empreinte carbone de l’industrie cosmétique. D’après le cabinet de conseil Quantis, elle représenterait 0,5 à 1,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Néanmoins, ces chiffres sont à prendre avec précaution. Ces données sont issues d’analyses de cycle de vie (ACV), réalisées par de grosses entreprises qui ont été extrapolées. Les plus petites entreprises n’ont généralement pas encore pris part dans ces calculs à cause du coût lié à ces estimations.

Afin de comprendre ces chiffres, il est important de connaître la part d’émission de chaque étape du cycle de vie des produits cosmétiques. Cela permettra par la suite d’identifier les leviers d’action à mettre en place pour minimiser l’empreinte carbone de l’industrie cosmétique.


Quels sont les principaux postes d’émissions de l’industrie cosmétique ?

La part d’émissions de GES de chaque poste est répertoriée dans le tableau suivant :


Empreinte carbone des produits cosmétiques - Analyse de cycle de vie des produits cométiques - Part des émissions part segment du cycle de vie des produits cosmétiques
Répartition des émissions de GES selon le segment du cycle de vie des produits cométiques (source : Quantis)


Attention ⚠ :

Les émissions de GES des produits cosmétiques viennent principalement de l'eau chaude utilisée lors du rinçage des produits. Néanmoins, nous pouvons considérer qu’il revient à l’industrie cosmétique de sensibiliser les consommateurs aux bonnes pratiques d’utilisation de leurs produits (eau moins chaude, moins de temps sous la douche…).


Par la suite, nous nous intéresserons à deux postes d’émissions de l’industrie cosmétique à titre d’exemple. Le but est de mieux comprendre ces sources d’émissions de GES : la production et l’extraction des matières premières et les emballages.


Émissions de gaz à effet de serre liées aux ingrédients des produits cosmétique

Composition des produits cosmétiques

Généralement, les produits cosmétiques sont composés d’une phase hydrophile (eau et glycérine) et d’une phase lipophile (silicones, huile végétale ou minérale...). Dans la composition, on retrouve également des tensioactifs, des ingrédients actifs, des additifs, des conservateurs, des antioxydants et des colorants. Qu'ils soient d'origine naturelle ou synthétique, la production de ces ingrédients est généralement à l'origine d'émissions de GES.


Empreinte carbone de la phase lipophile

Prenons l’exemple de la phase lipophile, et plus particulièrement, des huiles utilisées dans la plupart des cosmétiques. Ces huiles peuvent être d’origine minérale ou végétale.


Huiles minérales des cosmétiques

Pour les huiles d’origine minérale, elles sont issues de la pétrochimie, c’est-à-dire du pétrole, une énergie fossile non renouvelable. De plus, elles sont obtenues par distillation, ce qui nécessite une source de chaleur libérant de grande quantité de GES. Enfin, ces huiles minérales ne sont pas biodégradables, ce qui alourdit l'impact environnemental des produits cosmétiques.

Huile végétale des cosmétiques

Si l’on se tourne vers les huiles végétales, le bilan est bien meilleur. Elles sont produites à base de végétaux tels que le tournesol, l’amande douce ou encore la noix de coco. Les végétaux sont pressés à froid ce qui limite grandement l’impact environnemental des produits cosmétiques. De plus, elles sont biodégradables.

Néanmoins, leur impact reste nuancé et dépend de la matière première utilisée et du mode de production.

Une huile produite via une agriculture intensive, ayant recours à des produits chimiques présente un moins bon bilan qu’une huile issue d’une agriculture plus raisonnée. De même, une huile composée de végétaux produits localement aura un impact plus faible.


Émissions de gaz à effet de serre liées aux emballages

Les emballages sont responsables de 20% des émissions de GES des produits cosmétiques. C’est le deuxième poste d’émissions le plus important. On constate souvent que les produits cosmétiques sont suremballés, avec un emballage primaire surmonté d'un emballage secondaire. De plus, ces emballages sont rarement recyclables ou réutilisables, ce qui constitue une source de pollution supplémentaire et alourdit l'impact environnemental des produits cosmétiques.


Finalement, l’industrie cosmétiques présente un impact carbone assez faible devant d’autres industries, mais il ne faut pas le négliger. Dans la lutte contre le changement climatique, chaque effort compte, c’est pourquoi chaque effort de l'industrie cosmétique est important !

Maintenant, vous vous demandez comment diminuer l’empreinte carbone de l’industrie cosmétiques ? Alors, ne ratez pas la seconde partie de cet article !


Quels leviers d’actions pour une décarbonation du secteur de la cosmétique ?

Il faut avant tout prendre conscience qu’il est impossible de créer un produit zéro carbone, le but est de minimiser son impact. Ainsi, afin de minimiser cet impact, il est important de commencer par l’évaluer en réalisant un bilan carbone. Ce dernier permettra de mettre en lumière les postes d’émissions les plus significatifs afin de les minimiser. Pour mieux comprendre quels leviers d’actions il serait possible de mettre en place, nous vous proposons quelques exemples :


Leviers d’action pour minimiser l’impact des ingrédients des cosmétiques

Il existe divers moyens de diminuer l’impact du secteur de la cosmétique, alors pourquoi ne pas les mettre en œuvre ?

Optimiser la formulation du produit cosmétique

Il est possible d’agir à plusieurs niveaux concernant les ingrédients. Tout d’abord, il s’agit d’optimiser la formulation du produit cosmétique avec des ingrédients à faible impact. Pour cela, les entreprises peuvent faire appel à la recherche et développement afin de développer des formules plus éco-responsables. Par exemple, nous l’avons vu précédemment, les huiles végétales ont un moindre impact devant les huiles minérales. Il est donc intéressant de favoriser les huiles végétales dans la formulation des produits cosmétiques.

Choisir ses fournisseurs de matière première

Il est également important de bien choisir ses fournisseurs et d’établir un dialogue avec eux afin de garantir l’origine des matières premières. Pour s’assurer de l’origine de vos ingrédients, vous pouvez par exemple choisir des fournisseurs certifiés par des labels.

Il existe notamment deux labels mis en place par COSMO (organisation indépendante à but non lucratif, qui promeut des produits cosmétiques plus naturels et respectueux de l’environnement) :

  • le label COSMO NATURAL qui assure des produits cosmétiques respectueux de l’environnement et essentiellement naturels

  • le label COSMO ORGANIC qui assure des produits cosmétiques issus de l’agriculture biologique


Leviers d’action pour réduire les emballages des cosmétiques

la règle des 3R : Réduire, Recycler et Réutiliser

Réduire les emballages des produits cosmétiques
Minimiser l’utilisation de matières pour les emballages des produits cosmétiques

Réduire les emballages, c’est réduire l’utilisation de matières pour leur production. L’éco-conception du packaging permet d’optimiser la composition de l’emballage et d’utiliser le moins de matière possible.

Supprimer les emballages des produits cosmétiques

Il faut commencer par éviter les emballages secondaires, c’est-à-dire ceux qui ne servent pas à la protection/conservation du produit. Toujours dans une démarche de réduction, il est possible de penser à la suppression de l’emballage principal. Pour cela, il faudra repenser la formule pour proposer un produit cosmétique sous forme solide ou proposer un produit « en vrac ».

Recycler les emballages
Etude de la recyclabilité

Lors du choix de l’emballage, il est important de penser à sa recyclabilité. Pour en savoir plus à ce sujet, CITÉO a mis en place un nouvel outil : TREE (pour Test de Recyclabilité des Emballages) permettant d’évaluer la recyclabilité d’un emballage. Néanmoins, il faut également retenir que le processus de recyclage n’est pas toujours infini et peut être énergivore. Ainsi, il faut penser à l’associer aux autres points de ce paragraphe pour optimiser l'empreinte environnementale des emballages des produits cosmétiques.

Sensibiliser au recyclage

Concernant le recyclage, il est également important de sensibiliser les consommateurs. D’après CITEO, 51% des consommateurs trient systématiquement leurs emballages. Néanmoins, parmi les articles les moins triés, on retrouve des articles de cosmétiques tels que les déodorants en roll-on ou les flacons de vernis à ongle.

Réutiliser les emballages

La réutilisation des emballages peut se faire à plusieurs degrés. Prenons l’exemple du shampoing :

  • La recharge. Il s’agit de proposer le shampoing dans un emballage plus léger et flexible que les bouteilles de shampoing. C’est ensuite à l’utilisateur de verser sa recharge dans son ancienne bouteille.

  • La formule solide. L’utilisateur place une pastille dans la bouteille de shampoing et ajoute de l’eau pour obtenir le produit fini.

  • Le Do It Yourself. Certaines enseignes proposent des matières premières brutes permettant aux consommateurs de créer lui-même son produit.

Proposer un emballage réutilisable, c’est adapter sa formulation à son packing, mais c’est aussi choisir d’impliquer le client dans la démarche de réduction de l'empreinte environnementale des produits cosmétiques.


Ces démarches concernant les emballages demandent un gros travail d’éco-conception. Pour vous guider dans cette démarche, le SPICE (Sustainable Packaging Initiative for CosmEtics) a lancé un outil, le SPICE Tool. C’est un outil qui a permis la création d’un référentiel de mesure de l'impact environnemental des emballages grâce à 16 indicateurs environnementaux dont les émissions de GES.


Les leviers de décarbonation des industries cosmétiques sont nombreux et relèvent majoritairement de l’éco-conception. Cependant, il est avant tout nécessaire de connaître l’empreinte carbone du produit étudié. Une fois l’étape d’éco-conception réalisée, il restera toujours une empreinte carbone minimale au produit que l’on peut choisir de compenser ou non à travers des projets durables, des dons ou toute autre compensation à caractère positif pour l’environnement. Mais, attention, ces compensations sont des solutions de dernier recours.


Les cosmétiques durables, une "tendance" à ne pas manquer ?

L’industrie de la cosmétique est riche en innovations. De nombreuses enseignes se sont lancées dans la quête aux produits les plus durables possibles. Cette « tendance » s’est particulièrement accentuée depuis la crise sanitaire du Covid-19. En effet, le rayon des produits cosmétiques s’agrandit ; on y retrouve des produits plus naturels, plus respectueux de l’environnement, des animaux ou encore du corps tels que les produits cosmétiques bio. Ainsi, décarboner l’industrie des cosmétiques devient plus qu’un enjeu environnemental, c’est également devenu un fort outil marketing.



Comment initier la transition bas carbone dans le secteur des cosmétiques ?

Cet article vous a convaincu et vous souhaitez initier une transition bas carbone dans votre entreprise ? WeCount est là pour vous aider dans votre transition !

Comment ? En vous proposant proposant des programmes collectifs d’accompagnement à la transition bas-carbone. Nous sommes convaincus que c’est en collaborant entre elles que les entreprises pourront trouver des solutions efficaces de décarbonation.













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