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Loi Omnibus sur la CSRD : derniers éléments et que faut-il en retenir ?

La Commission européenne a récemment adopté un ensemble de propositions (appellé Omnibus) visant à simplifier la réglementation CSRD. WeCount fait le point sur les dernières annonces !

Caroline GAIDON
28/4/25

Le 26 février 2025, la Commission européenne a présenté un ensemble de propositions législatives connu sous le nom de paquet Omnibus. Son objectif : simplifier le cadre de la CSRD et réduire la charge administrative pour les entreprises européennes.

Derrière cette volonté de simplification, la Commission entend renforcer la compétitivité des acteurs économiques tout en maintenant le cap du Pacte vert pour l’Europe.

Quels sont les changements concrets proposés ? Quels impacts pour votre entreprise, vos obligations, ou vos travaux déjà engagés ? Et surtout, comment continuer à avancer dans un contexte en évolution ?

👉 Dans cet article, nous vous proposons une synthèse claire et actualisée des mesures annoncées et nos conseils pour piloter sereinement et efficacement votre stratégie ESG, quel que soit votre niveau de maturité.

🆕 Les experts CSRD de WeCount mettrons régulièrement à jour cet article pour vous tenir au courant des évolutions. 

En bref📑

Ce qui a été adopté :

  • La proposition “stop-the-clock”. Le 3 avril 2025, le Parlement Européen vote le report de deux ans l’application de la directive CSRD pour les entreprises de la vague 2 et les PME de la vague 3, ainsi que d’un an la mise en œuvre de la directive CSDDD pour les plus grandes entités.

Ce qui ne change pas :

  • L’analyse pour la double matérialité pour les entreprises éligibles.

Ce qui est en cours de discussion : 

  • La réduction de 80% du nombre d’entreprises soumises aux obligations en augmentant les seuils d’éligibilité ;
  • L’allègement de certaines normes (ex. suppression des informations sectorielles) ;
  • La réduction des points de données avec une priorisation des points de données quantitatifs ;
  • Les exigences réduites sur la chaîne de valeur (“Value Chain Cap”) : les entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de leurs fournisseurs (-1000 employés) des données allant au-delà du standard VSME.

Les prochaines étapes :

CSRD : ce qui change concrètement

Parmi les annonces phares de la commission européenne, il est annoncé d'ici la fin de son mandat actuel (2024-2029) une réduction d'au moins 25 % des charges administratives, voire 35 % pour les PME.

Cette initiative repose sur plusieurs mesures concrètes dans des domaines clés tels que la finance durable, la due diligence diligence raisonnable en matière de durabilité, la taxonomie européenne, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) et les programmes d'investissement européens.

L'une des réformes majeures concerne la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la taxonomie européenne.

CSRD : Un report des échéances avec un nouveau calendrier d’application

Le 3 avril 2025, le Parlement européen a adopté la proposition “Stop-the-Clock” du paquet Omnibus, actant ainsi un report de deux ans des obligations de reporting pour les entreprises concernées.


Voici le nouveau calendrier d’application :

  • Vague 1 - Grandes entreprises cotées : maintenu, publication en 2025 (exercice 2024) ;
  • Vague 2 - Grandes entreprises non cotées : report, publication en 2028 (exercice 2027) ;
  • Vague 3 - PME cotées : report, publication en 2029 (exercice 2028) ;
  • Vague 4 - Sociétés non-européennes : maintenu, publication en 2028 (exercice 2027).

Que reste-t-il à négocier ? 

Dans les prochains mois, le Parlement européen devra se prononcer sur plusieurs évolutions proposées dans le cadre de la directive dite "Content", issue du projet Omnibus.

Parmi les sujets discutés : les seuils d’application, le périmètre des normes ESRS, le niveau d’assurance exigé et les modalités de reporting de la taxonomie verte.

A retenir, tant que rien n’est adopté, rien ne change et c’est le cadre actuel qui s’applique.

Le relèvement des seuils d’éligibilité

En relevant les seuils d’éligibilité de la CSRD, la Commission européenne entend réduire drastiquement le nombre d’entreprises concernées jusqu’à 80 % de moins.

Si cette proposition est adoptée, seules resteraient soumises à l’obligation de reporting :

  • Vague 1 : Les EIP européennes (Entités d'Intérêt Public), il s'agit principalement des entreprises cotées, des banques et des compagnies d'assurances comptant plus de 1000 salariés ;
  • Vague 2 : Les grandes entreprises de l’UE non cotées, dès lors qu’elles emploient au moins 1 000 personnes et dépassent 50 M€ de chiffre d’affaires ou 25 M€ de total de bilan ;
  • Les sociétés non européennes réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 450 M€ dans l’UE, à condition qu’elles possèdent :

      • soit une filiale significative (250 salariés, 50 M€ de CA ou 25 M€ de bilan) ;

      • soit une succursale (réalisant plus de 50 M€ de chiffre d’affaires net dans l’Union).

Les autres entreprises moins de 1 000 salariés resteraient en dehors du périmètre obligatoire, mais pourraient s’engager sur une base volontaire. Pour cela, elles disposeraient du cadre simplifié VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs), pensé spécifiquement pour accompagner leur transition.

Voici un récapitulatif des changements proposés :

La simplification des normes ESRS

L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), à l’origine des normes ESRS actuellement utilisées dans le cadre de la CSRD, a été officiellement mandaté par la Commission européenne pour proposer une simplification du socle initial des ESRS. Cet avis est attendu d’ici le 31 octobre 2025. 

L’objectif de cette mission : alléger les obligations de reporting tout en maintenant la cohérence avec les exigences européennes et internationales.

Les pistes envisagées incluent :

  • Une suppression des points de données les moins nécessaires à l’atteinte des objectifs de l’Union Européenne ;
  • Une priorisation des points de données quantitatifs ;
  • Une distinction claire entre points de données obligatoires et volontaires, sans nuire à l'interopérabilité avec les normes mondiales d'information et sans préjudice à l’analyse de double matérialité de l’entreprise ;
  • Le suppression des normes sectorielles.

La restriction du périmètre de la chaîne de valeur

La directive Omnibus introduit un principe de limitation baptisé « Value Chain Cap », destiné à éviter une surcharge de demandes d’informations auprès des partenaires en amont ou en aval. 

Concrètement, les entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de leurs fournisseurs de moins de 1 000 salariés des données allant au-delà du standard VSME

Ce changement marque une volonté claire de réduire l’effet de cascade sur les petites structures (fournisseurs, sous-traitants, partenaires) et d’encadrer les obligations de reporting pour les rendre plus proportionnées. 

Assurance limitée : une vérification moins stricte des données

Le projet Omnibus confirme le maintien d’une assurance limitée sur les données de durabilité publiées, écartant ainsi la montée en charge vers une assurance raisonnable, plus contraignante. 

Cette évolution, redoutée par certaines entreprises pour son coût et sa complexité, est donc suspendue. L’assurance limitée devrait s’appliquer au moins pour les trois premières années. 

Une manière de limiter les freins à la mise en conformité, tout en laissant aux entreprises le temps de structurer leurs pratiques.

Assouplissement de la taxonomie verte

Avec le projet Omnibus, la taxonomie verte européenne serait désormais réservée aux grandes entreprises, en cohérence avec le nouveau périmètre de la CSRD. 

Concrètement, seules les structures affichant un chiffre d’affaires supérieur à 450 M€ resteraient soumises à l’obligation de déclaration. 

Pour les autres, la contribution deviendrait volontaire. 

Le texte introduit également plus de souplesse dans la manière de déclarer :

  • Réduction estimée à 70% de la charge de reporting ;
  • Possibilité de rendre compte des activités partiellement alignées ;
  • Introduction d’un seuil de matérialité avec une exemption d’analyse pour les activités représentant moins de 10 % du CA, Capex ou Opex ;
  • Révision du DNSH (Do No Significant Harm) et clarifications attendues sur les critères liés à la pollution et aux substances chimiques.

Retrouvez ci-dessous les principaux ajustements : 


Qu’en est-il de la CS3D et de la CBAM ?

CS3D : ce qui change concrètement ‍

Tout comme pour la CSRD, l’adoption de la directive “stop-the-clock” du 3 avril par le Parlement Européen valide le report d’un an de l’application des nouvelles obligations pour les plus grandes entreprises, fixant ainsi l’échéance à 2028.

Pour le reste, voici ce que visent les réformes pour la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D) :

  • Alléger les exigences de contrôle, notamment en concentrant l'attention sur les partenaires commerciaux directs ;
  • Réduire la fréquence des évaluations périodiques, qui passeront d'une évaluation annuelle à une évaluation quinquennale ;
  • Limiter les obligations imposées aux PME dans la cartographie de la chaîne de valeur ;
  • Harmoniser les exigences à l'échelle européenne pour assurer une concurrence équitable entre les entreprises des différents États membres et réduire les coûts de mise en conformité ;
  • Reporter d'un an l'application des nouvelles obligations pour les plus grandes entreprises, fixant ainsi l'échéance à juillet 2028.

Voici un résumé des évolutions clés concernant la CS3D :

Un CBAM simplifié, les PME retirées du dispositif

Concernant le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM), la Commission propose plusieurs simplifications importantes :

  • L'introduction d'un seuil annuel de 50 tonnes par importateur, exemptant ainsi environ 90 % des importateurs, principalement des PME, des obligations du CBAM,
  • Une rationalisation des obligations de reporting et des règles de calcul des émissions incorporées,
  • Un renforcement des règles de contrôle pour éviter les contournements et abus,
  • Une préparation à l'extension du CBAM à d'autres secteurs couverts par le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS).

50 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour les entreprises 

Outre la simplification réglementaire, la Commission européenne propose des ajustements aux programmes d'investissement tels qu'InvestEU et l'EFSI.

Selon la commission, ces ajustements vont amener à :

  • Une augmentation des capacités d'investissement grâce à l'utilisation des retours sur investissements passés et l'optimisation des fonds encore disponibles,
  • La mobilisation de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés supplémentaires,
  • Un soutien accéléré aux projets innovants en lien avec la compétitivité, la transition écologique et la formation,
  • Une simplification des démarches administratives pour les PME et les intermédiaires financiers, générant ainsi une économie de 350 millions d'euros en coûts administratifs.

Quelles sont les prochaines étapes pour Omnibus ?

Avant de devenir réalité, les mesures proposées dans le cadre du paquet Omnibus devront encore franchir plusieurs étapes. 

Dans les mois à venir, le Parlement européen se prononcera sur la directive dite “Content”, qui regroupe les principales évolutions envisagées : rehaussement des seuils d’application de la CSRD, révision du périmètre des normes ESRS, maintien de l’assurance limitée, ou encore allègement du reporting lié à la taxonomie verte, et des obligations de la CS3D.

En parallèle, la Commission européenne a mandaté l’EFRAG pour proposer une simplification du socle initial des normes ESRS. Un avis technique est attendu d’ici le 31 octobre 2025, en vue de rendre le cadre plus accessible. Le vote final du Parlement sur l’ensemble du texte est annoncé pour le second semestre 2025, suivi d’une transposition nationale à prévoir en France via une loi ou une ordonnance.

Même si la Commission pousse pour une adoption rapide, le processus législatif complet pourrait s’étendre sur plus d’un an. D’ici là, le cadre actuel demeure applicable. ll est donc recommandé de continuer sa trajectoire et ses travaux CSRD, dans l’attente des décisions finales et de leur mise en œuvre concrète. Suite au prochain épisode. 👀‍

CSRD, Omnibus : Nos conseils pour bien avancer 

Pour beaucoup d’entreprises, les annonces autour de la loi Omnibus ont semé le flou, parfois jusqu’à créer un sentiment de blocage.

Pas de panique. C’est justement le bon moment pour faire le point, sortir d’une logique de conformité subie ou d’une simple contrainte réglementaire pour envisager les exigences ESG comme un véritable levier de performance.

Quel que soit votre point de départ, il existe des solutions pour avancer à votre rythme. 

Déjà, la première chose à retenir c’est que tant que le texte n’est pas voté puis transposé, le cadre actuel reste pleinement en vigueur.

Pour le reste, voici nos conseils.

Pour les entreprises de la vague 2 et vague 3

Un report ne signifie pas un abandon.

C’est ce que rappelait Camille Fant, Directrice RSE d’Akeneo et alumni de WeCount, lors de notre dernier webinar consacré à la CSRD (11mn 55s).

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👉 [Voir le replay du webinar]

Comme Camille, vous disposez désormais de deux années supplémentaires pour vous approprier les enjeux ESG et structurer, à votre rythme, un reporting de durabilité solide. Pour tirer pleinement parti de ce délai, voici nos recommandations :

  • Utilisez le report de date comme une occasion pour étaler la démarche dans le temps, poursuivez la structuration de votre reporting sur la base du cadre actuel, en ciblant les dimensions les plus pertinentes et accessibles pour votre organisation.
  • Simplifiez l’approche de la double matérialité, en commençant par votre périmètre direct et vos parties prenantes internes, tout en respectant les principes clés.
  • Mobilisez l’ensemble des directions, en inscrivant les enjeux ESG dans une logique de performance partagée, au service du projet d’entreprise.
  • Faites-vous accompagner, des structures spécialisées comme WeCount peuvent vous aider à formaliser votre trajectoire. En cinq mois, il est possible de lancer la dynamique CSRD, former vos équipes, réaliser votre double matérialité et cadrer votre stratégie de collecte.
  • Appuyez-vous sur des outils CSRD et de reporting adaptés, simples et conçus pour les besoins opérationnels des équipes. La plateforme développée par WeCount vous permet de structurer votre rapport, suivre vos plans d’action et mobiliser l’ensemble de vos parties prenantes.
  • Utilisez des cadres reconnus, comme ACT Pas-à-Pas, une méthode développée par l’ADEME et utilisée dans nos accompagnements, pour structurer une stratégie climat robuste, alignée avec les attendus de la CSRD.

Pour les entreprises non éligibles

Malgré le remue-ménage des derniers mois, la CSRD reste une avancée majeure au service du Green Deal européen, qui vise la neutralité climatique d’ici 2050. Elle offre un cadre de transparence renforcée sur les impacts sociaux et environnementaux des entreprises, avec des informations plus fiables et comparables pour les investisseurs, les consommateurs et les autres parties prenantes.



Même si votre entreprise n’est pas – ou ne sera plus – soumise à ces obligations, il existe de nombreuses raisons importantes de continuer à se préoccuper de cette évolution réglementaire et in fine, de s'engager dans la publication d’un reporting de durabilité :

  • Anticiper la pression de la chaîne de valeur et l’effet de ruissellement. Même non soumise directement, votre entreprise peut être indirectement concernée par les exigences de durabilité des grands donneurs d’ordres et entreprises soumis à la CSRD ou à la VSME ;
  • Accéder à des financements verts, à des taux bonifiés. Les investisseurs et les assureurs intègrent de plus en plus les critères ESG et peuvent proposer des conditions plus favorables aux entreprises engagées ;
  • Se différencier sur le marché. De plus en plus d'appels d'offres incluent des critères RSE. Une démarche ESG structurée améliore la compétitivité et l'accès à de nouveaux marchés ;
  • Répondre aux attentes croissantes des acteurs économiques (investisseurs, assureurs, consommateurs). Ignorer ces attentes peut entraîner un désengagement de ces parties prenantes ;
  • Renforcer la marque employeur. La sensibilité aux sujets ESG est forte chez les jeunes générations. Une démarche de durabilité facilite l'attraction et la rétention des talents.

Et si vous ne savez pas par où commencer, voici quelques conseils pour avancer concrètement :

  • Utilisez l’exercice de double matérialité pour comprendre vos enjeux stratégiques ;
  • Appuyez-vous sur un cadre adapté, comme la VSME, pour poser les premières bases, structurer votre démarche et identifier les indicateurs utiles.
  • Observez les pratiques des entreprises déjà soumises à la CSRD pour anticiper les données et les attentes susceptibles de vous être transférées.
  • Impliquez l’ensemble des directions pour créer une dynamique collective autour des enjeux ESG — la durabilité se pilote à plusieurs.
💡 Bon à savoir : La Commission européenne prévoit de publier d’ici juin 2025 une recommandation officielle sur l’usage volontaire du standard VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs), renforçant ainsi son rôle de cadre de référence pour les entreprises de moins de 1 000 salariés non soumises à la CSRD.

Pensé comme un standard simplifié de reporting ESG, la VSME repose sur un module de base de 11 indicateurs clés, permettant à l'entreprise d'identifier ses enjeux ESG prioritaires et de valoriser son engagement dans la transition. 

En conclusion : attendre ou continuer ?

Ces réformes de la commission sont une étape décisive pour simplifier les contraintes administratives pesant sur les entreprises et renforcer la compétitivité de l'Union européenne. Néanmoins, le risque est de prendre le chemin de la facilité et de ralentir la transition écologique en mettant en péril nos objectifs de décarbonation.

Attention à ne pas confondre simplification et ralentissement. Le risque serait de céder à la facilité et de freiner collectivement la transition écologique, au détriment de nos objectifs de décarbonation.

Chez WeCount, nous restons convaincus que la CSRD, même aménagée, demeure un cadre essentiel pour structurer, harmoniser et crédibiliser le reporting ESG, y compris pour les entreprises volontaires non soumises à l’obligation réglementaire. C’est un socle commun pour avancer, progresser, et rendre visible l’engagement de chacun.

👉 Vous vous interrogez sur la suite, le bon rythme ou les bons outils pour structurer votre stratégie ESG ? Que vous soyez directement concerné par la CSRD ou non, notre équipe peut vous accompagner pour transformer ces enjeux en leviers concrets de pilotage, de performance et de mobilisation. Contactez-nous pour en parler !

Sources

Commission simplifies rules on sustainability and EU investments, delivering over €6 billion in administrative relief, 26 février 2025

Proposal for a DIRECTIVE OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL on Corporate Sustainability Due Diligence and amending Directive (EU)

EFRAG - About sustainability reporting

EFRAG launches a public call for input on ESRS Set 1 Revision

CSRD : premiers retours d'expériences d'entreprises qui publient en 2025

CSRD, devoir de vigilance : les députés européens votent le report des directives

Portail RSE - Espace CSRD

Portail RSE - VSME : comprendre les normes volontaires

Directive CSRD, définition et plan d'actions

Vous avez sûrement entendu parler de la CSRD, cette directive qui agite le monde de l’entreprise. Qui est concerné ? Quelles sont les conséquences pour votre entreprise ? Voici ce qu'il faut retenir.

Marine FOUQUET
26/9/24

La directive CSRD, en vigueur depuis janvier 2024, impose aux entreprises européennes un nouveau cadre de reporting extra-financier, structuré autour de la durabilité (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance – ESG).

Le 26 février 2025, la Commission européenne a présenté un ensemble de propositions législatives connu sous le nom de paquet Omnibus. Son objectif est de simplifier le cadre CSRD en allégeant la charge administrative pour les entreprises.

Mais attention : même si le projet Omnibus est un véritable chamboule tout pour la CSRD, il ne change pas la direction à suivre. Derrière les ajustements techniques ou les reports, les attentes des parties prenantes en matière de durabilité s’intensifient. Reporter sa stratégie serait une erreur. Le bon moment pour avancer, c’est maintenant.

Vous voulez comprendre la CSRD, savoir si vous êtes concerné et comment vous préparer ?

👉 Découvrez l’essentiel du reporting de durabilité, les impacts de la loi Omnibus et nos conseils pour agir, que vous soyez éligible ou non.

CSRD et loi Omnibus : où en est-on ?

Le 3 avril 2025, le Parlement européen a adopté la directive “Stop-the-Clock”, actant un report de deux ans pour certaines entreprises.

Mais attention : les autres mesures proposées (rehaussement des seuils d’éligibilité, simplification des normes ESRS, allègement du reporting sur la taxonomie verte...) sont encore en discussion

D’ici là, le cadre actuel reste applicable.

📌 Les derniers éléments à retenir :

  • Stop the Clock validé : report de 2 ans pour les vagues 2 (publication en 2028, exercice sur 2027) et 3 (publication en 2029, exercice sur 2028) de la CSRD, et 1 an pour la directive CS3D.
  • En cours de discussion : relèvement des seuils d’éligibilité, simplification des normes ESRS, restriction du périmètre de la chaîne de valeur, niveau d’assurance limité maintenu, assouplissement du reporting de la taxonomie verte.
  • Prochaines étapes : vote final sur le contenu des textes du Parlement européen sur le 2e semestre 2025 et publication de l’EFRAG sur la simplification des normes ESRS d’ici fin octobre 2025.
  • La directive Omnibus doit encore être votée et transposée par la France, ce qui repousse son application potentielle à 2026-2027. D’ici-là : c’est le cadre actuel qui s’applique.

📊 Tableau récapitulatif des principales modifications proposées dans le paquet Omnibus. 👉 Pour un état des lieux complet des mesures en débat et leurs impacts, consultez notre article dédié à la CSRD et la loi Omnibus.

Sujet Cadre en vigueur Modifications proposées (Omnibus)
Seuil d'application Application aux grandes entreprises européennes (+250 salariés, 40M€ CA, 20M€ bilan) et aux entreprises non européennes (+150M€ CA UE) avec une succursale ou filiale importante. Rehaussement du seuil d'application pour les entreprises non européennes (+450M€ CA UE) et ajustement des conditions concernant la filiale ou succursale.
Normes ESRS Application des normes européennes de reporting de durabilité (ESRS) telles que définies par l'EFRAG. Allègement de certaines obligations pour les entreprises non européennes par rapport aux ESRS standards.
Double matérialité Obligation d'analyse de double matérialité : impact sur l'environnement et impact financier. Clarification sur la possibilité de reporter certains éléments si l'information n'est pas disponible raisonnablement.
Audit Obligation d'audit limité des informations extra-financières dès l'entrée en application de la CSRD. Possibilité de reporter l'obligation d'audit dans certains cas spécifiques pour les entreprises non européennes.
Implication dans la chaîne de valeur Obligation de collecter et de publier des données issues de la chaîne de valeur. Introduction de flexibilités pour la collecte des données de la chaîne de valeur, en fonction de la disponibilité raisonnable des informations.
Taxonomie verte Publication des informations sur les activités alignées à la taxonomie verte obligatoire pour toutes les entreprises concernées par la CSRD. Allègement des obligations de publication pour certaines entreprises non européennes en lien avec la taxonomie verte.

Directive CSRD, définition et grands principes

Qu'est-ce que la CSRD ?

La CSRD (ou Corporate Sustainability Reporting Directive) est une nouvelle directive européenne entrée en vigueur en janvier 2024. L’objectif est de rendre l’information sur la durabilité plus transparente et plus accessible pour les investisseurs.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Green Deal européen, le pacte vert pour l’Europe, qui ambitionne de faire de l’Union européenne le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050.

💡 Bon à savoir : La durabilité concerne les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle implique une utilisation responsable des ressources terrestres et la construction d’une société viable et juste.

Cette directive standardise les pratiques en matière de rapport ESG. Elle améliore aussi la fiabilité des informations publiées. La CSRD hisse le reporting de durabilité au même niveau d’importance que le reporting financier pour en faire un des piliers de performance de l’entreprise.

CSRD, qui est concerné et quand ?

Calendrier d’application (après adoption de la directive “Stop the Clock” du 3 avril 2025)

Types d’entreprises Calendrier avant Omnibus Calendrier adopté
Vague 1 : EIP / Grandes entreprises cotées (>500 salarié·es) Publication en 2025 sur l’exercice 2024 Pas de changement
Vague 2 : Grandes entreprises non cotées Publication en 2026 sur l’exercice 2025 Publication en 2027 sur l’exercice 2026
Vague 3 : PME cotées Publication en 2027 sur l’exercice 2026 Publication en 2029 sur l’exercice 2028 (avec option de report d’un an)
Vague 4 : Entreprises non européennes (>150 M€ CA UE) Publication en 2029 sur l’exercice 2028 Publication en 2030 sur l’exercice 2029

Le relèvement des seuils d’éligibilité est en cours de discussion. Si adopté, près de 80 % des entreprises actuellement concernées sortiraient du périmètre obligatoire. À date, la CSRD s’applique selon le seuil initial :

Seuil d’application Cadre en vigueur Modifications proposées (Omnibus)

Vague 1

Grandes entreprises cotées (entités d’intérêt public) déjà soumises à la NFRD.

+500 salariés.

Pas de changement.

Vague 2

Grandes entreprises non cotées remplissant 2 des 3 critères suivants :

+250 salariés en moyenne, 40 M€ de CA net ou 20 M€ au total bilan.

Relèvement des seuils :

+250 salariés en moyenne, 50 M€ de CA net ou 25 M€ au total bilan.

Vague 3

PME cotées sur un marché réglementé de l’UE :

+10 salariés, 700 K€ de CA net ou 350 K€ au total bilan.

Relèvement des seuils :

+50 salariés, 10 M€ de CA net ou 5 M€ au total bilan.

Vague 4

Entreprises non européennes ayant un CA >150 M€ dans l’UE et une succursale ou filiale générant >40 M€ de CA.

Relèvement du seuil de CA dans l'UE : >450 M€.

Conditions ajustées pour la succursale ou la filiale :

Succursale générant >50 M€ de CA OU filiale dépassant 2 des 3 critères suivants : 250 salariés, 50 M€ de CA net ou 25 M€ au total bilan.

Et pour les entreprises non assujetties ? Les entreprises en dehors du périmètre obligatoire peuvent s’appuyer sur la norme VSME, un référentiel simplifié de reporting ESG, conçu pour accompagner leur démarche volontaire.

Nous vous expliquons pourquoi il est pertinent d’y recourir en fin d’article.

CSRD : qu'est-ce que ça change ?

Le rapport extra-financier analyse l’impact de l’entreprise et la prise en compte des enjeux de durabilité dans sa stratégie. La CSRD structure les informations à analyser pour mieux mesurer l’impact de l’entreprise et de ses investissements.

Avant, le reporting portait uniquement sur l’impact et les risques causés par l’entreprise. Depuis janvier, le rapport doit aussi analyser les conséquences des enjeux de durabilité sur la performance financière de l’entreprise. Il met en relation l’impact et les finances.

Le rapport est directement intégré dans une section du rapport de gestion. Les données doivent être numérisées et publiées en accès libre. Le contenu est structuré selon les normes ESRS (European Sustainability  Reporting Standards). Nous y reviendrons plus bas.

Enfin, les rapports doivent être audités par un organisme tiers agréé ou un commissaire aux comptes au même titre que les rapports financiers. Parmi ces organismes, on compte notamment les avocats ou les experts-comptables.

💡 Bon à savoir : vous pouvez vous adresser aux organismes tiers indépendants dotés de l’accréditation COFRAC ou à tout commissaire aux comptes ayant suivi une formation de 90h homologué H2A.

Nouveauté : Double matérialité, de quoi parle-t-on ?

La directive CSRD introduit pour la première fois le concept de double matérialité.

La double matérialité correspond à la matérialité financière et la matérialité d’impact. La matérialité financière concerne l’incidence des enjeux ESG sur sa performance financière et son organisation (vision “Outside-In”). La matérialité d’impact se rapporte à la répercussion globale de l’entreprise sur l’environnement et la société  (vision “Inside-Out”).

Schéma de double matérialité

En d'autres termes, la double matérialité s'intéresse à l'interaction entre l'entreprise et son environnement, c'est-à-dire comment l'environnement impacte l'entreprise et comment l'entreprise impacte l'environnement. L’entreprise doit prendre ces deux paramètres en compte lors de son analyse.

CSRD : tout comprendre sur les normes ESRS et la double matérialité

Vous savez maintenant que vous devez rédiger votre rapport. Comment faire pour assurer sa conformité ? Comment bien le rédiger ? Pour établir correctement votre rapport extra-financier, il faudra vous appuyer sur les normes ESRS. Ce sont les informations auxquelles le reporting doit obligatoirement répondre.

ESRS, ce qu’il faut savoir

Les normes ESRS déterminent le contenu et le format de l’information. Elles ont un but d’exhaustivité, de transparence et de comparabilité. On distingue deux types de normes : les normes trans-sectorielles et les normes sectorielles.

Les normes trans-sectorielles sont communes à tous les secteurs. Elles sont classées en quatre catégories et en 12 thématiques qui recoupent les enjeux de durabilité :

  • ESRS 1 et ESRS 2 : Normes transversales (Cross-Cutting Standards)

    • ESRS 1 : Principes généraux pour la préparation et la présentation des rapports.
    • ESRS 2 : Divulgations générales sur la gouvernance, la stratégie, l’impact, les risques et les opportunités.
  • ESRS thématiques :

    • Environnement (E) :

      • ESRS E1 : Changement climatique.
      • ESRS E2 : Pollution.
      • ESRS E3 : Ressources en eau et marine.
      • ESRS E4 : Biodiversité et écosystèmes.
      • ESRS E5 : Utilisation des ressources et économie circulaire.
    • Social (S) :

      • ESRS S1 : Conditions de travail (internes).
      • ESRS S2 : Travail dans la chaîne de valeur.
      • ESRS S3 : Communautés affectées.
      • ESRS S4 : Consommateurs et utilisateurs finaux.
    • Gouvernance (G) :

      • ESRS G1 : Gouvernance d’entreprise.

Source : WeCount

Ce que propose la loi Omnibus

L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), l’organisme en charge des normes, a été mandaté pour proposer une simplification du socle initial des ESRS, attendue pour fin octobre 2025

Les pistes à l’étude incluent :

  • La suppression des normes sectorielles ;
  • La suppression des données jugées non essentielles ;
  • Une priorisation des données quantitatives ;
  • Une clarification entre obligations obligatoires et volontaires.

En attendant, les normes actuelles restent applicables. l’EFRAG a mis à disposition plusieurs guides (en anglais) pour mieux comprendre le périmètre d’application et faciliter la mise en œuvre du rapport.

Par ailleurs, dans le cadre du mandat confié par la Commission européenne pour simplifier le socle initial des normes, l’EFRAG a lancé une consultation publique. Les entreprises et parties prenantes sont invitées à partager leurs retours sur l’usage des ESRS et les pistes d’allègement envisagées.

Pour vous faciliter la compréhension des normes ESRS, consultez notre article rédigé par les consultants de WeCount !

💡 Bon à savoir : pour être conforme, le rapport doit être publié au format xHTML. Il s’agit du format électronique européen. Les balises à insérer seront définies dans une taxonomie digitale à venir.

Comment faire son analyse de double matérialité ?

Comme vu précédemment, l’analyse de double matérialité est une étape centrale de la CSRD. Bien que le contexte réglementaire évolue avec l'Omnibus, les fondements et les principes de cette analyse sont conservés. 

Elle impose aux entreprises d’évaluer à la fois l’impact de leurs activités sur l’environnement et la société (matérialité d’impact) et l’impact des facteurs ESG sur la performance financière de votre entreprise, positivement (opportunité) ou négativement (risque). 

On peut identifier 5 grandes étapes pour mener cette analyse :

  • Identification des IRO : repérez les différents IRO qui s’appliquent à vos activités ou à votre chaîne de valeur, qu’ils soient généraux, spécifiques à votre secteur ou à votre entreprise.

    Pour les identifier, le plus simple est de parcourir la liste des ESRS 1 (indicateurs de reporting CSRD) et de vous questionner sur la dépendance de l’entreprise face à cet indicateur.
  • Interrogation de vos parties prenantes : questionnez vos clients, fournisseurs, collaborateurs pour identifier leurs attentes sur chacun des IRO, leur niveau de maturité et les priorités à intégrer.
  • Définition d’un score pour chaque IRO : définissez un système de notation des Impacts et des Risques et Opportunités, en fonction de différents critères (intensité de l’IRO, étendue, probabilité…).

    À partir d’un certain seuil, l’enjeu est considéré comme matériel du point de vue de son impact.
  • Formalisation d’une matrice visuelle : synthétisez les résultats en croisant matérialité d’impact et matérialité financière.
  • Mise à jour régulière de l’analyse : en cas de changement d’activité, d’environnement ou d’organisation, l’analyse doit évoluer.

👉 Pour récupérer plus de conseils et obtenir l’exemple d’une matrice de double matérialité, veuillez consulter notre article dédié “Double matérialité et CSRD”.

Quel plan d’action mettre en place ?

Qui dit nouvelles obligations dit évolution de l’entreprise. Comment adapter son organisation à la réglementation ? Quelles actions mettre en place pour assurer une gestion efficace du reporting ? Pauline Roulleau de l’agence experte des sujets ESG Ici & Demain est intervenue auprès de la communauté WeCount.

Elle nous a délivré un plan d’action en 5 étapes :

Etape 1 : Comprendre les exigences de la CSRD

Prenez le temps d’analyser la directive pour comprendre en détail ce qui est attendu. Cela vous aidera à identifier les informations à chercher, l’articulation du rapport et les exigences de publication. L’Autorité des Marchés Financiers peut être un bon point de départ. Cela vous permettra aussi d’estimer la charge de travail et de la planifier.

Essayer de comprendre les enjeux derrière chacun des sujets définis par les normes ESRS. Par exemple, pour adresser le changement climatique, il est utile de connaître les enjeux climatiques, ses impacts et ses facteurs de risque

Etape 2 : Analyse de la double matérialité

L’analyse vous permet d’identifier les sujets ESG qui constituent les principaux impacts, risques et opportunités climatiques pour l’entreprise.

Nous vous conseillons de commencer par la matérialité d’impact avant la matérialité financière. En effet, les impacts de la chaîne de valeur ont souvent des incidences sur la performance financière. Pour faciliter cette étape, l’EFRAG a publié un guide dédiée à l’analyse de matérialité.

Etape 3 : Analyser les écarts

Une fois les sujets de reporting identifiés, il faut conduire une analyse des écarts (ou “gap analysis”). Le but est d’identifier les données manquantes et celles à disposition. Vous pourrez ensuite prioriser les actions pour collecter les informations nécessaires.

Etape 4 : Identifier les ressources à mobiliser

Pour définir votre plan d’actions, commencez par évaluer les ressources à mobiliser. Ensuite, faites un état des lieux des ressources mobilisables en interne et de celles qu’il vous manque.

Vous pouvez déjà identifier les outils et les rôles dont vous aurez besoin. Vous pouvez également déterminer qui sera contributeur du rapport. Veillez à informer vos collaborateurs et votre direction des actions à venir.

Etape 5 : Etablir sa feuille de route

Pour finir, il vous faudra définir votre feuille de route. Pour vous aider, voici les étapes recommandées : 

  1. Réalisation de l’analyse de double matérialité ;
  2. Analyse des écarts ;
  3. Construction des feuilles de route ESG et de reporting ;
  4. Renforcement des politiques, actions ; 
  5. Cadrage de l’audit externe, OTI.

💡 Notre conseil : utiliser la directive pour enrichir sa feuille de route ESG afin d’utiliser la CSRD comme levier de transformation durable.

Nous vous conseillons d’envisager le reporting extra-financier comme un projet avec en grandes étapes la construction de votre outil de reporting, vos indicateurs, votre méthode de calcul et votre équipe. N’oubliez pas que c’est un processus itératif et que la mise en place sera progressive !

Vous voilà fin prêt à lancer votre campagne de reporting CSRD !

Nos conseils bonus

Peut-être qu’à ce stade vous vous demandez comment vous allez accomplir tout ce travail. Ou bien peut-être que vous vous sentez perplexe face à la quantité d’informations à digérer. Nous avons une liste de conseils (non exhaustive) pour vous faciliter le travail.

1. La double matérialité

Pour l’analyse de la double matérialité, garder en tête l’objectif final. L’analyse de double matérialité est itérative et sera à revoir tous les ans alors ne mettez pas la barre trop haut la première année.

Faites d’une pierre de coup en l’utilisant pour établir votre feuille de route de durabilité et de stratégie d’entreprise, l’exercice n’en sera que plus facile les années suivantes.

2. Organisation générale

Commencez dès que possible pour anticiper les risques et les éventuelles difficultés. Cela évitera la surcharge de travail à votre équipe. Plus vous commencez tôt, plus vous pourrez repérer et anticiper les éventuels besoins en formation.

Pensez transversal. La CSRD mobilise l’ensemble de votre entreprise. Assurez-vous que votre équipe projet puisse solliciter toutes les fonctions de l’entreprise, même la direction !

3. Se faire accompagner

En cas de manque de connaissances, de temps ou d’un besoin d’accompagnement, il existe des structures spécialisées dans le domaine de la RSE et du reporting extra-financier.

C’est le cas de WeCount qui accompagne de nombreuses structures quelles que soit leur taille et leurs contraintes.

Enfin, réalisez ou mettez à jour dès que possible votre bilan carbone pour définir votre stratégie climat ! C’est un levier essentiel et obligatoire du rapport de durabilité (CSRD).

🎙️ Envie d’un retour d’expérience concret ? Lors de notre webinar « À l’heure des incertitudes autour de la CSRD, comment piloter sa stratégie de décarbonation ? », les responsables RSE d’IKKS et d’Akeneo partagent leurs bonnes pratiques pour avancer dans ce contexte mouvant. Regarder le replay du webinaire.

Et pour les entreprises non assujetties ?

La CSRD restructure la stratégie RSE des entreprises. C’est une opportunité d’accélération et de transformation durable peu importe votre taille.

Si vous n’êtes pas concernés par le reporting extra-financier, vous pouvez tout de même vous appuyer sur ces axes pour définir votre stratégie. Si le reporting devenait obligatoire pour toutes les entreprises sans distinction, cela vous rendra la tâche plus facile.

💡 Notre conseil : Pour structurer une première démarche ESG, appuyez-vous sur le module de base du VSME, conçu autour de 11 indicateurs clés. Ce cadre volontaire permet de démarrer progressivement, de clarifier vos enjeux prioritaires et de valoriser concrètement l’engagement de votre entreprise dans la transition durable.

En définitive, la CSRD met les enjeux ESG sur le devant de la scène en transformante le rapport extra-financier et en imposant la norme de transparence. La réglementation européenne tend vers une standardisation des rapports et vers une prise en compte de la durabilité dans la stratégie d’entreprise.

Vous avez des questions sur le reporting CSRD ? Contactez-nous !

Comment réaliser un bilan carbone entreprise en 7 étapes ?

Vous pensez manquer de connaissances pour réaliser un bilan carbone ? Vous vous demandez comment définir une stratégie climat efficace ? Vous ignorez par où commencer ? Nous répondons à toutes vos que

Caroline GAIDON
2/9/24

Vous pensez manquer de connaissances pour réaliser un bilan carbone ? Vous vous demandez comment définir une stratégie climat efficace ? Vous ignorez par où commencer ? Nous répondons à toutes vos questions.

De plus en plus d’entreprises souhaitent se lancer dans le calcul du bilan carbone. Outre la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, le bilan carbone vous permet de définir un plan de décarbonation précis et détaillé.

Mais par où commencer et comment le réaliser ?

Quelles données collecter et comment les analyser ? Quels types d’actions de réduction des émissions mettre en place ?

En répondant à ces questions, vous aurez toutes les connaissances nécessaires pour vous engager dans une stratégie climat impactante.

Aussi, pour réaliser un bilan carbone, suivez ces 7 étapes essentielles !

1. Première étape pour réaliser un bilan carbone : définir le périmètre

Comment cadrer son projet ?

La méthode officielle de calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) recommande de s’appuyer sur 3 périmètres essentiels (1).

Le périmètre organisationnel

Tout d’abord, définissez les différents sites et bâtiments qui constituent votre entreprise.

Quel est le SIREN de la société dont vous souhaitez faire le bilan carbone ?

Quels sont les différents SIRETs qui en dépendent ?

Quels sont les équipements et installations associés à chaque site ?

💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’organigramme de votre entreprise pour vous y retrouver plus facilement !

Le périmètre opérationnel

Il est défini par l’ensemble des postes d’émissions de GES. Cela inclut les postes :

  • d’émissions directes (scope 1) ;
  • d’émissions indirectes (scopes 2 et 3).

Les scopes sont définis par le GHG Protocol. Il s'agit du cadre international pour réaliser un bilan carbone.

💡 Bon à savoir : selon la norme française (BEGES), ces scopes sont découpés en 6 catégories.

Le périmètre de déclaration

Une fois les postes d’émissions identifiés et classés selon les différents scopes, établissez le périmètre de déclaration.

Pour ça, posez-vous la question suivante : quelles sont les émissions du périmètre opérationnel qui doivent être comptabilisées ?

Pour les définir, identifiez les émissions directes et indirectes les plus significatives.

💡 Bon à savoir : Par significatif, on entend ce qui représenta une part non négligeable des émissions. C’est aussi ce sur quoi on agira en priorité pour réduire nos émissions lorsque c’est possible. On se concentre d’abord sur les émissions qui pèsent le plus sur le bilan carbone !

2. Choisir la méthodologie pour calculer le bilan carbone de votre entreprise

En France : le BEGES

Le bilan d’émissions de gaz à effet de serre, ou BEGES, s’appuie sur une réglementation française. Le bilan carbone de l’entreprise doit respecter le cadre réglementaire imposé par le BEGES.

Défini en 2010 par la loi Grenelle II, il représente un cadre de calcul officiel.

En suivant ses recommandations, vous respectez la norme ISO 14064-1.

💡 Bon à savoir : La méthode Bilan Carbone® permet de respecter le cadre réglementaire du BEGES. C’est pourquoi la plupart des bilans carbone s’appuient sur cette méthodologie.

À l’international : le GHG Protocol

Le protocole Greenhouse Gas a été créé en 1998.

Vous êtes une multinationale ou vous évoluez sur des marchés étrangers ? Nous vous conseillons de suivre ses recommandations. Ainsi, vous êtes certain d’être conforme à la réglementation internationale.

Le Conseil WeCount : Le GHG Protocol est la méthodologie que l’on recommande aux entreprises concernées par la CSRD.

3. Collecter les données nécessaires au calcul de votre bilan carbone entreprise

Quelles données collecter ?

Tout d’abord, identifiez :

  • Les données primaires, directement liées à votre organisation (nombre de kilomètres parcourus, quantité de matières premières utilisées, etc.) ;
  • Et secondaires, à recueillir chez vos partenaires et clients.

Chaque donnée est rattachée à un site d’activité et à un scope (ou catégorie). Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal : ces données doivent s’intégrer dans chacun des périmètres définis lors du cadrage du projet.

Une fois rassemblées, un facteur d’émission leur est associé. Celui-ci permet de transformer une donnée brute en CO2e (ou CO2 équivalent).

Comment calculer mon bilan carbone entreprise ?

Le bilan carbone est la somme de vos données collectées multipliées par leur facteur d'émission.

Un facteur d'émission est un coefficient permettant de connaître les émissions de gaz à effet de serre liées à un objet, une matière, ou un service. Chaque donnée est associée à un facteur d'émission spécifique.

Pourquoi communiquer autour de sa démarche de décarbonation ?

Pour mettre en place des stratégies bas-carbone efficaces au sein de votre organisation, nous vous recommandons d’intégrer toutes les parties prenantes de votre entreprise.

Pourquoi ? Parce que l’entreprise est un écosystème où chaque personne physique et morale joue un rôle dans les émissions de votre activité. C’est pour cela qu’agir collectivement crée un effet de levier au niveau de votre entreprise, mais aussi à échelle de votre secteur d’activité ! Cela facilite la mise en place d’actions qui vous rapprocheront de vos objectifs de décarbonation, notamment au niveau de vos émissions indirectes.

Comment ? En communiquant autour de votre démarche ! En interne, bien sûr, mais aussi auprès de vos fournisseurs, de vos partenaires, de vos clients… Bref, de tous ceux qui constituent votre écosystème. Ceci vous permettra de les sensibiliser quant à l’importance de réduire leurs émissions.

Par exemple, votre communication vous permettra d’inciter vos collaborateurs d’avoir recours aux solutions de mobilité durable.

Une campagne de sensibilisation, quant à elle, pourra inciter vos partenaires à prendre le train plutôt que prendre l’avion.

Ordre de grandeur sur un trajet Paris - Marseille selon Impact Co2 de l'Ademe

Et en concret ?

Vous vous demandez quelles données, concrètement, rassembler ?

Prenons l’exemple d’une entreprise fabriquant des produits informatiques. Ici, la production d’équipements informatiques a un fort impact sur les émissions de GES, notamment lors de leur fabrication.

Aussi, prenez en compte les émissions liées à chaque étape de leur cycle de vie :

  • Chaque composant qui constitue l’ordinateur ou le téléphone (carte mère, carte graphique, écran, etc.) ;
  • Leur transport jusqu’à votre entreprise lors de l’achat ;
  • L’assemblage des composants ;
  • Leur durée d’utilisation au sein de votre entreprise et la consommation d’électricité associée ;
  • Leur fin de vie.
  • etc.

Vous êtes plutôt dans un établissement d’enseignement supérieur ?

Pour collecter toutes les données dont vous avez besoin, vous pouvez :

  • Faire une enquête mobilité domicile-travail ;
  • Rassembler les factures associées au chauffage des locaux et à la consommation d’eau ;
  • Recenser les ingrédients utilisés pour les repas proposés aux enseignants et étudiants ;
  • etc.

4. Calculer les émissions de gaz à effet de serre

Choisir une approche de calcul du bilan GES

Pour réaliser votre bilan carbone, vous pouvez vous appuyer sur 2 approches. Ce choix est très important : c’est lui qui va déterminer l’efficacité de vos plans de réduction des émissions de GES.

  • L’approche par flux physiques s’appuie sur des données tangibles (quantité de produits achetés, de gaz utilisé, de déchets à gérer, etc.).
  • L’approche monétaire est liée aux coûts associés à chaque émission. Cette démarche est moins précise et n’intègre pas tous les postes d’émissions.

💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’approche par flux physiques dès que c’est possible. Ce sont les données les plus précises. C’est d’ailleurs l’approche recommandée par l’ADEME.

Déterminer les incertitudes liées à chaque donnée

Ces incertitudes dépendent du type de données collectées.

  • Une incertitude de 0 % est associée à une donnée physique définie à l’aide d’instruments de mesure très précis (avec une incertitude de mesure de 0 %). Cette situation est extrêmement rare.
  • À 5 %, l’incertitude de mesure de vos instruments est supérieure à 0 %. C’est le cas lorsque vous vous appuyez sur une facture ou un compteur (d’électricité, par exemple).
  • Dans le cas de données extrapolées, l’incertitude est de 30 %. Cela concerne les données secondaires dont l’unité a été convertie.
  • Si l’extrapolation a été estimée de manière approximative, appliquez une incertitude de 50 %.

Analyser les données

Analyser toutes ces données vous semble une démarche fastidieuse ? Pas de panique : vous pouvez commencer par celles qui vous semblent les plus significatives.

Pour cela, posez-vous la question suivante : quelle est la quantité en termes de CO2e qui leur est associée ?

Faire cette analyse est très important : elle facilitera le processus de définition de votre plan d’actions.

Suivre l’impact de chaque donnée sur les émissions de GES

Pourquoi ? Pour mesurer votre progression vers vos objectifs. Dans le cas où celle-ci s’avérerait insuffisante, cela vous permettra d’ajuster votre plan d’actions.

Cette démarche est itérative : vous pouvez l’affiner au fil du temps. Car la transition bas-carbone est une démarche réalisée sur le long-terme (20 ans, voire plus) !

Peu à peu, vous optimiserez votre stratégie climat. Aussi, n’oubliez pas de suivre vos progressions.

Ce suivi des émissions est notamment réalisé par Schneider Electric (2). Cette entreprise relève chaque année leur progression vers leur objectif de 2025.

Par exemple, pour la mise en place d’énergies renouvelables, l’entreprise avait atteint 85 % de son objectif en 2022.

5. Mettre en place une stratégie de décarbonation de votre activité

Maintenant que votre bilan carbone est fait, par où commencer pour déterminer votre stratégie climat ?

Différentes méthodes peuvent être employées :

  • En prenant en compte les bénéfices / risques de chaque action ;
  • En analysant l’impact de chaque action sur vos émissions globales ;
  • En déterminant la faisabilité de chaque opération (selon des critères quantitatifs comme qualitatifs) ;
  • En vous appuyant sur la méthode du 80/20 (si 20 % des achats correspondent à 80 % des émissions de la production, il est intéressant de prendre en compte les émissions liées à ces achats).

Puis, choisissez une méthode de réduction. Celles qui sont conformes au SBTi (Science Based Target Initiative) sont :

  • L’approche par contraction absolue (permettant d’obtenir une trajectoire de diminution des GES compatible avec l’Accord de Paris ; la réduction est de même intensité chaque année) ;
  • L’approche par décarbonation sectorielle (basée sur le budget carbone associé à chaque secteur d’activité, elle s’appuie sur des données physiques).

Selon le SBTi, vous pouvez choisir des trajectoires court-terme différentes pour chaque scope : les scopes 1 et 2 d’un côté et le scope 3 de l’autre.

Comment savoir si votre stratégie de décarbonation est la bonne ? En utilisant, par exemple, notre plateforme de comptabilité carbone WeCount ! En entrant votre plan d’action de réduction d’émissions GES, vous pouvez voir en un coup d’oeil s’il est compatible avec votre trajectoire.

💡 Bon à savoir : définissez des actions adaptées à votre entreprise ! Toutes les organisations n’ont pas les mêmes contraintes et objectifs.

Comment savoir si l’action envisagée est faisable ? Nous vous conseillons avant tout de vérifier que votre démarche est acceptée par vos collaborateurs, ainsi que par les autres parties prenantes. Si elle ne l’est pas, une étape de sensibilisation pour embarquer votre écosystème est essentielle ! Ceci vous assurera la bonne mise en place des actions envisagées.

6. S’organiser pour réduire le bilan carbone de votre entreprise

Se former au calcul du bilan carbone

Vous ne savez pas par où commencer pour réaliser votre bilan carbone ? La réalisation d’un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques en matière de réglementation ou d’environnement.

Avec ces compétences en main, vous obtenez un bilan carbone précis et détaillé.

L’avantage ? Votre stratégie climat est solide et cohérente avec l’Accord de Paris, mais aussi avec vos objectifs pour assurer la pérennité de votre entreprise pour les années à venir.

Aussi, la formation est votre allié ! Cela vous permettra d’internaliser toutes ces compétences, d’être autonome dans le calcul du bilan carbone mais aussi dans le suivi de votre plan de réduction de vos émissions et de votre progression.

Choisir ses outils

Les outils de collecte de données et de calcul du bilan carbone constituent un bon moyen d’aide à la décision.

Il existe plusieurs outils, comme :

  • des fichiers Excel créés en interne ;
  • des logiciels SaaS de comptabilité carbone, tels que la plateforme WeCount.

Définir les rôles et responsabilités de chaque membre de l’équipe

Embarquer l’ensemble de l’entreprise dans la mise en place des actions est un facteur clé de succès.

Aussi, créez une équipe projet en attribuant à chaque membre un rôle bien spécifique. Les responsabilités peuvent aller de la collecte des données et la gestion de l’équipe au suivi des résultats.

Par exemple, l’ambassadeur climat pourra s’occuper de la partie « communication ».

Enfin, communiquer sur l’importance de votre démarche en interne de la réalisation permettra à vos équipes de se préparer et facilitera la collaboration (notamment pour la collecte de données).

Faire l’état des lieux des ressources à votre disposition

Selon vos ressources (humaines, financières, etc.), vous pouvez définir une trajectoire de réduction des émissions réellement adaptée à votre entreprise.

Vous pouvez également identifier des besoins spécifiques, comme une formation, les éventuelles ressources manquantes ou la sensibilisation de vos parties prenantes. Vous pouvez également identifier les ressources sur lesquelles votre équipe peut s’appuyer.

En prenant le temps de les déterminer en amont, vous vous facilitez le travail !

7. Embarquer toute l’équipe et communiquer autour de votre stratégie de décarbonation

Nous l’avons dit précédemment, engager toute votre équipe est essentiel pour avancer vers vos objectifs.

Pour cela, rien ne vaut une communication en interne adaptée. Ainsi :

  • Rassemblez toutes les parties prenantes ;
  • Sensibilisez sur l’importance de décarboner votre entreprise (les ateliers comme la Fresque du Climat peuvent aider) ;
  • Insistez sur les bénéfices pour toute la chaîne de valeur, mais aussi pour vos employés ;
  • Communiquez sur les résultats obtenus au fur et à mesure que les années passent !

Ainsi, vous fidélisez vos équipes et créez de l’engouement !

Mais une communication externe a aussi des avantages ! Elle vous permet de faire connaître votre projet de décarbonation auprès de vos investisseurs, de vos clients, et même du grand public ! Cela valorise non seulement vos initiatives, mais aussi votre image et votre marque employeur. Cela pourrait même inspirer d’autres entreprises à se lancer aussi !

Vous souhaitez vous engager dans la transition bas-carbone, mais vous ne savez pas comment vous lancer ?

Vous ne disposez pas des compétences nécessaires en interne ?

Vous ne disposez pas d’outils et ne savez pas lesquels choisir ?

Chez WeCount, nous sommes des experts du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.). Cela correspond à plus de 900 personnes formées !

Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

(1) Méthode officielle pour le calcul du bilan carbone, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/methodo_BEGES_decli_07.pdf

(2) Schneider Electric, 2022 Universal Registration Document, https://flipbook.se.com/ww/en/998-22385455/2023/#page/1

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